Politique
Comment penser la gauche sans la croissance ? - Conférence, 30 janvier, 20h, Petit Kursaal
17/01/13
Depuis le premier choc pétrolier, dans les années 70, le chômage n’a cessé de faire des ravages dans nos sociétés développées.
Cela fait plus de 30 ans que l’ensemble des gouvernants affirme que la croissance va bientôt revenir et nous permettre de sortir du chômage. Seulement, vu les gains de productivité réalisés chaque année, on sait qu’il faut 2,5 à 3 % de croissance pour que le besoin de travail augmente dans l’économie.
Malheureusement, le taux de croissance est le même depuis 40 ans dans toute l’Europe. Depuis 2001, il est en France en moyenne (et cela, avant la crise) de 1,6 %… C’est exactement le même que pour l’ensemble de la zone euro, soit le strict minimum admis pour ne pas avoir de destructions d’emplois. Et pour 2013, le Gouvernement a fixé à 0,8 % la prévision de croissance. On est bien loin des 3 % de croissance nécessaires.
Alors que faire ? Sans croissance la gauche est-elle condamnée à décevoir ? Comment, dans ce contexte, peut-elle mettre fin au chômage de masse ? Comment partager plus justement les richesses et le pouvoir si les richesses n’augmentent pas ?
Peut-on envisager une prospérité également partagée, un progrès social et humain sans croissance ?
Ces questions obligent la gauche actuellement au pouvoir à s’interroger sur le sens profond du projet de société qu’elle veut porter.
Ce sont ces questions que je voudrais aborder avec vous en vous invitant à la réunion que j’organise :
mercredi 30 janvier 2013 à 20 heures
au Petit Kursaal à Besançon
(2 place du Théâtre – 25000 Besançon)
J’ai demandé à deux personnalités de nous aider dans cette réflexion, en apportant leurs témoignages de chercheurs reconnus et engagés dans la cité :
- Patrick Viveret, philosophe et essayiste altermondialiste, auteur du récent essai La cause humaine, du bon usage de la fin du monde
- Guillaume Duval, rédacteur en chef du magazine Alternatives économiques, auteur de La France d’après. Rebondir après la crise.
J’espère avoir le plaisir de vous rencontrer lors de cette soirée qui se terminera par le partage du verre de l’amitié.
Conférence de presse de François Hollande : les premiers signes du changement
14/11/12
Lors de la conférence de presse qui s’est tenue hier à l’Elysée, François Hollande est revenu sur les six premiers mois de son mandat et a tiré un premier bilan des principales mesures.
Je voudrais saluer ce bilan. En six mois, la gauche a amorcé le changement qu’elle avait promis, qu’il s’agisse de la justice, de l’éducation ou encore de la façon d’exercer le pouvoir. Les lendemains de victoires font souvent oublier contre qui l’on a gagné. Il y a six mois, nous terminions un quinquennat marqué par des manquements graves aux pratiques républicaines et par des divisions profondes des Français, éventuellement attisées par les ministres eux-mêmes. Les lendemains de victoire sont généralement marqués par les doutes, voire les inquiétudes, et ce revers est bien naturel, car l’on ne s’expose à décevoir que si l’on exerce le pouvoir. De ce point de vue-la également, l’action de François Hollande est à saluer.
En matière de politique européenne tout d’abord, le Président est parvenu à infléchir la tendance de la dernière décennie ; c’est un premier pas, trop timide peut-être mais un premier pas quand-même, vers une Europe au service de ces citoyens et non pas de ses marchés. Loin s’en faut pour que les mesures soient suffisantes, et je n’ai pas caché mon scepticisme en votant contre le TSCG, mais il s’agit d’un progrès, et tout progrès est bon à prendre.
En matière de justice sociale ensuite, le poids de l’effort fiscal s’est déplacé de manière significative, garantissant que l’impératif de réduction des déficits ne remette pas en cause les principes de solidarité et d’équité. Les six derniers mois ont été marqués par une opposition nette aux politiques conservatrices consistant à réduire les déficits au mépris des valeurs d’égalité et de partage. A l’inverse, les socialistes ont affirmé qu’il existe des dépenses impératives qui justifient l’endettement, car elles constituent un investissement décisif pour l’avenir : l’éducation, la santé, la recherche, etc.
17 octobre 1961 : une reconnaissance pour l’Histoire
18/10/12
Je suis heureuse de la déclaration de François Hollande reconnaissant « avec lucidité » la répression exercée par la police dirigée par Maurice Papon sur les Algériens venus manifester pacifiquement pour l’indépendance le 17 octobre 1961.
En effet, pour manifester contre le couvre-feu imposé par le Préfet de police Papon aux seuls « musulmans algériens », des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants défilèrent pacifiquement à Paris revendiquant le droit à l’égalité et défendant le droit à l’indépendance de l’Algérie. La répression policière fut féroce : 11000 arrestations et des dizaines d’assassinats dont de nombreux manifestants noyés dans la Seine.
Cette déclaration est la concrétisation de l’engagement pris il y a un an tout juste par François Hollande qui venait alors d’être désigné, lors des primaires citoyennes, candidat du PS et du PRG à l’élection présidentielle.
Il ne s’agit pas ici d’un acte de « repentance » mais bien d’un jalon posé dans l’apaisement des relations entre la France et l’Algérie et plus encore entre le peuple français et le peuple algérien.
L’appel des députés PS pour le droit de vote des étrangers aux élections locales
17/09/12
Je partage et soutiens très naturellement cet appel lancé par plusieurs collègues pour la mise en oeuvre rapide, et en tout état de cause pour les municipales de 2014, du droit de vote des étrangers aux élections locales. C’est un engagement du Président de la République. Ne pas le faire rapidement serait, à mon sens, une faute.
« La 50e proposition de François Hollande pour l’élection présidentielle est courageuse et reflète une évolution nécessaire du code électoral français :« J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans. »
Il reprend ainsi une proposition qu’avait déjà émise, sans pouvoir la réaliser, François Mitterrand en 1981, reconnaissant ainsi la contribution des étrangers à toutes les facettes de la vie de notre pays, qu’il s’agisse de vie économique, associative, culturelle, artistique, etc. Et c’est sans compter leur participation égale à l’impôt, qui reflète plus que tout leur appartenance à la République.
François Hollande a mis en avant, tout au long de sa campagne, une conception de la citoyenneté ouverte, digne héritière de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, sans qu’un lien entre citoyenneté et nationalité soit indispensable. Les sirènes de l’UMP et du Front national ne le firent pas reculer lors de la campagne, au contraire : ce sujet tranche net la séparation entre la gauche et la droite.
« LE TEMPS PRESSE »
L’obstacle des mœurs invoqué par François Mitterrand en 1988 n’en est plus un : en novembre 2011, 61 % des Français y étaient favorables. Après de nombreuses tentatives de la part des parlementaires de gauche pour proposer le droit de vote des étrangers, à l’Assemblée et au Sénat sous des gouvernements de droite, une loi constitutionnelle a été adoptée au Sénat le 8 décembre 2011.
A la veille de la reprise des travaux parlementaires, le temps presse. En effet, mettre en place le droit de vote et d’éligibilité des étrangers aux élections municipales ne se fera pas en un jour. D’abord parce que l’adoption de la loi constitutionnelle à l’Assemblée nationale, la réforme de la Constitution par le Parlement, la loi organique et sa mise en application requièrent un temps incompressible.
La classe économique pour les vols des députés : une mesure de bon sens
14/09/12
Le 12 septembre dernier, le Bureau de l’Assemblée Nationale a notifié aux députés qu’en raison du contexte budgétaire, les déplacements aériens pris en charge par l’Assemblée dans le cadre de missions parlementaires s’effectueraient désormais en classe économique.
Je salue cette mesure qui va dans le sens d’une plus grande décence dans l’exercice de nos responsabilités. Au-delà, il s’agit de favoriser une meilleure répartition de l’effort demandé à tous Français en ces temps de crises économique et sociale. L’exemplarité n’est pas un supplément à la politique, elle en constitue une des exigences principales, et à ce titre, je me réjouis que l’on supprime des avantages qui ne sont pas directement justifiés par le travail parlementaire. Si le remboursement des frais de déplacement est une mesure justifiée dans le cadre des missions parlementaires, et à fortiori pour les représentants des Français de l’étranger, il n’y a en revanche pas de raison de financer avec de l’argent public le surcoût induit par la classe Affaires.
« Unité ne veut pas dire uniformité » : mon intervention au Conseil national du PS
13/09/12
Le Parti socialiste tenait hier à la Mutualité à Paris son Conseil national de dépôt des motions en vue du congrès de Toulouse. Je suis intervenue en tant que première signataire de la contribution « Réaliser le changement ».
Première signataire de la contribution « Réaliser le changement » avec Benoît Hamon, Henri Emmanuelli, et des milliers de militantes et de militants, je vous annonce, mais vous le savez déjà, qu’après discussions, réflexions, nous faisons le choix de déposer une motion commune avec ceux que l’on a l’habitude d’appeler « la majorité », même si elle ne l’est pas encore, il faut faire attention et respecter le débat militant.
C’est une décision collective, à défaut d’être unanime, mais quand même approuvée par 27 parlementaires sur 30, tous les premiers fédéraux et des milliers de militantes et de militants.
Il est vrai qu’il est sain que le débat vive dans notre parti. Il y a des nuances entre nous, parfois des désaccords plus profonds qu’il est légitime d’exprimer, mais nous pensons qu’il n’est pas toujours indispensable de le faire dans le cadre d’une motion.
Si nous choisissons de ne pas déposer de motion alternative, c’est essentiellement pour une raison. Nous, la gauche, sommes isolés en Europe et François Hollande est le seul levier sur lequel des millions de personnes peuvent compter.
Le vrai visage du Front national
13/09/12
Hier, dans un communiqué de presse, Marion Maréchal Le Pen s’est offusquée de la nomination d’Harlem Désir, non pas pour une quelconque raison politique, mais du fait son engagement anti-raciste. Je suis indignée par de tels propos.
Rappelons tout d’abord qu’Harlem Désir est porteur d’une Motion qui a des chances sérieuses d’arriver en tête au congrès du Parti Socialiste. Il l’est pour des raisons politiques que l’on n’est pas obligé de partager mais qui ont leur légitimité. Le fait qu’il ait été dans sa jeunesse leader d’une association anti-raciste n’en est pas la cause, mais cet engagement l’honore et honore le parti socialiste.
Il s’agirait selon les propos de cette députée d’une façon « de culpabiliser les Français en assimilant toute politique de préférence nationale à du racisme et en poursuivant devant les tribunaux tous ceux qui doutent des bienfaits de l’immigration massive ».
Ces propos sont particulièrement choquants et révélateur de l’idéologie du Front national puisque selon eux, il serait scandaleux que le Parti socialiste nomme quelqu’un qui a milité contre le racisme et les discriminations.
Rappelons leur toutefois, même s’il cela semble les contrarier, que le racisme et la discrimination sont des délits et ce depuis la loi du 1er juillet 1972. Au-delà, c’est une atteinte à l’Egalité garantie elle depuis 1789 et érigée dans notre devise républicaine.
Le communiqué de Marion Maréchal Le Pen vient rappeler, une nouvelle fois, le vrai visage de l’extrême-droite française.
Réaliser le changement : la contribution de “Un Monde d’Avance”
19/07/12
Dans le cadre de la préparation du Congrès du Parti socialiste à Toulouse (26-28 octobre 2012), “Un Monde d’Avance” a déposé une contribution intitulée « Réaliser le changement ». J’ai l’honneur d’en être la première signataire, aux côtés de Liêm Hoang-Ngoc, Benoît Hamon et Henri Emmanuelli, mais aussi de nombreux députés, sénateurs, élus, membres des instances du Parti socialiste. Cette contribution est également signée par des députés allemands du SPD, afin de faire sauter le verrou libéral qui entraine l’Europe dans l’austérité.
>> Télécharger le texte de la contribution
>> Signer la contribution
>> Liste des signataires
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Voici le texte de mon intervention lors du Conseil national du Parti socialiste, le 18 juillet (télécharger l’intervention) :
« Le 6 mai, la gauche, portée par François Hollande a remporté une victoire historique.
Mais si les Français ont été une majorité à choisir le changement, ils sont également nombreux à s’être abstenus, convaincus que leur bulletin de vote n’avait plus aucun pouvoir, que voter ne servait à rien.
A présent nous disposons de la quasi-totalité des pouvoirs institutionnels, nous avons l’obligation de réaliser ce changement.
A ce stade, certains peuvent se demander « Alors, pourquoi ne pas avoir rejoint Martine Aubry et JM Ayrault ? » Pourquoi pas en effet ? Mais si c’est le cas, ce sera après le débat. Parce que nous pensons que ce moment est nécessaire, que le débat est la condition pour que naissent des projets inscrits dans le long terme.
Mes premières semaines à l’Assemblée nationale
16/07/12
Nous sommes tout juste un mois après cette belle soirée du dimanche 17 juin, qui a vu une majorité d’hommes et de femmes de gauche rejoindre les bancs de l’Assemblée nationale – une première depuis 1997 : un moment fort d’union de la gauche et des écologistes pour la victoire à Besançon et sa périphérie.
Depuis cette soirée du 17 juin, le programme a été très chargé entre l’installation, les formalités administratives, les élections et désignations au Palais Bourbon, les rencontres et rendez-vous, l’ouverture de la session parlementaire extraordinaire, le travail sur les premiers dossiers majeurs… D’autant que la campagne ne s’est pas arrêtée le 17 juin au soir. J’ai pris le temps de la terminer correctement, en remerciant par courrier toutes celles et tous ceux qui ont contribué à cette victoire, avec Gérard Galliot, mon suppléant. En effet, une campagne, ce n’est pas seulement une candidate en photo sur les affiches, c’est une équipe, une mobilisation collective, un élan qui demande pour beaucoup un investissement personnel fort, de la fatigue. C’était aussi le sens du moment convivial organisé le 30 juin avec Eric Alauzet, Michèle Besançon-De Wilde, Gérard Galliot et moi-même pour les deux circonscriptions de Besançon.
Aujourd’hui, je souhaite prendre le temps de revenir sur ces semaines, sur mes premières impressions et sur le travail d’ores et déjà engagé.
Mardi 19 juin, je me suis rendue à l’Assemblée nationale pour la première fois en tant que députée, avec forcément un peu de trac devant l’inconnu. J’ai été agréablement surprise par l’accueil qui m’a été réservé, tout comme à mes collègues. Le Palais Bourbon est une véritable ruche. Pour nous guider, le personnel, les huissiers sont nombreux, sympathiques, sans être obséquieux. Les accès sont, bien sûr, très contrôlés et le personnel apprend à connaître les nombreux nouveaux élus. Les contacts avec mes nouveaux collègues ont été plutôt faciles.