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Egalité femmes-hommes : large majorité au Sénat pour le projet de loi
18/09/13
Très tard la nuit dernière, les sénateurs ont adopté, en première lecture, le projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Seule l’UMP a voté contre ce texte. La gauche unie mais aussi le centre ont approuvé un projet de loi qui permet par une approche globale de l’égalité entre les femmes et les hommes d’accélérer sa concrétisation.
Les parlementaires de la Haute Assemblée ont d’ailleurs permis, à travers divers amendements, d’approfondir les mesures présentées par le Gouvernement.
Je suis, à ce titre, tout à fait satisfaite de la nouvelle dénomination du CLCA (complément de libre choix d’activité) requalifiée « prestation partagée d’accueil de l’enfant » afin de ne plus faire référence à un choix qui est en réalité, dans nombre de cas, une obligation face au défaut de garde et parfois à la pression sociale. Le droit à l’accompagnement à l’issue de ce congé parental, initié par les sénateurs est également une avancée importante pour faciliter le retour à l’emploi.
Je salue également la création d’un indicateur suivant les écarts de promotion pour mieux lutter contre les plafonds de verre, c’est-à-dire contre l’absence des femmes dans les plus hautes responsabilités des entreprises.
Je considère également comme un véritable progrès l’amendement porté par Laurence Rossignol tendant à élargir le champ du délit d’entrave à l’IVG en sanctionnant le fait d’empêcher de « s’informer » sur l’IVG, soit toute tentative de blocage des centres (comme cela se fait régulièrement, par exemple, devant l’hôpital Tenon à Paris) ou encore celui élargissant les possibilités de recours au téléphone d’urgence aux victimes de viol.
C’est désormais à nous, députés de construire à partir de ce texte amendé et adopté par le sénat des propositions dans le sens de l’esprit du texte, c’est-à-dire pour que « l’égalité ne soit plus la revendication de quelques-unes mais l’exigence partagée, et vécue, de la véritable universalité républicaine » (pour reprendre les termes de la Ministre).
CSG progressive : 74 députés engagés pour remettre la justice fiscale et le pouvoir d’achat au cœur du budget 2014
18/09/13
Alors que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 sera présenté prochainement par le Gouvernement puis en débat au Parlement, je fais partie d’un groupe de 74 députés de la majorité – notamment mes collègues franc-comtois Eric Alauzet et Jean-Michel Villaumé – qui proposera deux amendements introduisant une CSG progressive, pour la justice fiscale et le pouvoir d’achat.
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En juillet dernier, responsables et parlementaires de la majorité, nous avions appelé de nos vœux la mise en œuvre d’une grande réforme fiscale conformément à l’engagement n°14 du Président de la République.
Alors que s’ouvre, dans des conditions difficiles, le débat public sur les orientations budgétaires pour 2014 et que la préoccupation du pouvoir d’achat prend de l’ampleur dans nos territoires, il est temps de poursuivre cette initiative commune.
Nos propositions ne semblent pas avoir été retenues dans les premiers arbitrages du budget 2014. Parlementaires de la majorité, nous soutenons l’élargissement du mécanisme de décote de l’impôt sur le revenu proposé par le Premier ministre, mais nous pensons qu’il est possible d’aller plus loin sur le terrain du pouvoir d’achat.
Nous souhaitons donc déposer deux amendements au futur projet de loi de financement de la sécurité sociale pour rendre la CSG progressive. Cette mesure de justice fiscale permettrait de rendre, de manière substantielle, du pouvoir d’achat aux catégories populaires et moyennes sans accroître le déficit public : à titre d’exemple, avec cette réforme, un couple marié, rémunéré au SMIC, avec deux enfants à charge, verrait son pouvoir d’achat augmenter de près de 75 euros par mois.
Rendre la CSG progressive constituerait un engagement fort du Gouvernement en faveur d’une politique juste qui produise des effets réels et rapides sur la fiche de paye, tout en réduisant les inégalités.
Syrie : quelles décisions et par qui ?
13/09/13
Il est des questions particulièrement difficiles à trancher. Difficiles parce que le manque d’informations complique les analyses ; difficiles parce que les conséquences d’une décision ou d’une action sont parfois malaisées à évaluer, tant dans l’espace que dans le temps ; difficiles aussi parce que ne rien décider a également un impact ; difficiles enfin parce que les vies en jeu exigeraient une action rapide et des réponses précises, alors que la complexité de la situation demande aussi et surtout une réflexion aboutie.
C’est sur une telle situation que les députés auront peut-être à se prononcer. Voici l’état de ma réflexion aujourd’hui.
Les raisons d’agir
Oui, il faut agir, car ce qui se passe en Syrie est très grave, à la fois en raison du nombre de victimes mais aussi du type d’armes utilisées (le gaz bien sûr mais aussi les armes à sous-munitions) utilisées indifféremment contre les militaires et les populations civiles. Il est cependant possible d’agir autrement que militairement, sans qu’il soit question pour autant de se dérober à nos responsabilités, et pas simplement pour se déculpabiliser de n’être que spectateurs. Là encore, il est excessivement compliqué de déterminer la nature de notre « responsabilité ». Comment transformer notre indignation légitime en réponse appropriée, efficace et malgré tout prudente ? Dans la perspective d’une action en effet, un certain nombre de questions doivent être clairement posées.
Dans quelle stratégie globale de résolution du conflit s’inscrit l’intervention militaire qui est envisagée ? Une telle intervention contribuera-t-elle à rapprocher la Syrie et d’autres Etats de la table des négociations ou au contraire à les en éloigner ? Dissuadera-t-elle ceux qui ont utilisé les gaz (vraisemblablement les autorités syriennes, mais nous n’en sommes pas absolument certains) de commettre de futurs crimes contre la population syrienne ? Une telle intervention aura-t-elle un effet sur ceux qui, partout dans le monde, seraient tentés d’utiliser l’arme chimique contre d’autres populations ?
Quel rôle pour le parlement ?
Je suis favorable de longue date à ce que la Représentation nationale donne son avis sur l’entrée en conflit. La Constitution offre, par son article 50-1, la possibilité au gouvernement de soumettre chacune de ses décisions à un débat parlementaire et à un vote de l’une ou l’autre des assemblées. Elle prévoit même, à l’article 35, qu’il revient au Parlement d’autoriser la déclaration de guerre. Elle ne prévoit cependant pas, via l’article35 al.2, un vote du Parlement lors d’une intervention des forces armées.
Pourtant, il ne me parait pas raisonnable que cette décision soit prise par un seul homme, fût-il Président de la République. La décision d’engager une intervention militaire est une décision profondément liée à la souveraineté, et suffisamment lourde de conséquences pour qu’il soit préféré une consultation plus large des représentants élus par le peuple.
De plus, le Président des Etats-Unis, en décidant de consulter le Congrès, a ouvert un espace et un temps politiques qui ont permis de faire émerger une solution diplomatique – même s’il est encore trop tôt pour savoir si elle peut être considérée comme satisfaisante.
S’il ne faut pas exclure l’intervention militaire a priori, on ne doit l’envisager, à mon sens, qu’après la présentation des résultats de l’enquête menée par l’ONU. Eu égard au nombre de vies en jeu, il peut sembler insupportable d’attendre. Mais les Etats se sont efforcés de doter le monde d’institutions internationales fondées sur un droit qui n’a d’effet et de valeur que s’il est respecté. Il est très difficile de l’admettre au vue des conséquences humaines, mais l’observation et l’attente d’éléments demeurent des étapes essentielles.
L’autre condition sine qua non à une intervention militaire est qu’elle s’élabore dans le cadre d’une coalition la plus large possible, intégrant nécessairement des Etats de la région concernée. Il n’est pas souhaitable en effet, tant pour des raisons politiques, géopolitiques que logistiques, que la France intervienne seule ou insuffisamment appuyée. Enfin, la pertinence d’une intervention est conditionnée à son inscription dans un plan plus vaste incluant une action diplomatique et politique à la hauteur des enjeux de la crise syrienne, qui ne saurait être résumée à la seule question militaire.
Sur un sujet aussi délicat que celui de la Syrie, les positions sont susceptibles d’évoluer très rapidement, tout comme l’état des informations dont nous disposons. Ces données font que toute décision est susceptible de devenir une erreur peu de temps après avoir été prise. Dans une telle situation, l’immobilisme serait une faute, mais la réflexion – même douloureuse – n’est pas un immobilisme.
Question écrite : l’Etat et le réseau autoroutier français
11/09/13
Suite à la publication d’un rapport de la Cour des comptes commandé par la commission des Finances de l’Assemblée nationale, j’ai adressé une question écrite à Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche au sujet des relations entre l’Etat et les sociétés autoroutières, depuis la privatisation totale réalisée en 2005. Le rapport y décrit des relations pour le moins déséquilibrées, où les intérêt de l’Etat et des citoyens sont souvent moins entendus que les intérêts privés des sociétés autoroutières, notamment pour ce qui concerne les tarifs des péages qui augmentent plus vite que l’inflation.
Mme Barbara Romagnan appelle l’attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche, sur les relations entre l’État et les sociétés autoroutières, notamment depuis la privatisation totale réalisée en 2005.
Dans un rapport commandé par la commission des finances de l’Assemblée nationale et rendu le 24 juillet 2013, la cour des comptes dresse un état des lieux pour le moins contrasté de ces relations : déséquilibre dans le rôle de contrôle et de négociation de l’État au bénéfice des sociétés autoroutières adossées à de grands groupes du BTP, hausse des tarifs des péages nettement supérieure à l’inflation, contrats de plan conçus pour être l’exception et devenus la règle, hausse des investissements compensée par une hausse des tarifs sans aucune mobilisation des bénéfices croissants des sociétés autoroutières.
La cour des comptes précise que « ce contexte place les pouvoirs publics dans une situation qui ne permet pas de garantir que les intérêts des usagers et de l’État soient suffisamment pris en compte » et formule plusieurs recommandations.
Aussi, elle souhaiterait savoir si une évaluation de la privatisation totale a été réalisée depuis 2005 et quelles suites le Gouvernement entend donner aux recommandations de la cour des comptes pour préserver les intérêts de l’État et des usagers dans la gestion du réseau autoroutier français.
Dominique Méda : « Nous vivons toujours dans la mystique de la croissance »
10/09/13
Je souhaite partager avec vous cette interview de Dominique Méda, professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine, parue dans Libération de ce mardi 10 septembre.
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Alors que les experts économiques s’extasient à l’idée d’un frémissement de la croissance dans la vieille Europe, la sociologue Dominique Méda propose une démarche totalement inverse : oublier notre obsession de la croissance et de la performance maximale pour entamer une autre voie de développement. La Mystique de la croissance, qui vient de paraître chez Flammarion, n’est pas un énième plaidoyer pour la décroissance. Pour Dominique Méda, professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine, la reconversion écologique n’est pas une punition. Elle n’a de sens que si elle s’articule autour de la justice sociale, avec des bienfaits pour tous comme l’exigence de biens et d’emplois de qualité mais aussi la jouissance de plus de temps libre.
Jamais la préoccupation écologique n’a été aussi grande, on n’a jamais autant parlé de modes alternatifs de production, pourtant la croissance reste la référence absolue de notre modèle économique. Pourquoi ?
Parce que la plupart de nos dispositifs économiques et sociaux dépendent aujourd’hui de la croissance et que nous sommes des «sociétés fondées sur la croissance». Depuis Adam Smith et ses Recherches sur la nature et la cause des richesses des nations, nous considérons que la production est au centre de la fabrique du lien social. Nous pensons que sans croissance nos sociétés vont s’effondrer.
Depuis la fin des Trente Glorieuses, nous implorons le retour de la croissance, nous scrutons l’horizon, nous consultons fiévreusement les augures. Malgré tous les discours sur un autre développement possible, nous continuons à croire dans la mystique de la croissance. Pourtant, si la croissance est nécessaire pour sortir de la grave crise économique et sociale dans laquelle nous nous trouvons, elle accentue la crise écologique avec son cortège de pollutions, d’écosystèmes dégradés, d’émissions de gaz à effets de serre susceptibles d’entraîner un dérèglement climatique majeur. Nous découvrons - ou plutôt nous redécouvrons, car les années 70 avaient une conscience aiguë de cette situation -, que la croissance ne génère pas que des bienfaits mais aussi des maux.
Ce que nous oublions chaque jour quand nous prenons notre voiture ou nous achetons le dernier smartphone ?
C’est ce que j’appelle l’invisibilité des coûts de la croissance : le produit intérieur brut (PIB) occulte, par construction, les coûts de l’augmentation de la production sur le patrimoine naturel et les conditions de vie. Ce que les années 70 appelaient les «dégâts du progrès». Edmond Maire, le secrétaire général de la CFDT, écrivait en 1972 que la croissance et l’idéologie de la consommation obsession «non seulement ne répondent plus aux besoins humains fondamentaux mais ne peuvent plus être poursuivies sans conduire le monde à la catastrophe». Le lien était déjà établi à l’époque entre la recherche effrénée de gains de productivité et l’exploitation intensive des ressources naturelles, d’une part, et la dégradation des conditions de vie, du sens du travail et de l’environnement, d’autre part.
Mais remettre en cause la consommation obsession ne relève-t-il pas de la punition dans une société où la qualité de vie vient aussi de la richesse et de la disponibilité des biens…
En effet, le discours de la reconversion écologique apparaît souvent comme la double peine : il faudrait se serrer la ceinture une première fois du fait de la crise et des mesures d’austérité puis une seconde fois pour prévenir la crise écologique. La question de la consommation est donc centrale. Impossible de demander aux pays les moins développés ou à ceux de nos concitoyens, nombreux, qui n’ont pas accès à des moyens convenables d’existence de réduire leur consommation au nom d’un changement climatique susceptible d’intervenir en 2050.
Il faut reconnaître de surcroît le caractère addictif et profondément gratifiant de l’acte de consommation. Il apparaît plus que jamais porteur de libertés pour des individus qui sont de plus en plus contraints, notamment au travail : par le choix infini qu’il semble leur offrir et par l’usage de cet instrument majeur d’émancipation qu’est l’argent.
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Pauvreté féminine en hausse
6/09/13
L’enquête IPSOS présentée hier par le secours populaire français est sans appel : la pauvreté a progressé en France en 2013 et notamment chez les femmes.
La crainte de devenir pauvre a augmenté de 3% et concerne désormais 59% des personnes interrogées et 86% des Français considèrent que leurs enfants ont encore plus de risques qu’eux-mêmes de connaître des difficultés financières.
Parmi ces personnes, de plus en plus nombreuses, confrontées à la pauvreté, on dénombre 55% de femmes. 9 Français sur 10 ont d’ailleurs le sentiment qu’autour d’eux des femmes sont en situation de précarité.
Cette enquête confirme l’urgence de réduire les inégalités, au sein de la société en générale, mais également entre les femmes et les hommes.
Pour limiter la précarité des femmes, les Français placent d’ailleurs au premier plan la lutte contre les écarts de salaires entre les femmes et les hommes à poste équivalent, l’ouverture de crèches et de solutions de garde, la revalorisation des pensions de retraites pour les femmes qui ont interrompu leur carrière, la lutte contre les temps partiels subis et l’orientation des femmes vers des études dans des domaines porteurs.
En cela, je crois que le gouvernement fait preuve de responsabilité en présentant le projet de loi égalité Femmes/hommes au début de l’été et en affirmant il y a quelques jours que la réforme des retraites devait être un levier pour l’égalité femmes-hommes. Reste à traduire ces objectifs dans la réalité.
Je suis convaincue et mobilisée pour que ces deux textes permettent des progrès importants notamment à travers l’expérimentation d’une « garantie publique des impayés des pensions alimentaires », le renforcement des obligations des entreprises en matière d’égalité femmes/hommes ou encore la baisse du nombre d’heures de travail pour valider un trimestre (200 à 150) et la prise en compte des trimestres pendant les congés maternités.
Néanmoins, ces résultats et les récits de vie qui y sont accolés doivent nous conduire, également, à accentuer les mesures de partage de richesses, de revalorisation des bas salaires et de réévaluation des minimas sociaux.
Question écrite : imposition pour les frontaliers travaillant dans le canton de Vaud
5/09/13
Les médias ont fait état, il y a quelques semaines, d’un problème concernant certains frontaliers travaillant dans le canton de Vaud et ayant leur résidence principale à plus de 1h30 de leur lieu de travail suisse. En effet, ces travailleurs se voient pénalisés en raison du paiement de l’impôt sur le revenu à la fois en Suisse et en France, alors qu’ils ne devraient s’en acquitter qu’en France, conformément aux accords bilatéraux entre les deux pays, accords que ne respecte par le canton de Vaud. J’ai interrogé le ministre délégué chargé du Budget, Bernard Cazeneuve, à ce sujet. La question écrite a été publiée au Journal officiel le 30 juillet 2013.
Mme Barbara Romagnan attire l’attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, sur un problème de double paiement de l’impôt sur le revenu en France et en Suisse dans le canton de Vaud, pour certains travailleurs frontaliers dont le domicile se situe à plus de 1 heure 30 de leur lieu de travail.
En effet, il semble que, en dépit des accords bilatéraux entre la France et la Confédération helvétique qui prévoient que les travailleurs frontaliers s’acquittent de leurs impôts dans le pays de résidence, le canton de Vaud a adopté depuis 2010 de nouvelles dispositions fiscales qui engendrent un prélèvement à la source des impôts lorsque le domicile déclaré est situé à plus de 1 heure 30 du lieu de travail suisse. Ainsi, plusieurs travailleurs frontaliers se voient doublement imposés.
Aussi, elle souhaiterait connaître les mesures que le ministre délégué entend prendre pour faire respecter les accords bilatéraux et les solutions envisageables pour inciter l’administration fiscale du canton de Vaud à rembourser les sommes indûment prélevées.
Une réforme pénale nécessaire
2/09/13
Le premier ministre a présenté vendredi les contours de la réforme pénale à venir.
Dans le sens des conclusions issues de la conférence de consensus, il a été décidé de mettre un terme aux peines plancher instituées par Nicolas Sarkozy en 2007. Il a également été annoncé la création d’une « nouvelle peine de contrainte pénale permettant la contrainte d’un condamné sans incarcération » ainsi que la fin de l’automaticité concernant l’aménagement des peines et la libération conditionnelle.
Alors que la récidive a triplé entre 2004 et 2011 pendant que la justice pénale était particulièrement répressive et que le suivi du condamné était particulièrement négligé, il me semble que ces décisions vont dans le bon sens.
La fin des peines plancher et le retour de l’individualisation de la peine sont essentiels. Cela signifie que l’on prend bien en compte la spécificité du délit et les conditions dans lesquelles il a été commis. Cette réforme illustre également la confiance dans notre institution judiciaire et dans les magistrats qui la composent et qui auront désormais la possibilité de définir une peine véritablement adaptée.
Le gouvernement démontre également une volonté de développer des alternatives lorsque cela parait le plus opportun à travers cette nouvelle peine de contrainte pénale. L’idée est à la fois que la peine ne se limite pas à la prison et qu’il peut parfois même être beaucoup plus opportun de l’effectuer au sein de la société et non à l’écart. L’ambition d’un suivi individuel des personnes durant l’exécution comme à l’issue de la peine est enfin le signe d’une politique qui se veut combattre efficacement la récidive par l’accompagnement et la réintégration des personnes.
Réforme des retraites
29/08/13
Je partage ici le communiqué de presse d’Un monde d’avance.
Des progrès pour les salariés mais des améliorations nécessaires
Jean-Marc Ayrault a hier annoncé ses arbitrages sur la réforme des retraites.
En premier lieu, Un Monde d’Avance souhaite saluer la volonté du gouvernement d’introduire de nouveaux droits. Parmi eux, la mise en place d’un compte-temps pénibilité, les mesures destinée à corriger les inégalités hommes/femmes ou encore la possibilité d’acquérir un trimestre de cotisations avec 150h SMIC (au lieu de 200h actuellement), nous semblent constituer des points positifs.
Un Monde d’avance se félicite également de des engagements du gouvernement à ne pas baisser les pensions et à ne pas modifier l’allongement de la durée de cotisation d’ici à 2020.
Les premiers éléments évoqués sont donc encourageants. Néanmoins, la réforme peut être encore améliorée sur plusieurs points.
Tout d’abord, si la question de l’accélération du rythme de l’allongement de la durée de cotisation d’ici 2020 est évacuée, nous rappelons à l’instar du texte « Retraites » adopté par le Parti Socialiste, que les règles de calcul de la durée de cotisation doivent intégrer la conjoncture économique. En outre, une possible réévaluation après 2020 ne pourra incomber à la seule délibération d’un comité d’experts mais devra également relever de la décision de la représentation nationale. Aussi, selon les résultats de l’économie française, ce processus d’allongement doit être réversible.
Deuxième axe d’amélioration : la jeunesse. Si le Premier Ministre a annoncé la prise en compte du temps de travail des jeunes apprentis ou en contrats aidés dans le calcul des retraites, il faut améliorer le dispositif de rachat des trimestres d’étude par les jeunes. Entre 20 et 25 ans l’épargne des jeunes est nulle voire négative. Racheter ses trimestres d’étude est le privilège des mieux lotis. Nous rappelons donc l’engagement du texte adopté par le Parti Socialiste en faveur de la prise en compte des années d’études.
Troisième axe : nous regrettons que la question du retour de 67 à 65 ans d’un départ à la retraite à taux plein, particulièrement pénalisant pour les femmes, n’ait pas été évoquée. Attachés à ce dernier principe, nous nous appliquerons à replacer au cœur du débat ce sujet, symbole de l’injustice de la réforme de Nicolas Sarkozy en 2010.
Enfin, dernier point : le Premier Ministre a confirmé « une réforme du financement de la protection sociale et celui de la branche famille en particulier ». Un Monde d’Avance sera particulièrement attentif à la question du basculement des cotisations patronales de la branche famille vers la fiscalité. Cette dernière mesure ne doit pas se traduire par un cadeau aux entreprises au détriment du pouvoir d’achat des ménages ou par la baisse de la participation des entreprises à la solidarité nationale.
Avant la trêve estivale, le Parti Socialiste avait adopté un texte « Retraites » qui fixait un bon nombre de préalables nécessaires à la mise en place d’une réforme des retraites juste et protectrice. Ce document constitue un élément essentiel à la réflexion collective sur la réforme des retraites et nous invitons les députés à s’en saisir pour alimenter leurs futurs débats.
Enfin, nous tenons à réaffirmer que l’équilibre financier du système des retraites nécessite avant tout de répondre au défi de l’emploi, notamment des jeunes et des seniors.
Dans les prochaines semaines, Un Monde d’Avance interviendra fortement sur ces questions, notamment dans le cadre des discussions qui vont s’ouvrir à l’Assemblée Nationale.
Guillaume BALAS,
Secrétaire Général d’Un Monde d’Avance
Des femmes au Panthéon !
27/08/13
Hier, s’est tenue à 18h30 une manifestation devant le Panthéon à l’appel du « Collectif pour des femmes au Panthéon» pour réclamer plus de représentantes parmi les grands Hommes envers qui notre pays se dit reconnaissant.
Jusqu’ici, seules 2 femmes pour 70 hommes ont été inhumées au Panthéon.
Cela laisse penser que les femmes françaises n’auraient pas, ou en tout cas très peu, contribué à l’histoire de notre pays.
François Hollande s’était engagé pendant sa campagne à faire entrer des femmes au Panthéon.
Davantage qu’un symbole, il s’agit aujourd’hui, par cette mise en valeur de la place des femmes, d’inscrire la volonté d’égalité entre les hommes et les femmes dans les faits.
A quelques jours du début d’examen de la loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes au Parlement, il parait particulièrement opportun de reconnaître l’engagement de ces femmes.
A partir d’un vote sur facebook, les noms de cinq femmes se sont dégagés : celui d’Olympe de Gouge, auteure de la «Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne», celui de l’écrivaine Simone de Beauvoir, de la communarde Louise Michel, de la mulâtresse Solitude, figure de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe au XVIIIème siècle, et de l’ethnologue Germaine Tillion.
La panthéonisation de ces cinq femmes serait un premier signe fort d’une reconnaissance féminine à poursuivre.
J’ai signé la pétition du collectif en ce sens dont voici le lien :
https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/fran%C3%A7ois-hollande-panth%C3%A9onisez-des-femmes