International
Migrants : l’urgence de planifier une réponse européenne
26/08/15
Alors que François Hollande et Angela Merkel lancent un appel à une réponse européenne à la crise des migrants, 3 000 d’entre eux dérivent en Méditerranée, au large des côtes libyennes notamment. Depuis le début de l’année, près de 220 000 migrants sont arrivés en Europe. Sans pouvoir être sûrs des chiffres, on estime que plus de 2000 autres sont morts en mer pour la seule année 2015. Et depuis 2000, 24 000 personnes ont péri en tentant la traversée.
A cause de l’instabilité politique durable des régions dont ils proviennent, qu’il s’agisse de la Syrie, de l’Afghanistan ou de l’Erythrée, ces vagues de migrants risquent de durer. Nous n’avons pas d’autres choix que de nous organiser.
Accueil des réfugiés syriens en France : une pétition utile
16/03/15
Syrie. Des milliers de personnes sont prises pour cible par le Gouvernement et les groupes armés combattants. Elles ont été torturées ou blessées, sont traumatisées par l’attaque de leur ville et parfois de leur propre maison. Elles ne peuvent s’exprimer librement sans risquer leurs vies. Pour elles, la fuite est la seule issue.
Quatre millions de civils ont réussi à passer de l’autre côté de la frontière, principalement dans les cinq pays voisins de la Syrie. Plus de 7 millions ont dû quitter leur foyer, mais se trouvent toujours à l’intérieur du pays.
La crise en Syrie est une crise internationale. Les Etats doivent apporter leur aide à ceux qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés. La réinstallation vers un pays tiers de certains de ces réfugiés, que les premiers pays d’asile ne sont pas en mesure de protéger suffisamment, est l’un des moyens de rendre cette aide concrète. Elle permet de mettre en sécurité les réfugiés les plus fragiles comme les femmes et enfants isolés, les personnes persécutées à cause de leur orientation sexuelle ou de leur genre ou encore les personnes malades ou handicapées qui nécessitent des soins. En 2014, la France n’a délivré que 500 visas au titre de l’asile. L’accueil de 500 autres personnes vulnérables a été annoncé, mais cela reste dérisoire et insuffisant.
Face à cette situation, je viens de signer la pétition de l’ACAT (association des chrétiens pour l’abolition de la torture). Je vous invite à en faire de même en cliquant ici.
A François Hollande
Président de la République françaiseMonsieur le Président,
Face à l’ampleur du conflit qui ravage la Syrie depuis quatre ans, plus de onze millions de personnes ont dû abandonner leur foyer pour fuir les bombardements, les attaques et la persécution. Près de quatre millions d’entre elles ont trouvé refuge dans l’un des pays voisins de la Syrie dont les capacités d’accueil sont aujourd’hui largement dépassées.
Parmi ces réfugiés, certains sont fragilisés du fait de leur situation familiale, de leur isolement ou encore des menaces qui, parfois, continuent de peser sur eux. Certaines personnes nécessitent des soins spécifiques et un suivi psychologique auxquels elles ne peuvent accéder dans ces pays. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a identifié 380.000 personnes en « situation de vulnérabilité ». Leur réinstallation dans d’autres pays d’ici la fin de l’année 2016 est une priorité.Depuis le mois d’octobre 2013, la France n’a accueilli que 500 réfugiés syriens et prévoit d’en accueillir 500 autres seulement.
Je suis convaincu que la France peut et doit faire plus pour ces femmes, ces enfants et ces hommes que l’horreur de la guerre a jetés hors de chez eux. Je souhaite que la France s’engage, compte tenu de l’ampleur de la crise, à accueillir un nombre plus important de réfugiés de Syrie.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Débats sur le projet de loi portant réforme de l’asile en séance
11/12/14
Depuis hier dans l’hémicycle est débattu le projet de réforme de l’asile. Pourtant, il n’a encore été que peu question des améliorations de l’accueil et du traitement des demandeurs d’asile, la droite s’attachant à confondre droit d’asile et droit des étrangers, entretenant populismes et amalgames.
La définition d’un demandeur d’asile est pourtant simple, il s’agit de celle s’appliquant à un réfugié. La convention de Genève de 1951 affirme que « Le terme « réfugié » s’appliquera à toute personne qui (…) craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays (…) ».
Mais ce que voudrait nous faire croire la droite à propos d’un afflux massif de demandeurs d’asile en France est loin d’être une réalité. Rappelons les chiffres, selon l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, OPECST, office sérieux s’il en est, la situation actuelle ne correspond pas à une explosion du nombre de demandeurs d’asile. La suite >
L’Assemblée invite le Gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine
5/12/14
L’Assemblée nationale a adopté ce mardi 2 décembre, par 339 voix contre 151, la résolution demandant au gouvernement français de reconnaitre l’Etat palestinien. Ce vote rejoint une démarche en voie de se généraliser en Europe puisque la Suède, la Grande-Bretagne et l’Espagne ont déjà procédé à la reconnaissance de la Palestine. 135 pays de l’ONU ont d’ores et déjà reconnu l’Etat palestinien, il ne reste donc plus que le vote de l’Europe pour faire entendre une autre voix.
Par cette résolution il s’agit à la fois d’un geste « pour la paix », comme l’a déclaré Elisabeth Guigou présidente de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, mais également d’un geste politique fort et salutaire qui réaffirme explicitement le droit des palestiniens de disposer d’un État démocratique et souverain en paix et en sécurité aux côtés d’Israël.
Ce vote n’est donc pas uniquement symbolique, il permet de considérer explicitement les palestiniens comme des égaux de plein droit et de plaider contre la colonisation des territoires palestiniens qui menace aujourd’hui tout espoir de paix.
Après ce vote historique des parlementaires, il revient au Gouvernement de reconnaitre officiellement l’Etat palestinien.
Pauvreté des enfants dans les pays riches : le rapport alarmant de l’UNICEF
17/11/14
Le Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF a rendu public un rapport intitulé « Les enfants de la récession. Impact de la crise économique sur le bien-être des enfants dans les pays riches », classant les 41 pays les plus riches en fonction de l’évolution de la pauvreté des enfants entre 2008 et 2012. Selon le rapport, la situation des enfants vulnérables dans l’ensemble de l’Union Européenne et de l’OCDE s’est considérablement détériorée principalement du fait des pertes d’emplois, du sous-emploi des familles et des mesures d’austérités opérées par les gouvernements.
L’UNICEF dénombre 76,5 millions d’enfants pauvres en 2012. Ainsi, 2,6 millions d’enfants supplémentaires sont passés sous le seuil de pauvreté depuis 2008. Le déclin du bien-être des enfants est en réalité le fait de 23 pays sur les 41 avec de grandes variations selon les pays. En tête du tableau de classement de l’évolution de la pauvreté des enfants, figurent l’Irlande, la Croatie, la Lettonie, la Grèce et l’Islande. Ces pays ont connus une sévère aggravation du dénuement matériel après le début de la crise financière et économique mondiale. En revanche, c’est au Chili, en Pologne, en Australie et en Slovaquie que le taux de pauvreté des enfants a le plus diminué. La France se situe au 30ème rang avec une augmentation du taux de pauvreté des enfants de 3 points.
Le prix Sakharov au Dr Mukwege
24/10/14
Décerné par le Parlement européen aux personnes ou organisations qui agissent avec courage pour la défense des droits de l’homme et des libertés, le prix Sakharov 2014 a été attribué mardi 21 octobre dernier au Dr Mukwege pour son action en faveur des femmes victimes de viols et de violences sexuelles lors des conflits armés.
Gynécologue congolais, le Dr Mukwege exerce notamment en République démocratique du Congo (RDC) à l’hôpital qu’il a contribué à fonder en 1999, qui prend en charge, chaque année, plus de 3500 femmes victimes de violences sexuelles et leur permet de bénéficier de chirurgie reconstructrice.
Chaque jour dans les zones de conflits, des femmes sont violées et mutilées dans une perspective militaire et conquérante organisée dans le but de terroriser, briser les familles et détruire les communautés.
Après la conférence internationale sur le viol utilisé comme arme de guerre qui a eu lieu à Londres en juin dernier réunissant plus de 900 experts pour mettre en place un protocole international visant à enquêter sur les faits, poursuivre les auteurs et protéger et soigner les victimes, cette distinction constitue une nouvelle étape dans la mobilisation internationale qui doit plus que jamais poursuivre la lutte contre ces atrocités.
Appel : Pour la paix et la justice au Proche-Orient
22/07/14
Nous sommes aux côtés des citoyens qui veulent faire entendre la voix de la paix. Depuis plusieurs semaines, nous assistons à une escalade de violences dans la région, dont l’horreur et les conséquences sur les civils ne sauraient être tolérées plus longtemps. Au total, l’offensive israélienne a fait plus de 500 morts et 3 000 blessés, des civils pour l’essentiel. La situation est dramatique.
C’est pourquoi, nous appelons chaque citoyen à faire entendre sa voix pour condamner les actes de violence visant notamment les enfants et les femmes. Ensemble, nous avons le devoir d’user de notre liberté d’expression et de notre droit à manifester pacifiquement ! Mais en aucun cas, nous ne tolérons d’acte ou de parole qui puisse faire ressurgir l’antisémitisme et le racisme. Nous ne laisserons pas s’instaurer un autre conflit en France, nous soutenons la paix.
Dans ce conflit, la France doit tenir des positions fermes. Nous exigeons un cessez- le-feu immédiat, un couloir humanitaire, le retrait des troupes israéliennes hors de Gaza, l’arrêt des tirs de roquette sur Israël et l’installation d’une force internationale de protection.
En aucun cas la France ne doit laisser penser qu’elle cautionne les violences ou les représailles militaires. Ainsi, nous appellerons également lors de la manifestation les autorités françaises et européennes à user de toute leur influence pour faire cesser immédiatement et sans délai les violences qui durent depuis le 8 juillet.
Notre message est clair : c’est le parti de la paix, de la justice et du droit qui doivent l’emporter !
Pouria AMIRSHAHI, Député des Français établis hors de France ; Guillaume BALAS, Député européen d’Île-de- France ; Alexis BACHELAY, Député des Hauts-de-Seine, Karine BERGER, Député des Hautes-Alpes ; Yves BLEIN, Député du Rhône ; Kheira BOUZIANE, Députée de la Côte-d’Or ; Fanélie CARREY-CONTE, Député de Paris ; Nathalie CHABANNE, Député des Pyrénées-Atlantiques ; Marie-Anne CHAPDELEINE, Députée de L’Îlle-et- Vilaine ; Dominique CHAUVEL, Députée de Seine-Maritime ; Pascal CHERKI, Député de Paris ; Guy DELCOURT, Député du Pas-de-Calais ; Françoise DESCAMPS-CROSNIER, Députée des Yvelines ; Yann GALUT, Député du Cher ; Razzy HAMMADI, Député de Seine-Saint-Denis ; Régis JUANICO, Député de la Loire ; Chaynesse KHIROUNI, Députée de Meurthe-et-Moselle ; Arnaud LEROY, Député des Français établis hors de France ; Lucette LOUSTEAU, Députée de Lot-et-Garonne ; Edouard MARTIN, Député européen du Grand Est ; Martine MARTINEL, Députée de Haute-Garonne ; Kleber MESQUIDA, Député de l’Hérault ; Monique ORPHE, Députée de la Réunion ; Hervé PELLOIS, Député du Morbihan ; Michel POUZOL, Député de l’Essonne ; Valérie RABAULT, Députée de Tarn-et-Garonne ; Monique RABIN, Députée de Loire-Atlantique ; Denys ROBILIARD, Député de Loir-et-Cher ; Barbara ROMAGNAN, Députée du Doubs ; Suzanne TALLARD, Députée de Charente-Maritime ; Patrick VIGNAL, Député de l’Hérault ; Jean-Michel VILLAUME, Député de Haute-Saône
Une huile palestinienne pour la solidarité
4/06/14
On le sait, le contexte politique et économique en Palestine est très difficile : destructions de maisons voire de villages entiers évacués par les forces militaires ; confiscations des terres et implantations croissantes de colonies ; construction du mur, de routes pour les colons et de bâtiments militaires sur des terres palestiniennes, etc. Malgré l’instabilité et malgré l’insécurité, des producteurs s’organisent pour maintenir un artisanat et vivre de leur travail.
L’association PALESTINE-AMITIE propose à la vente cette production afin d’améliorer les conditions de vie des populations. Cette insertion dans un circuit économique, – qui n’est pas sans difficulté ! – constitue un moyen de résistance pacifique et de valorisation des terres et des savoir-faire. Par l’intermédiaire d’ANDINES, qui s’inscrit dans une démarche de commerce équitable, l’association Palestine-Amitié s’efforce donc de relayer ces efforts en participant à la commercialisation de leur production.
Le prix de la bouteille de 75 cl. est de 11 €.
Pour davantage de renseignements, vous pouvez contacter
Geneviève et Jacques GRAPPE, (03 81 52 01 06)
Pinar Selek : un combat pour la liberté
30/04/14
Aujourd’hui se tient en Turquie le procès de Pinar Selek, sociologue et militante féministe turque. Ce procès constitue une énième tentative pour entraver les travaux de Mme Selek, et plus généralement décourager ceux qui s’intéressent à la question kurde aux questions d’inégalités femmes hommes.
Je vous propose de lire ci-dessous le communiqué que le Planning familial a publié pour l’occasion.
Solidarité avec Pinar Selek ! Pour que cesse l’acharnement politico-judiciaire
Après quinze années d’acharnement initié en 1998 par un séjour en prison et la torture, la prochaine étape -et ultime ?- se déroulera à Ankara pour un énième procès en appel. Un procès à l’initiative de ses avocats - contrairement aux précédents qui émanaient de la justice turque.
Pinar Selek a été condamnée en janvier 2013 à la prison à perpétuité par la 12e cour pénale d’Istanbul, alors qu’elle avait été acquittée par cette même cour à trois reprises en 2006, 2008 et 2011.
Ce sont ses travaux en tant que sociologue, ses luttes féministe et antimilitariste, ses engagements auprès des personnes sans domicile fixe, des enfants des rues, des Gitanes, des personnes trans, et surtout ses recherches sur la question kurde qui lui valent ce parcours insupportable.
Le cas de Pinar Selek devait intimider tous les chercheurs-·es et les militants-·es qui oseraient s’intéresser sérieusement aux sujets qui dérangent. La décision de Pinar Selek de ne pas abandonner et de poursuivre au contraire son travail pour la paix, son engagement dans le mouvement des femmes et ses recherches ont attisé l’acharnement à son égard.
Nous appelons à la Solidarité internationale avec Pinar Selek et avec toutes celles et tous ceux qui luttent aujourd’hui en Turquie et ailleurs pour la justice, l’égalité et la liberté !
Rana Plaza : en finir avec l’esclavage moderne / Tribune dans Libération
23/04/14
Mon collégue député de Meurthe-et-Moselle, Dominique Potier, a publié hier une tribune dans Libération avec Edouard Martin, tête de liste PS aux élections européennes dans le Grand Est, un an après l’effondrement de l’usine textile du Rana Plaza qui a fait plus de 1 000 morts le 24 avril 2013.
Depuis plus d’un an, Dominique Potier, Danielle Auroi, Philippe Noguès et une plateforme d’ONG militent pour qu’une loi établisse un lien juridique entre les maisons mères, leurs filiales et leurs sous-traitants. Une proposition de loi est portée aujourd’hui par les 4 groupes parlementaires de gauche de l’Assemblée (SRC, Ecolo, RRDP et GDR) et soutenue par 4 syndicats (CFDT, CGT, FO et CFTC).
En cette semaine de commémoration de l’accident, il est nécessaire que le gouvernement prenne position en faveur de l’instauration en France d’un « devoir de vigilance » et défende ces valeurs au niveau européen et international de la même manière qu’il a su le faire pour les travailleurs détachés.
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Il y a un an, dans les ruines d’un immeuble de la ville de Dacca, au Bangladesh, le monde découvrait les corps de 1 138 victimes et, au milieu, les traces des marques textiles d’une des «fabriques» du monde. Un accident industriel sans précédent depuis Bhopal, qui aurait pu être balayé par le zapping médiatique si la révolte des familles des victimes et le travail patient et précis de plusieurs ONG n’avaient démontré le mécanisme à l’œuvre à Dacca et dans des dizaines d’autres drames restés dans l’ombre : une course folle au low-cost pour quelques centimes gagnés sur le prix d’un tee-shirt. La filière mondiale du textile «dopée» par la recherche de marges infinies fait payer le prix fort à ses petites mains : salaires indignes, conditions de travail honteuses et normes de sécurité méprisées.
Des mesures correctives furent annoncées par le gouvernement français et les quatre marques mises en cause ont fait, quant à elles, de belles déclarations d’intentions en promettant une réparation des dommages et un renforcement des dispositifs de prévention des risques. Force est de constater qu’un an après, les victimes ne sont toujours pas indemnisées. La raison en est simple : le jeu complexe de la sous-traitance qui engendre des chaînes de production sans visage permet aux entreprises transnationales d’afficher une innocence formelle et de s’affranchir de toute responsabilité sociale et environnementale.
En France, en réponse à cette injustice, une plateforme réunissant société civile et élus a conçu une loi établissant un lien juridique entre les «maisons mères», leurs filiales et sous-traitants. Rien de révolutionnaire, mais une simple transcription dans le droit français d’engagements pris par notre pays devant l’ONU et l’OCDE et qui vient rappeler l’universalité de la maxime de Sénèque : «Cui prodest scelus is fecit», «le coupable est celui à qui le crime profite».
Fait rare, cette proposition de loi, initiée par huit grandes ONG, est à ce jour déposée par quatre groupes parlementaires et soutenue par les quatre principales organisations syndicales françaises. Malgré cette coalition inédite, les organisations patronales font, jusqu’à présent, obstacle à l’inscription de cette loi dans le calendrier parlementaire au nom de la compétitivité.