Politique
Un nouveau modèle de développement au service de la transformation sociale ? / Atelier de l’Université de rentrée Un Monde d’Avance
25/09/13
Vendredi 27 septembre, à l’occasion de l’Université de rentrée de « Un Monde d’Avance » à Vieux-Boucau (Landes), j’animerai l’atelier « Un nouveau modèle de développement au service de la transformation sociale ? ».
Si les socialistes ont l’habitude de comprendre le capitalisme comme l’exploitation de l’Homme, il est moins évident qu’il constitue également l’exploitation de la planète. Dans un contexte dur de hausse du prix de l’énergie et de la précarité énergétique des Français, de dépendance des prix des produits de première nécessité aux cours du pétrole, de consommation déconnectée des besoins humains, de délocalisations de l’exploitation humaine et de la pollution vers l’autre bout du monde, le libéralisme, outil du capitalisme, se révèle être plus que jamais l’objet de nos combats pour un nouveau modèle de développement.
Le chômage de masse tel qu’il se révèle en Europe ne saurait attendre le retour de la croissance économique pour être combattu. Alors même que les taux de croissance occidentaux sont en berne depuis 30 ans et que ceux-ci n’étaient à chaque fois portés que par des bulles spéculatives, faut-il donc attendre son retour pour créer de l’emploi et investir dans l’économie réelle ? N’est-il pas du rôle de la gauche de renouer avec la réduction du temps de travail ? Cette croissance-là est-elle motrice de l’épanouissement humain que nous cherchons à offrir à tous ? Le socialisme de transformation sociale que nous portons ne serait-t-il pas plutôt écologique ?
Tout dans ce changement de système porterait à croire que le capitalisme est arrivé à bout de souffle. Sortir du monopole de la production énergétique pétrolier ou nucléaire pour démultiplier la production d’énergies renouvelables accessible aux particuliers par exemple, c’est en effet attaquer le modèle capitaliste lui-même et le monopole des outils de production qui le caractérise.
Cet atelier sera donc l’occasion de nous interroger sur la création de millions d’emplois en investissant dans la réduction de notre consommation énergétique, l’isolation du bâti, la construction de réseaux énergétiques intelligents et coordonnés à l’échelle européenne. Il pourrait être l’occasion de réfléchir aux nouvelles formes du travail, sur l’économie sociale et solidaire, la reprise de sites par les salariés. Tout ceci questionne encore d’avantage la place qu’occupe le travail dans notre société quand si peu de salariés se reconnaissent, s’épanouissent ou choisissent leur emploi. Enfin, ce nouveau modèle de transformation sociale aura pour base la réduction des inégalités, permises par un nouveau modèle fiscal juste et redistributif qui reste encore à inventer.
Dans cet atelier, nous chercherons donc à comprendre si la fin de la croissance et l’épuisement des énergies fossiles sera synonyme de punition ou bien porteur d’une nouvelle définition socialiste du progrès et de la prospérité. N’y a-t-il pas là l’occasion unique de changer radicalement de modèle ?
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Simplification et accélération des procédures administratives
17/07/13
Au fil du temps, des lois et des règlements, des décrets et des formulaires, notre société a mis en place des procédures administratives souvent longues, nombreuses et compliquées. Elles traduisent la complexité des attentes et des exigences des citoyens. Mais elles sont devenues parfois un frein qui entraine le découragement, la perte de temps et d’argent, ainsi qu’une utilisation pas toujours efficiente des moyens publics.
C’est la raison pour laquelle le Président de la République a annoncé le 28 mars dernier un « choc de simplification ». Au-delà des mots, ces derniers mois, le Gouvernement a initié concrètement cette simplification dans différents domaines et grâce à plusieurs actions. On peut notamment citer : la remise d’un rapport sur l’inflation normative avec la mise en chantier d’un plan pluriannuel de simplification des normes, la réunion du Comité interministériel pour la modernisation de l’action publique avec 30 nouvelles décisions (suppression ou regroupement de 15 agences, suppression de plus de 100 commissions administratives, réexamen de l’efficacité des politiques publiques, moratoire général sur les normes, plan de simplification dans chaque ministère, rationalisation des achats publics…), les propositions de simplification des démarches et formulaires en matière d’urbanisme et de logement, le rapport de Thierry Mandon remis le 2 juillet sur la simplification pour les entreprises, etc.
Cet ambitieux programme de simplification des normes et des démarches administratives pour faciliter la vie des citoyens et des entreprises, ainsi que le travail des collectivités territoriales et des administrations, fait l’objet d’un nouvel examen détaillé lors du Comité interministériel pour la modernisation de l’action publique qui se tient aujourd’hui, 17 juillet. Ce sont plus de 200 mesures de simplification qui seront mises en œuvre essentiellement au 1er janvier 2014 et d’ici à 2016, dans de nombreux domaines de la vie quotidienne des citoyens et des entreprises. Parmi ces mesures, on peut citer la carte nationale d’identité qui sera désormais valable 15 ans au lieu de 10 ans, le paiement en ligne des certificats d’immatriculation de véhicules, la dématérialisation des tickets-restaurant, une baisse de 50 % des frais d’immatriculation au registre du commerce, des procédures administratives dématérialisées et simplifiées pour les employeurs…
Autre facette connexe de la simplification : l’accélération des procédures administratives. Lors du Conseil des ministres de ce mercredi 10 juillet, Jean-Marc Ayrault a présenté une communication intitulée : « le silence de l’administration vaut accord ».
Il s’agit de mettre en œuvre la décision du Président de la République selon laquelle, dans de nombreux domaines, le silence gardé par l’administration sur une demande vaudra désormais autorisation, et non plus rejet.
Le principe est aujourd’hui qu’en l’absence de réponse de l’administration dans un délai de deux mois, son silence vaut rejet de la demande. Plusieurs procédures dérogatoires prévoient toutefois un accord tacite, comme le permet une loi de 2000, notamment dans le domaine de l’urbanisme. Mais ces exceptions restent largement minoritaires.
La proposition du Gouvernement, soutenue par la majorité, permettra désormais de faire de la règle de l’accord tacite le principe de droit commun. Par cette « révolution juridique », nous voulons inscrire la confiance au cœur de la relation entre les administrations et les citoyens et entreprises. Un amendement sera déposé en ce sens sur le projet de loi habilitant le Gouvernement à simplifier les relations entre l’administration et les citoyens (examiné prochainement par le Sénat).
Le principe selon lequel le silence de l’administration vaut accord s’appliquera alors sauf disposition contraire. Les exceptions devront être justifiées par des exigences constitutionnelles, notamment la nécessité de protéger les libertés, la santé, l’environnement ou les deniers publics.
Cette importante réforme juridique devrait s’accompagner de gains d’efficacité dans le travail des administrations, qui seront notamment acquis grâce à la définition d’engagements de services et soutenus par la dématérialisation des procédures. Un délai d’entrée en vigueur de la réforme sera prévu pour préparer ces transformations dans le travail administratif.
Affaire Bettencourt / Mediapart : « Nous avons le droit de savoir »
11/07/13
Plus de quarante titres de presse, associations de défense des libertés et syndicats ont lancé ce jeudi matin au siège de RSF un appel « Nous avons le droit de savoir ». Ils protestent ainsi contre l’arrêt de la cour d’appel de Versailles ordonnant à Mediapart et au Point de supprimer toute citation des enregistrements Bettencourt. J’ai signé cet appel, avec d’autres de mes collègues parlementaires.
Nous avons le droit de savoir
« La liberté de l’information n’est pas un privilège des journalistes mais un droit des citoyens. Dans une démocratie vivante, le pouvoir du peuple souverain suppose le savoir d’un public informé. Etre libre dans ses choix et autonome dans ses décisions nécessite de connaître ce qui est d’intérêt public, c’est-à-dire tout ce qui détermine et conditionne nos vies en société.
S’agissant des affaires publiques, la publicité doit donc être la règle et le secret l’exception. Rendre public ce qui est d’intérêt public est toujours légitime, notamment quand le secret protège indûment des injustices et des délits, des atteintes au bien collectif ou aux droits humains. Ainsi la sécurité des Etats ne saurait empêcher la révélation de violations des libertés individuelles, pas plus que la sauvegarde de l’intimité de la vie privée, impératif par ailleurs légitime, ne saurait être l’alibi d’infractions aux lois communes.
C’est pourquoi il importe de défendre les journalistes professionnels, les sources d’information et les lanceurs d’alerte ayant permis la révélation de faits d’intérêt général qui, sans leur travail et leur audace, seraient restés inconnus du public. Les soutenir, c’est protéger et étendre un droit de savoir universel, garantie d’un renforcement de la démocratie mondiale à l’heure de la révolution numérique.
Pour toutes ces raisons, nous nous disons solidaires de Mediapart après la récente condamnation lui imposant de censurer, trois ans après leur révélation, ses informations sur l’affaire Bettencourt. En signe de protestation, nous faisons désormais nôtres toutes ces informations. Et nous encourageons les médias, les associations, les élus, les citoyens à les reprendre immédiatement et à les diffuser par tous les moyens démocratiques en leur possession. »
Voici également la liste complète des médias signataires (ils sont déjà 32) et celle des associations ou syndicats (une douzaine à cette heure). Contacté par nos soins [nrdl : Mediapart], Le Point, qui s’était gardé de réagir à cet arrêt, nous a précisé qu’il ne souhaitait pas s’associer à cette démarche, ce que nous regrettons.
Amendement pour le mandat parlementaire unique : mon intervention dans l’hémicycle
4/07/13
Alors qu’est examinée depuis mercredi 3 juillet le projet de loi sur l’interdiction du cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député, de sénateur ou de député européen, je suis intervenu ce jeudi dans l’hémicycle pour défendre l’amendement 164 que j’ai cosigné avec plusieurs collègues socialistes. Cet amendement concernait le mandat parlementaire unique.
Je vous propose de retrouver la vidéo de mon intervention et sa retranscription dans le compte rendu officiel :
Amendement mandat unique - Non-cumul des mandats - 4 juillet 2013 par barbara-romagnan
Barbara Romagnan. - Cet amendement tend à défendre l’instauration du mandat unique. À mon sens, cela s’inscrit dans la logique du texte, même si tout le monde n’en est pas encore convaincu. Il me semble que l’adoption de cet amendement contribuerait à la lutte contre les conflits d’intérêts, même si cela ne suffit pas.
Les conflits d’intérêts ne posent pas seulement problème lorsqu’ils sont avérés, mais aussi du simple fait que le doute puisse exister. Je ne dis pas que c’est ce qui se passe systématiquement, mais un député-maire peut parfois venir défendre les intérêts de sa ville à l’Assemblée nationale et en oublier l’intérêt général. L’existence de ce doute fragilise les institutions.
Nombre d’entre nous ont avancé l’argument de l’expérience. Exercer un mandat de façon exclusive n’empêche pas d’avoir exercé préalablement un mandat local ou autre. À la démission de ce mandat, l’expérience ne disparaît pas. De même, d’autres types d’expérience peuvent être mis en valeur. Même si l’on n’a pas été parlementaire ou que l’on n’a pas exercé un mandat d’élu auparavant, on peut néanmoins avoir été militant syndical, avoir élevé ses enfants, avoir une expérience de chef d’entreprise. Toutes ces expériences peuvent avoir du sens.
Et quand bien même ce type d’expériences ferait défaut, un peu de fraîcheur dans nos différentes assemblées ne pourrait pas nuire. D’autant que si certains cumulent dans le temps ou sur un territoire pendant trop longtemps, cela empêche les autres d’acquérir une expérience utile.
Enfin, je pense que l’on est plus intelligent à plusieurs que tout seul. Il est vrai qu’un parlementaire qui cumule des mandats ne travaille pas forcément moins bien qu’un autre qui aurait un mandat unique. Mais il me semble que lorsque le cumul est la règle, on prend davantage de risques et l’on obère nos chances de renouveler la classe politique et de profiter de l’expérience d’autres élus.
Je crois, enfin, qu’on est plus intelligents à plusieurs que tout seul, et que deux mandats valent mieux s’ils sont exercés en bonne intelligence par deux personnes que s’ils le sont par la même. Chez vous comme chez nous, un mandat de maire d’une grande ville et un mandat de sénateur seraient sans doute mieux exercés s’ils l’étaient par deux personnes différentes – à moins que vous ne manquiez de compétences, et nous aussi.
Limiter le cumul dans le temps, nouvel élan pour notre démocratie / Tribune dans Mediapart
2/07/13
Avec plusieurs de mes collègues députés socialistes, je co-signe une tribune publiée dans Mediapart sur la limitation du cumul des mandats parlementaires dans le temps. Un amendement porté par ma collègue Chaynesse Khirouni, et auquel je m’étais associée, lors de l’examen du texte en commission des lois la semaine dernier a d’ailleurs été adopté, mais il reste à confirmer lors de l’examen du texte en séance plénière dans l’hémicycle cette semaine. En bas de cet article, vous trouverez d’ailleurs les liens vers les amendements sur le texte que je co-signe pour l’examen cette semaine.
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Pas plus de trois mandats de suite pour un député ou un sénateur: une trentaine de députés PS veut limiter le cumul dans le temps, alors que le vote de la loi sur le cumul des mandats débute mardi à l’Assemblée nationale. « Le cumul dans le temps nuit à une nécessaire respiration démocratique », plaident les députés socialistes Chaynesse Khirouni, Philippe Baumel, Philippe Noguès, Matthias Fekl, Serge Bardy, Philip Cordery, Jacques Valax, Colette Capdevielle, Barbara Romagnan, Pascale Crozon, Thomas Thévenoud et Elisabeth Pochon.
Le projet de loi portant sur le non-cumul des mandats sera examiné à l’Assemblée nationale cette semaine. Il s’agit d’un engagement important du Président de la République contribuant à la modernisation de la vie publique et au renouvellement des pratiques politiques.
Il poursuit le travail déjà engagé par la gauche et le parti socialiste et marque une nouvelle étape après la réforme de 2000 de Lionel Jospin qui a limité la pratique du cumul des mandats. C’est une nouvelle fois une majorité de gauche qui redonnera un nouvel élan à notre démocratie. Nous allons enfin mettre fin à une exception culturelle française en permettant un nécessaire renouveau de la vie publique de notre pays.
Une étude du Haut Conseil à l’Egalité entre les hommes et les femmes confirme que les hommes parlementaires cumulent davantage dans l’espace, dans le temps, et à des postes à plus fortes responsabilités que les femmes parlementaires. Ainsi, les hommes représentent plus de 73% des députés et près de 78% des sénateurs.
C’est pourquoi, avec une trentaine de députés socialistes, toutes tendances confondues, nous avons souhaité renforcer le texte de loi en proposant de limiter à 3 le nombre de mandats successifs des parlementaires.
En effet, nous souhaitons un véritable renouvellement des élus et une meilleure représentation de la société française au Parlement avec plus de femmes, plus de diversité de parcours ou d’origines des élus de la Nation. Il nous paraît indispensable d’engager ce débat sur la limitation du cumul dans le temps.
Notre proposition s’inscrit donc pleinement dans la logique qui a prévalu à l’établissement de ce projet de loi par le gouvernement et qui entend favoriser le renouvellement des parlementaires. Nous estimons que le cumul des mandats dans le temps nuit à une nécessaire respiration démocratique.
Par ailleurs, la limitation dans le temps est l’une des propositions du Haut Conseil à l’Egalité qui va d’ailleurs plus loin puisqu’il préconise de limiter le cumul des mandats parlementaires à 2 mandats successifs.
Nouvel Obs : « Adoptons le mandat parlementaire unique »
19/06/13
Le Nouvel Obs du 20 juin 2013 publie un dossier contenant notamment 10 témoignages-propositions de députés en faveur de la transparence et de l’exemplarité nécessaires pour les parlementaires.
J’y ai défendu le mandat parlementaire unique. Il convient d’ailleurs de préciser qu’il s’agit de propositions collectées individuellement par l’hebdomadaire et non d’un prétendu appel commun, comme la présentation trompeuse pourrait le laisser croire. Voici un extrait du magazine dont vous pouvez lire ici le reste de l’article :
« Je regrette d’abord que la loi sur le non-cumul des mandats, qui interdira de détenir à la fois un mandat parlementaire et une fonction exécutive locale, ne rentre pas en application avant 2017. Mais je pense surtout qu’il faut aller plus loin en adoptant le mandat parlementaire unique. On est de gauche, on prétend partager les richesses et on ne partage même pas le pouvoir. Ce serait un outil majeur de renouvellement de la classe politique.
Il s’agit également d’un enjeu démocratique : quand on cumule des mandats, on doit déléguer à d’autres élus ou à des fonctionnaires qui n’ont pas été désignés par les électeurs. Enfin, il convient de souligner le risque patent de conflit d’intérêts : alors qu’un parlementaire est censé représenter l’intérêt général, un élu local se doit de défendre les intérêts de sa collectivité. On ne me fera jamais croire que deux personnes pour gérer deux mandats, ce n’est pas mieux qu’une seule. »
J’ai été interrogée sur ce sujet sur LCP-AN (La chaîne parlementaire) dans le journal de 14h (de 4’35 à 7’50) :
« Pierre Mauroy a œuvré pour que le PS pense différemment » : mon interview dans Libé
8/06/13
A lire dans Libération du samedi 8 et dimanche 9 juin 2013
Députée socialiste de la 1re circonscription du Doubs, Barbara Romagnan avait à peine 8 ans quand la gauche a accédé au pouvoir avec l’espoir de « changer la vie ». Issue d’une famille rocardienne, ce n’est pas forcément le bilan qu’elle fait des années passées par Pierre Mauroy à Matignon.
« Pour moi, il est avant tout l’homme de l’union de la gauche. Une union qui, alors, ne se limitait pas aux partis mais englobait les associations, les syndicats et également les mouvements d’éducation populaire, comme les cercles Léo-Lagrange qu’il a présidés de 1972 à 1981. Ensuite, Pierre Mauroy a conduit les travaux de la Fondation Jean-Jaurès. Nous avons encore besoin de cette porosité entre les différentes sphères de la société, de cette ébullition intellectuelle. L’union de la gauche a été conçue pour gagner les élections. Mais une fois qu’on l’a emporté, c’est le seul moyen de faire en sorte que l’expérience de l’exercice du pouvoir réussisse. Pierre Mauroy a contribué à faire venir des intellectuels au Parti socialiste et a œuvré pour que le PS pense différemment.
« Il restera aussi comme l’homme de la reprise du chemin vers la réduction du temps de travail, même si aujourd’hui cela n’est pas bien vu d’en parler. Quand on pense aux premiers temps du gouvernement de Pierre Mauroy, une foule de mesures viennent tout de suite à l’esprit. Il en va de même avec les premiers temps du gouvernement de Lionel Jospin, où l’on pourrait citer le passage aux 35 heures, la mise en place de la Couverture maladie universelle (CMU) et de bien d’autres choses encore.
« C’est bien sûr le Mauroy de 1981 qui reste dans les cœurs, davantage que celui du tournant de la rigueur. Je note qu’aujourd’hui, un seul versant de la réalité est évoqué : celui de la rigueur et d’une certaine forme d’austérité. Nous sommes la 5e puissance économique mondiale, mais la France compte 8 millions de personnes qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté. J’espère que François Hollande, après avoir commencé par la rigueur de 1983, va très vite en revenir à l’esprit de 1981.
« Je me souviens que lors de la convention d’investiture de Ségolène Royal pour l’élection présidentielle de 2007, j’étais assise juste à côté de Pierre Mauroy. Ce qui m’avait beaucoup impressionnée. Je n’oublie pas non plus son rôle dans les rangs de l’Internationale socialiste et notamment en direction des pays d’Amérique du Sud. »
Recueilli par Christophe Forcari
Adieu, Pierre Mauroy…
7/06/13
Ce matin, la famille socialiste perd l’un des siens, celui qui a été le Premier ministre de l’accession de la gauche aux responsabilités en 1981 avec François Mitterrand. Pierre Mauroy nous quitte et je veux saluer aujourd’hui sa mémoire.
C’est avec lui que la gauche a aboli courageusement la peine de mort. Pierre Mauroy aura été aux avant-postes de la décentralisation, de la solidarité entre tous les Français avec la création de l’impôt sur les grandes fortunes, de la justice sociale avec la réduction du temps de travail et la cinquième semaine de congés payés.
Engagé depuis son adolescence, lui qui fût secrétaire national des Jeunesses socialistes dans les années 1950, Pierre Mauroy aura été un inlassable témoin de l’histoire et des combats du Parti socialiste, qu’il anima de 1988 à 1992.
Nous pourrons garder, ancré en nous comme lui était ancré à son Nord natal, le souvenir d’un militant déterminé et combatif.
Engagement transparence : les moyens matériels et financiers pour mon mandat
7/06/13
Exercer la fonction de législateur demande une grande implication et un travail important. Mais ce n’est pas une fonction solitaire. Chaque député – comme chaque sénateur – est membre d’une commission permanente (celle des affaires sociales, en ce qui me concerne), d’un groupe politique (le groupe SRC – socialiste, républicain et citoyen, pour moi), d’une assemblée toute entière qui débat et délibère. En plus de ces instances, une part substantielle du travail s’effectue dans des groupes restreints, des missions d’information, des réunions et rendez-vous, tant à l’Assemblée nationale que dans leur circonscription.
Pour mener à bien ces missions et exercer leur mandat, la République met à la disposition des parlementaires des moyens matériels et financiers, publics puisque dûment répertoriés sur le site internet de l’Assemblée nationale. Comme j’en ai pris l’engagement, et après une première année de mandat, je souhaite revenir sur ces moyens, leur utilité et l’utilisation que j’en fais.
Ces moyens sont les suivants : bureau, crédit collaborateurs, crédit informatique de mandat, forfait téléphonique annuel, forfait d’envois postaux, indemnité représentative de frais de mandat et facilités de transports.
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Bureau
Chaque député dispose d’un bureau individuel dans l’enceinte du Palais Bourbon ou de ses dépendances, équipé de moyens informatiques. Le bureau qui m’a été attribué est situé au 101 rue de l’Université, dans l’immeuble Jacques Chaban-Delmas, à 200 m du Palais Bourbon. Il s’agit d’un « bureau chambre » qui me permet de dormir sur place lorsque je suis à l’Assemblée nationale.
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Crédit collaborateurs
Les députés disposent d’un crédit affecté à la rémunération de collaborateurs. Il permet l’emploi de un à cinq collaborateurs en règle générale, à l’Assemblée nationale et/ou dans la circonscription. Une partie du crédit peut aussi être mutualisée au niveau du groupe politique auquel les députés appartiennent pour l’emploi de collaborateurs.
Le député a la qualité d’employeur : il recrute, licencie, fixe les conditions de travail et le salaire de son personnel. Les fonctions des collaborateurs varient donc en fonction des députés, de leurs demandes et souhaits particuliers. Le plus souvent, les collaborateurs assistent le député dans le travail parlementaire, pour le suivi des textes de loi, la rédaction des amendements, la recherche d’informations sur des thématiques, la réponse aux courriers et sollicitations tant à l’Assemblée nationale qu’en circonscription.
Le crédit ouvert pour chaque député est revalorisé comme les traitements de la fonction publique. Au 1er janvier 2013, le montant mensuel du crédit est de 9 504 € brut. Si nécessaire, pour financer l’emploi de collaborateurs, un crédit supplémentaire est prélevé sur l’indemnité représentative de frais de mandats (IRFM).
A titre personnel, j’ai choisi actuellement d’employer deux collaborateurs (1,7 ETP) à ma permanence parlementaire à Besançon et quatre collaborateurs à temps partiel choisi (2 ETP) à l’Assemblée nationale.
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Indemnité représentative de frais de mandat (IRFM)
Pour faire face aux diverses dépenses liées à l’exercice de leur mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l’Assemblée, les députés bénéficient d’une indemnité représentative de frais de mandat dont le montant est revalorisé comme les traitements de la fonction publique. En général, elle sert essentiellement à payer la location d’une permanence en circonscription et son fonctionnement (photocopieur, économat, assurance, électricité…), les frais de restauration à caractère professionnel, les frais de représentation, les documents à destination des citoyens, etc. Au 1er janvier 2013, le montant mensuel de cette indemnité est de 5 770 € brut.
Meurtre de Clément Méric : rassemblement à Besançon
6/06/13
En solidarité avec les proches de Clément Méric, jeune militant de gauche mortellement agressé hier soir à Paris par un groupuscule de skinheads d’extrême-droite, j’invite celles et ceux qui le peuvent à participer au rassemblement qui aura lieu tout à l’heure, à 18h15, place du 8 septembre à Besançon ou ce soir dans de nombreuses villes de France.
Je suis actuellement retenue en séance dans l’hémicycle à l’Assemblée nationale et regrette vivement de ne pouvoir être présente, mais je m’associe totalement à ce rassemblement et condamne ce meurtre inqualifiable. Le combat pour les valeurs de notre République et de notre démocratie doit rester inlassablement d’actualité.