Politique
Il est temps de proposer une nouvelle politique
26/05/14
Voici le communiqué conjoint des députés socialistes initiateurs de « l’appel des cent », suite aux résultats des élections européennes :
Les résultats des élections européennes ont produit un second choc qui ébranle comme jamais notre République, deux mois après la défaite municipale. La gauche au pouvoir, pour reconquérir la confiance et l’adhésion des Français, doit accepter de profondes remises en causes, et agir autrement. Il est temps de retrouver l’esprit et les engagements de 2012, et c’est pourquoi nous proposons une nouvelle politique.
Dès aujourd’hui, nous travaillons à une plate-forme, prolongeant l’appel des Cent, pour contribuer avec d’autres, à sortir de l’impasse. Nous appelons le Président de la République à considérer, enfin, que sa majorité toute entière est disponible pour un dialogue sincère et utile au redressement du pays.
En Europe, la France est plus que jamais porteuse d’un message d’une grande clarté : l’austérité n’est pas une politique acceptable et durable, pour les Français comme pour les autres. L’aveuglement comptable conduit aux dérives des politiques publiques. Dès la prochaine rencontre européenne, nous demandons au Président d’inviter l’Union européenne à réviser le calendrier et le contenu des règles budgétaires qui étouffent la croissance. 3 %, programme d’investissements massifs, préservation des dépenses d’avenir : éducation, innovation, recherche. L’Europe ne peut continuer comme avant le 25 mai. Ce fut un « 21 avril » européen.
En France, au Parlement, nous défendrons un projet de relance de l’économie efficace et juste. Représentants du peuple, nous prendrons nos responsabilités.
Nous proposerons et ferons voter les lois indispensables à cette nouvelle étape. A l’heure où la croissance ne repart pas et où toutes les prévisions confirment la hausse du chômage jusqu’à fin 2015, nous défendons :
- Plus de moyens pour une politique économique ciblée, fixant des contreparties en investissements et en emplois à une mobilisation sans précédents des moyens de la puissance publique.
- Plus de pouvoir d’achat par une réforme de justice fiscale, et la progression maintenue des prestations sociales.
- Plus d’ampleur des politiques pour l’accès à l’emploi des jeunes, des chômeurs de longue durée et des seniors
Notre plate-forme proposera de relancer la régulation des activités financières, les investissements publics locaux, la transition écologique et de revitaliser la démocratie et les services publics dans les territoires dont le vote a confirmé hier la conviction d’abandon.
Face à l’extrême-droite qui s’enracine, et à l’UMP qui a facilité sa progression, nous voulons redonner de l’espoir. Nous avons trois ans pour démontrer que la gauche française sait collectivement se hisser à la hauteur de cet enjeu historique.
Programme de stabilité et pacte de responsabilité : pourquoi je me suis abstenue
30/04/14
Mardi 29 avril, avec 40 députés socialistes, je me suis abstenue sur le vote relatif au programme de stabilité 2014-2017 et au pacte de responsabilité. Mes réserves ne portent pas sur l’objectif de réduction du déficit et la nécessaire maîtrise des dépenses publiques. Je partage cette exigence avec mes collègues. Il est d’ailleurs paradoxal d’affirmer vouloir réduire le déficit tout en prévoyant 41 milliards d’euros d’allègements de cotisations pour les entreprises. Mais c’est la trajectoire proposée par le Gouvernement me semble erronée et dangereuse, sur les plans social, économique et politique.
Le pacte proposé est largement déséquilibré. Il est injuste sur le plan social car la baisse massive des impôts auxquels sont soumises les entreprises est financée par un gel massif des prestations sociales. Ce sont donc les catégories populaires et moyennes qui paient pour les allègements de cotisations de toutes les entreprises, et ce, de façon indifférenciée, sans tenir compte de la taille, des filières, de l’exposition à la concurrence. Ces orientations risquent également d’être inefficaces sur le plan économique et de l’emploi. Les baisses de cotisations patronales, pratiquées depuis longtemps, n’ont jamais réellement montré leur impact massif sur le chômage. L’effet récessif à court terme de cette politique, souligné par le Haut conseil aux finances publiques, est un vrai risque. On peut par ailleurs s’interroger sur la rentabilité économique de ce dispositif : l’OFCE évalue à 130 000 euros, l’emploi créé dans le cadre du CICE (20 milliards d’euros de crédit d’impôt créeraient 150 000 postes).
Cette politique me paraît enfin dangereuse sur le plan politique. En entretenant l’idée qu’il n’existe qu’un seul diagnostic et qu’une seule politique efficace en matière économique, on prend le risque de détourner encore plus les citoyens des urnes ou de laisser aux démagogues et aux populistes le monopole de l’alternative. Or d’autres politiques associant justice sociale et efficacité économique sont possibles. On peut, comme nous nous y sommes engagés lors des campagnes de 2012, lutter contre la fraude fiscale, réduire les niches, engager enfin la grande réforme fiscale, investir dans la transition écologique. Avec de nombreux parlementaires, nous avons fait des propositions pragmatiques et, je crois, utiles au pays. En tant que députés, nous avons été élus dans la dynamique de l’élection présidentielle, soutenus et encouragés par de nombreux citoyens sur la base des engagements que nous avons pris devant eux. Le vote des municipales nous a rappelé douloureusement que nous nous en étions trop éloignés. Nous devons reconquérir la confiance de nos concitoyens et faire ce pour quoi nous avons été élus il y a moins de deux ans : réduire les inégalités sociales qui minent notre pacte républicain, nous engager vraiment dans la transition écologique, partager et réduire le travail pour chacun puisse travailler. Il nous faut préparer la France de demain et cela ne peut se faire sans investissements. Nous nous réjouissons, dans ce sens, d’avoir pu, par notre démarche, apporter quelques améliorations pour les minimas sociaux.
Nous voulons un redressement juste, par un équilibre entre la réduction des déficits et les investissements. Ce pacte n’est pas équilibré. Nous avons été constructifs en faisant des propositions. Nous continuerons à chaque étape à nourrir ce dialogue avec le Gouvernement. Notre volonté est d’être des acteurs de la réussite de la gauche au pouvoir.
Vote de confiance
10/04/14
Après la lourde défaite de la gauche aux municipales, consciente de ma responsabilité en tant qu’élue de la majorité, j’ai fait le choix avec 80 de mes collègues députés, d’adresser une proposition pour un nouveau contrat de gouvernement à notre Premier ministre. Ce texte insistait sur la nécessité d’une réorientation européenne, d’affectation des moyens publics sur la création réelle d’emplois, de mesures favorables au pouvoir d’achat, d’engagement rapide dans la transition écologique et de régulation effective des activités financières et bancaires comme nous nous étions engagés à le faire devant nos électeurs.
Ce texte proposait également de revoir le contenu et les conditions de mise en place du contrat de responsabilité souhaité par le Président de la république en insistant sur l’importance d’associer le Parlement à son élaboration. Ce texte rappelait enfin que la confiance ne pouvait être automatique, que le Parlement n’était pas une chambre d’enregistrement.
Le Premier ministre, Manuel Valls, nous a clairement et honnêtement répondu que son projet était celui du président et qu’il n’y aurait pas de changement d’orientation de politique tel que nous le souhaitons. Nous avons alors à nouveau échangé collectivement, sur la conduite à tenir. Quel qu’ait été notre vote final, nous avons été nombreux à hésiter. En effet, ne pas voter la confiance n’est pas un acte anodin et la voter a également une signification.
Nous avons pris notre décision avec gravité, hésitation mais en pleine conscience. Comme dix autres députés, j’ai fait le choix douloureux de m’abstenir. Par cette abstention, j’ai voulu exprimer non pas ma défiance envers le gouvernement mais lui signifier mon inquiétude et ma vigilance.
Au moment où les électeurs doutent de la parole de leurs élus et s’éloignent de la politique, c’est finalement une certaine obligation de cohérence envers eux, qui m’a empêchée de faire comme si » tout allait bien » alors que nous n’avons pas réellement pris en compte le message qu’ils nous ont adressé après cette défaite historique.
Je continuerai quant à moi d’agir avec mes collègues au sein de la majorité gouvernementale pour porter les orientations que je crois nécessaire à la réussite de la gauche et du bien commun des habitants de notre pays.
Au-delà de nos votes respectifs, nous avons décidé de poursuivre notre démarche collective dans l’intérêt de nos concitoyens. C’est ce que nous avons explicité dans ce texte que je vous invite à lire.
« Le 5 avril, au lendemain d’une défaite historique de la gauche, nous avons rendu public un appel baptisé « Les conditions de la confiance. Pour un nouveau contrat de majorité », immédiatement approuvé par une centaine de parlementaires.
Cet acte inédit, précédant une déclaration de politique générale, témoigne de notre ferme volonté de redonner de la vitalité au Parlement. La défiance populaire des derniers mois réclame des réponses nouvelles. Nous avons présenté des propositions précises, pour nous rassembler et retrouver la fierté et le sens de l’action collective.
En conscience, beaucoup d’entre nous ont choisi de participer à l’investiture du nouveau Gouvernement. D’autres ont choisi l’abstention. Nous restons solidaires dans une démarche collective. Ni chèque en blanc, ni agitation stérile, notre objectif est bien de construire confiance et vigilance.
Nous confirmons qu’après ce vote d’investiture, nous ne saurions adopter le pacte de responsabilité en l’état.
Nous ferons des contre-propositions et des amendements pour concentrer les marges de manœuvre de la France en priorité sur celles des entreprises qui embauchent, investissent, forment leurs salariés ou se battent dans la compétition mondiale et pour que la gestion sérieuse des comptes publics soit fondée sur une meilleure organisation du pays et pas sur un recul des protections sociales et des services publics.
À l’avenir, cette démarche collective va se poursuivre et s’amplifier, avec la même détermination et les mêmes buts. Chaque semaine, nos votes en témoigneront. »
Les conditions de la confiance : pour un contrat de majorité
7/04/14
Agir et ne pas subir. La défaite d’ampleur historique que nous venons d’encaisser nous donne une responsabilité sans précédent. Bien plus qu’une protestation de circonstance, les Français ont exprimé des positions très politiques et, dans leur diversité, des demandes de justice, d’efficacité économique et d’égalité républicaine.
Depuis de longs mois, les élus locaux et les députés avaient alerté sur le fossé qui se creusait entre la gauche au pouvoir et son électorat. Cette défaite électorale ne doit pas se transformer en renoncement démocratique.
Au contraire, le temps du Parlement est venu. L’affirmation de la volonté politique est encore plus à l’ordre du jour. Le dialogue avec le nouveau Gouvernement s’engage dès maintenant. La représentation nationale doit être digne de sa mission et à la hauteur de ce moment de notre histoire. Il lui revient de participer aux nouvelles orientations qu’exige cette nouvelle étape.
Dans ce but, il faut aller plus loin que les habitudes et les certitudes. Pour répondre vigoureusement à l’épuisement institutionnel, nous proposons un contrat de majorité, dans la durée.
En effet, pour restaurer la confiance avec les Français, il faut recréer aussi la confiance avec le Parlement. Celui-ci doit apporter sa légitimité en soutien des choix que les citoyens de tous horizons attendent de la gauche au pouvoir.
Notre première contribution au contrat de majorité privilégie les orientations ainsi rappelées :
1. Obtenir une réorientation européenne par un plan de relance contre la déflation et une révision des règles budgétaires insoutenables et ennemies de la croissance et de l’emploi.
Les trajectoires budgétaires imposées aux Etats et à l’Union, sans distinguer selon la nature des dépenses, ne sont pas des tabous. Il y a urgence à les rediscuter. La Commission doit enfin changer de cap. L’élection européenne, le 25 mai, sera aussi l’occasion de mener ce combat.
Sans investissements massifs publics et privés, soutenus par l’Union, dans les énergies renouvelables, les transports, le numérique, la construction de logements, la recherche, pas d’échappatoire au déclin.
2. Concentrer les moyens publics sur la création réelle d’emplois et, ainsi, intensifier le redressement productif.
Pour cela, substituer un pacte national d’investissement, négocié jusqu’au niveau des entreprises, aux mesures les plus coûteuses et sans conditions actuellement envisagées dans le pacte de responsabilité.
Concentrer les marges de manœuvre de la France sur l’emploi, l’investissement, la formation, c’est la condition de la protection des salariés contre le chômage de masse.
3. Défendre des décisions de justice et de pouvoir d’achat : des mesures en faveur des bas salaires, la réforme fiscale et la CSG progressive, l’effort en faveur des retraites les plus modestes, que nous avons demandés depuis des mois.
Ces décisions convergent vers un « choc de demande », accompagnant les efforts sur l’offre, additionnant ces améliorations de pouvoir d’achat, les emplois aidés non marchands pour les jeunes et les chômeurs de longue durée, et les investissements publics.
4. Réaffirmer et amplifier les choix et les engagements de 2012 :
- Muscler les efforts de régulation des activités financières et bancaires, et leur mobilisation pour l’investissement et les territoires. Promouvoir la responsabilité sociale et environnementale des multinationales et leur « devoir de vigilance ».
- Rendre populaire la transition écologique : financement et avances pour les travaux de rénovations énergétiques, co-investissements citoyens dans les énergies renouvelables, plan de remplacement des véhicules et équipements anti-écologiques.
- Engager un mouvement de transformation de l’Etat et des collectivités locales, avec les citoyens et les agents publics. Nous soutiendrons les économies efficaces, pas les régressions sociales : non aux économies de dépense qui conduisent à des reculs pour la Sécurité sociale ou à la panne de l’investissement public !
- Défendre l’égalité des territoires par un socle de droits (le « bouclier »), une relance des économies locales, un remaillage des services publics sur deux piliers : l’éducation et la santé.
5. Pour une revitalisation exigeante de la démocratie française. Un sentiment d’abandon exaspère aujourd’hui de nombreux Français. Ils se sentent oubliés, incompris, pas écoutés. Pour écouter les citoyens et mobiliser la société, nous devons inventer des formes participatives nouvelles.
Le pays ne se sent pas représenté, encore plus quand le Parlement n’est pas entendu. La nouvelle étape doit retrouver les droits et les devoirs du Parlement. Notre majorité sera plus soudée, si elle inaugure des manières modernes de préparer les grandes décisions et de délibérer.
Si nous ne laisserons pas s’installer de faux clivages entre les « cigales » et les « fourmis », nous savons aussi que jamais la France ne se redressera dans l’austérité et en laissant exploser le chômage et les inégalités.
Nous faisons le choix d’une politique qui marche. Nous recherchons l’équilibre entre les salariés et les entreprises et entre les efforts et la justice, pour toutes les composantes de la société.
Refusant la fuite en avant façon Sarkozy, nous choisissons l’efficacité pour mener les politiques d’investissement, la transformation de l’Etat, l’innovation publique.
Les Français n’ont pas changé depuis le 6 mai 2012, ils sont déçus. Ils ne sont pas versatiles, ni ralliés à l’UMP qui n’a rien d’autre à proposer que la dérégulation et l’austérité. Il est impératif d’exprimer une vision claire et offensive du futur de la France et de son rôle en Europe.
Les Français ont le sentiment que la politique qu’ils avaient choisie n’est pas assumée. Ils nous l’ont dit dans les urnes. Il faut maintenant passer des urnes aux choix et, pour nous, des mots aux actes. Les temps qui viennent sont pour tous, et pour chacun d’entre nous, une épreuve de vérité.
Enfants réunionnais : la reconnaissance de la responsabilité morale de l’État
19/02/14
Ce mardi 18 février, nous avons examiné et débattu de la proposition de résolution relative aux enfants réunionnais placés en métropole, à l’initiative du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Un moment intense qui donne l’occasion de revenir sur cette page douloureuse, comme l’a bien exprimé mon collègue Michel Vergnier, député de la Creuse, l’un des départements qui a accueilli de nombreux enfants réunionnais dans les années 1960-1970.
1963 : émigration massive d’enfants réunionnais vers la métropole
Très méconnue, l’histoire des enfants réunionnais commence en 1963 avec la création du Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre-mer (BUMIDOM). Cet organisme favorisait la promotion d’une émigration massive vers le territoire métropolitain afin de réguler le boom démographique et les problèmes sociaux dans les départements ultramarins.
Parmi les transferts de populations, plus de 1600 enfants réunionnais, allant de bébés de 6 mois à de jeunes adultes, pupilles ou non, ont quitté leur terre d’origine et leurs familles. Dès la fin des années 1960, la DDAS de la Creuse (un des nombreux territoires d’accueil métropolitains) demande un arrêt du programme en raison des grandes difficultés d’adaptation de ces enfants.
Les accusations de déportation d’enfants se multiplient à la Réunion au cours de la décennie suivante et l’affaire dite des « enfants réunionnais de la Creuse » bouleverse l’opinion publique. Il faudra attendre le début des années 2000 et la gauche pour que des enquêtes soient réalisées sur la réalité de ces mouvements de population.
1982 : la fin du bureau des migrations
Avec l’accord du président François Mitterrand, Henri Emmanuelli, secrétaire d’État chargé des départements et territoires d’Outre-mer demande la fermeture du Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre-mer (BUMIDOM).
Années 2000 : les prémices d’une reconnaissance républicaine
A la demande d’Elisabeth Guigou, alors ministre de l’Emploi et de la Solidarité, l’IGAS (inspection générale des affaires sociales) remet en 2002 un rapport qui conclut à l’impossibilité de s’assurer de la validité du consentement des parents à l’abandon de leurs enfants.
« En ne parvenant pas à garantir l’accès à leur patrimoine mémoriel et la construction d’une histoire personnelle, l’Etat français a renforcé le sentiment d’aliénation de ces enfants, leur conviction d’avoir été à la fois reniés et oubliés ». (Extrait de la proposition de la résolution).
2014 : une proposition de résolution pour reconnaître la détresse de ces enfants déracinés
Avec cette initiative, la majorité souhaite contribuer à la restauration de ce passé douloureux qui a pesé dramatiquement sur de jeunes enfants. Ce devoir de mémoire longtemps occulté vient aujourd’hui honorer la France, patrie des droits de l’Homme. Si le préjudice est inestimable et irréparable, la République doit tenter de réconcilier ses pupilles, ses Réunionnais déplacés, avec leur histoire.
Débat sur LCP - Politique matin
22/01/14
Mardi 21 janvier 2014, j’étais l’invitée de Patrick Chêne dans « Politique matin » sur LCP. J’ai pu débattre avec mon collègue Christian Kert, député UMP des Bouches-du-Rhône.
Nous avons aborder la question de la recapitalisation de Peugeot, du conflit en Centrafrique, du « pacte de responsabilité » annoncé par le Président de la République ainsi que des contreparties des entreprises, mais aussi du projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes et de l’amendement supprimant la notion de « situation de détresse » pour recourir à l’IVG.
Voici la vidéo du débat :
Politique matin - LCP - 21 janvier 2014 par barbara-romagnan
Benoît Hamon sur BFM-TV : « Les 30 milliards d’euros doivent aller en priorité à la baisse du chômage »
15/01/14
Benoît Hamon, ministre de l’Economie sociale et solidaire et de la Consommation, était l’invité de BFM ce mardi 14 janvier 2014 pour réagir notamment à la conférence de presse de François Hollande.
Retrouvez son interview ci-dessous :
Extraits
« Dans la discussion qui s’ouvre, j’attends de la part des chefs d’entreprise, que le compte y soit. (…) Le pacte de responsabilité repose sur des contreparties fortes en terme de création emplois, de pénibilité et de lutte contre précarité. »
« Moi ce qui m’intéresse quand on met 30 milliards d’euros sur la table, ce sont les contreparties. Quelles seront les contreparties posées sur la table des chefs d’entreprise de telle manière que, s’il y a contrat social, il n’y ait pas de marché de dupes et qu’à la clé ces 30 milliards d’euros aillent d’abord vers la baisse du chômage. »
« Je pense qu’il faut pas oublier que la crise que nous venons de connaître est une crise financière mais aussi une crise d’un certain modèle entrepreneurial, dès lors que dans certaines entreprises, il existe à côté du problème du coût du travail, surtout un problème du coût du capital. Cette question sera aussi une question qui sera posée à la majorité dans les semaines à venir. »
Choisir notre modèle : la solidarité
16/11/13
Alors que nos concitoyens sont en proie depuis plusieurs années, et particulièrement depuis les crises de 2008, à des difficultés importantes relatives à l’emploi, au pouvoir d’achat et plus globalement au partage des richesses dans notre pays, l’UMP vient de publier un document pointant du doigt plusieurs mesures mises en place par le Gouvernement et la majorité depuis près de 18 mois, arguant d’un gaspillage d’argent public.
Nous ne faisons effectivement pas les mêmes choix quant au modèle que nous voulons mettre en place. Comme l’indique fort justement sur son blog, mon collègue rapporteur général du Budget, Christian Eckert, particulièrement sollicité en cette période de débats budgétaires, il est nécessaire de rappeler ces mesures dont nous n’avons pas à rougir parce qu’elles participent la politique de solidarité que nous choisissons. Je suis toutefois bien consciente que cela ne règle pas la totalité des problèmes et difficultés que nos concitoyens les plus modestes rencontrent et que, parfois, nous pourrions ou devrions aller plus loin.
- Relèvement de 25 % de l’ARS (allocation de rentrée scolaire) en 2012 puis + 1,2 % en 2013
- Revalorisation de l’allocation de soutien familial de 25 % sur 5 ans
- Revalorisation du complément familial de 50 % sur 5 ans
- Augmentation du fonds national d’action sociale (FNAS) de la branche famille, qui progressera de 7,5 % par an, pour atteindre plus de 6,5 Md€ en 2017, soit 2 Md€ de plus qu’en 2012, favorisant ainsi la création de solutions d’accueil pour la petite enfance
- Création de 55 000 bourses annuelles de 1 000 euros pour les étudiants dont les revenus des parents sont inférieurs à 33 000 €/an
- Création d’un nouvel échelon de bourse (échelon 7) pour les étudiants dont les revenus des parents sont inférieurs à 7 500 €/an
- Modification des rythmes scolaires pour mieux répartir les temps d’apprentissage
- Emplois d’avenir et contrats de génération
- Création d’un contrat d’insertion pour les jeunes sans qualification
- Création d’une aide forfaitaire de 5 000 € à l’embauche de jeunes résidents de ZUS (zones urbaines sensibles)
- Relèvement du SMIC et du traitement minimum des fonctionnaires
- Revalorisation des rémunérations des agents de catégorie C et création d’un 8e échelon
- Revalorisation du RSA socle de 10 % sur 5 ans (en plus de l’indexation annuelle sur l’inflation)
- Hausse de 8,5 % de l’Allocation pour adulte handicapé (AAH)
- Généralisation du tiers-payant
- Relèvement de 8,3 % du plafond des ressources prises en compte pour bénéficier de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et de l’Aide à la complémentaire santé
- Compte pénibilité pour les entreprises (une dépense de 2,5 Mds€ en 2020 pour 800 M€ de recettes seulement)
- Création de 4 500 places d’accueil en hébergement d’urgence (en plus des moyens supplémentaires accordés à l’automne 2012)
- Garantie universelle des risques locatifs
- Lancement de la caution locative étudiante
- Lancement de la « garantie jeune » (18-25 ans)
Débat sur LCP - Politique matin
24/10/13
J’étais l’invitée de LCP (La chaîne parlementaire) ce jeudi 24 octobre au matin, dans l’émission « Politique matin » présentée par Patrick Chêne. J’ai pu débattre avec Arnaud Robinet, député UMP de la Marne. Vous avons abordé les questions de la réforme du droit d’asile, de la politique migratoire et de la politique de l’emploi.
Je vous propose de revoir le débat en vidéo :
LCP - Politique matin - 24 octobre 2013 par barbara-romagnan
Pour la dignité des Roms et des gens du voyage
1/10/13
Je souhaite vous faire partager ce texte de l’EGAM (European Grassroots Antiracist Movement), auquel j’apporte mon soutien.
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Comme chaque année depuis 2010, l’été a marqué le début de violentes attaques racistes contre les Roms étrangers et les gens du voyage, citoyens français, qui s’accélèrent avec l’entrée dans la campagnes des élections municipales.
Cette année, c’est Jean-Marie Le Pen qui a lancé les hostilités en juillet en qualifiant la présence de Roms à Nice d’« odorante » et d’« urticante », avant que Christian Estrosi ne joue la surenchère en lançant un « appel à la révolte », véritable appel à la haine, contre les gens du voyage. Gilles Bourdouleix a poursuivi cette saison de la haine en regrettant que l’extermination des tsiganes par les Nazis n’ait pas été totale, puis Régis Cauchet, maire de Croix, a renchéri dans l’escalade ignominieuse en soutenant par avance les meurtriers de Roms, avant que Nathalie Kosciusko-Morizet n’alimente la stigmatisation nauséabonde et que Bernard Debré ne se vautre dans les déclarations racistes les plus outrancières.
Cette haineuse déliquescence du débat public est la conséquence de la stigmatisation dont les les Roms et les gens du voyage ont continuellement été la cible par Nicolas Sarkozy et du fait que la logique impulsée alors n’ait pas été inversée depuis.
Par bien des aspects en effet, la politique menée aujourd’hui à l’encontre des Roms est la poursuite de celle menée par Sarkozy.
Tout d’abord, exemple le plus marquant, la violente et absurde politique d’expulsions : depuis mai 2012, c’est l’équivalent de la totalité des 15 000 à 20 000 Roms étrangers présents sur le territoire national qui ont été expulsés de leurs lieux de vie.
Violente, car cette politique entraîne traumatismes psychologiques, précarité sociale et déscolarisation. Absurde car elle a pour présupposé leur fantasmatique mais irréel nomadisme et pour conséquence l’aggravation de la situation sur le terrain, sans offrir aucune perspective de solutions.
De nouveau, ces populations miséreuses et discriminées, cibles de nombreux stéréotypes éculés et de représentations stigmatisantes, sont instrumentalisées à des fins politiques. Loin de rétablir l’ordre républicain, cette politique entraîne plus d’injustice et plus de désordre, d’autant plus que l’obligation de toujours proposer des solutions de relogement, promesse électorale de François Hollande et mesure-clef de la circulaire interministérielle du 28 août 2012, n’est pas respectée.
Un terme doit être enfin mis à cette absurde et violente politique d’expulsions !
Ces actions sont en lien avec une non-rupture des discours. En effet, s’il n’y a heureusement pas eu de nouveau Discours de Grenoble, de nombreuses déclarations, venant de différents bords politiques, s’inscrivent dans la même veine. Par exemple, celles qui affirment que « les Roms ne souhaitent pas s’intégrer en France pour des raisons culturelles » et qu’ils ont « vocation à vivre en Roumanie » ont des relents nauséabonds. Elles signifient qu’il serait bien inutile d’intégrer des individus qui ne seraient que de passage dans notre pays, alors que ces Européens sont chez eux en France.