Politique
Tribune : Et si on commençait par le mandat unique !
4/09/09
Voici le texte de la Tribune que j'ai rédigée sur le mandat unique suite à l'Université d'été du Parti socialiste à La Rochelle.
Elle a été publiée sur :
- MediaPart
- Rue89
Le discours de Martine Aubry à La Rochelle est encourageant, en particulier sa prise de position sur le mandat unique, outil essentiel de la rénovation du Parti socialiste et de la vie politique française, où 85 % des députés et sénateurs détiennent un autre mandat électif. Cette décision est courageuse lorsqu’on connaît la pesanteur et la frilosité de certains sur cette question. En revanche, je m’inquiète du fait qu’elle propose que cela ne s’applique qu’après les élections régionales. N’y a-t-il pas le risque une nouvelle fois d’annoncer des propositions novatrices et de toujours de différer leur mise en œuvre ? N’y a-t-il pas le risque de renforcer ainsi le décalage entre les paroles et les actes, qui participe largement du discrédit des politiques ?
Hénin-Beaumont… ouf !
6/07/09
Certes, le front républicain l'emporté. Mais ce qui est notable, c'est surtout que le FN aurait pu l'emporter et a échoué de très peu : 550 voix d'écart seulement !
Le fait de voir des dirigeants corrompus, clientélistes et divisés, à défaut de justifier un vote FN, le favorise très certainement parce que cela donne du crédit au discours des leaders du FN.
Comme il est difficile de croire que 47,62 % des électeurs de cette commune sont racistes et comme, en plus, c'est une ville du nord à la tradition républicaine affirmée, cela en dit long sur l'état des partis de gouvernement en général (le candidat UMP a fait moins de 5 %) et sur la gauche en particulier (singulièrement le PS) dans ce coin de France.
Pour sortir de la crise au PS : montrons qu’il n’y a qu’un seul camp, le camp des socialistes
22/11/08
Après le second tour pour l'élection du Premier Secrétaire du Parti socialiste, les résultats proclamés sont les suivants :
- Martine Aubry : 67 413 voix - 50,02 %
- Ségolène Royal : 67 371 voix - 49,98 %
Ce résultat n’est pas reconnu comme légitime par tous. Ségolène Royal conteste ce résultat et demande que les militants revotent jeudi. Martine Aubry refuse de le remettre en cause.
Admettons que ce score ne permet pas de donner la légitimité suffisante et nécessaire à la candidate qui serait arrivée en tête. Aucun camp, en particulier, ne l’a emporté. Montrons qu’il n’y qu’un seul camp dans notre parti, le camp des socialistes.
Congrès du PS : Je vote « motion C »
2/11/08
Si la politique vous intéresse un peu, il n’a pas dû vous échapper que le Parti Socialiste est en Congrès. Le Congrès du PS sert à déterminer la ligne politique (c’est-à-dire les idées principales) qui va le guider durant les années qui viennent. Il sert aussi à désigner ceux et celles qui porteront ce projet qui doit nous permettre d’emporter les échéances électorales à venir, en particulier l’élection présidentielle qui doit se tenir en 2012. Cela, afin que nous soyons à même de transformer la société, dans l’intérêt des citoyens.
Malgré les apparences, il ne s’agit pas exclusivement d’un combat d’egos. Il est clair que ce sont aussi des destins personnels qui se jouent. Mais il est normal que cela soit le cas. Ce qui ne l’est pas, c’est que l’enjeu du Congrès s’y limite. Ce n’est pas ce que je crois. C’est pourquoi j’y prends ma part. Et je crois qu’il est juste que j’informe ceux qui me font la courtoisie de me lire régulièrement de mes choix en la matière.
J’ai fait le choix de la motion C, dont le premier signataire est Benoît Hamon, député européen. Voici quels en sont les axes principaux.
Après les Sénatoriales…
27/09/08
Les résultats des élections sénatoriales ont dépassé les espérances de la gauche.
Dans le Doubs, il n’y avait aucun sénateur de gauche sortant. Les Socialistes, soutenus par les Verts et les Communistes, ont réussi une performance en emportant deux (Claude Jeannerot, Martial Bourquin) des trois sièges à pourvoir. D’autant que le vent du boulet est passé très proche du seul rescapé de la liste de droite (Jean-François Humbert). En effet, Danièle Nevers, conseillère générale du canton de Rougemont, a frôlé l’élection, à 9 voix près.
Ce résultat historique a sans doute quelque chose à voir avec le discrédit de la droite au pouvoir. On peut penser qu’il a aussi beaucoup à voir avec le travail des élus de la Majorité du Conseil général et la qualité de la relation qu’ils ont su entretenir avec l’ensemble des élus du département.
Au niveau national, la gauche a gagné 27 sièges, soit deux fois plus qu’espéré. Les femmes passent de 60 à 75 sur 343 élus, et parmi elles, trois sont issues de l’immigration. Enfin, la moitié des nouveaux élus ont moins de 60 ans (donc la moitié sont plus âgés). On est toujours loin de la diversité du pays, mais cela constitue d’incontestables progrès.
Néanmoins, le Sénat reste à droite. Et même si un jour il passait à gauche, il reste, à mon sens, une « anomalie démocratique », selon les termes de Lionel Jospin. En effet, ce bon résultat pour la gauche ne doit pas nous faire oublier les limites de cette assemblée.
Le Pape, le Président et la Laïcité
15/09/08
Le Pape est venu en France, cela ne vous a pas échappé. Il fait ce qu’il veut et je pense que cela a fait plaisir à certains catholiques. Cependant, comme vous pouviez vous y attendre, au concept de « laïcité positive », je préfère le concept de « laïcité. » (Prononcer "laïcité point").
Je ne commenterai pas plus avant les propos du Pape, vous avez tout ce qu’il faut dans la presse en ce moment et n’étant pas catholique, je considère que ses propos ne m’étaient pas adressés. Les religions peuvent s’exprimer, elles le font.
En revanche, ce qui me dérange, c’est que le Président de la République se fasse le relais de ces propos et de ces choix, comme il l’a déjà fait à de nombreuses reprises. Que le Président ait une foi, c’est une chose, mais en tant qu’arbitre des institutions, représentant tous les Français, c’est un problème qu’il le manifeste de manière aussi ostentatoire.
Non-cumul, ici et maintenant
30/06/08
Nous entrons en congrès. Le Congrès du Parti socialiste sert à déterminer la ligne politique qui va nous guider durant les années qui viennent. Il sert aussi à désigner ceux et celles qui porteront ce projet qui doit nous permettre d’emporter les échéances électorales à venir, en particulier l’élection présidentielle qui doit se tenir en 2012. Cela, afin que nous soyons à même de transformer la société.
On se plait à rappeler, plus ou moins sincèrement, que c’est le projet qui est le plus important, même si la question de « qui le porte » est également cruciale. Si je partage cette hiérarchie, je pense néanmoins que nous oublions un éléments central, qui est celui de notre crédibilité. En effet, ce qu’on appelle la crise politique, qu’elle se manifeste sous la forme des critiques populaires, de l’abstention, du vote pour les partis qui contestent le système, est patente.
Les citoyens pensent de moins en moins que nous sommes susceptibles de changer leur vie, pensant que la mondialisation, l’économie, rendent nos marges de manœuvre trop faibles. Ils pensent que nous n’en sommes pas capables ou que c’est impossible. En outre, pour beaucoup, ils ne nous croient plus tout simplement. Ils pensent qu’on leur ment. Ils n’ont pas confiance en nous. Que ce sentiment soit fondé ou pas, n’en rend pas la méfiance moins grande.
Ils n’ont pas confiance en nous parce qu’ils ne se reconnaissent pas en nous (1) et parfois aussi, il faut bien le dire, parce que nous ne faisons pas ce que nous disons (2).
Pour qu’ils aient une chance de se reconnaître en nous, il faut que nous leur ressemblions davantage. Cela passe par un renouvellement du personnel politique. Pour ce renouvellement, la limitation stricte du cumul des mandats est un moyen. (1) Le non-cumul est également un objectif en lui-même (2). En cela, il est la condition nécessaire et non suffisante pour que nous retrouvions de la crédibilité auprès de nos concitoyens pour qu’ils puissent nous faire davantage confiance. En effet, pour être crédible, il faut en finir avec l’accumulation du pouvoir dans les mains de quelques uns, pendant des décennies, sur plusieurs mandats (3).