Europe
La France peut favoriser l’accès à la santé, un droit universel
17/12/13
L’accès à la santé est l’un des droits les plus fondamentaux. Pourtant, aujourd’hui, partout dans le monde, celui-ci est loin d’être une réalité. Chaque heure, ce sont près de 10 000 personnes qui basculent dans la pauvreté après avoir payé les soins de santé dont elles avaient besoin. Tous les jours, des centaines de milliers d’hommes et de femmes doivent faire face à un dilemme : se soigner et s’appauvrir davantage, ou renoncer à accéder aux services de santé.
La solidarité internationale, en se donnant pour objectif d’éliminer la pauvreté, doit garantir un accès à la santé au plus grand nombre, partout dans le monde. Le système français de protection sociale est construit sur un principe fondamental, selon lequel chaque individu a accès aux soins de santé en fonction de ses besoins et non en fonction de ses ressources financières.
La France, quatrième contributeur mondial à l’aide publique au développement, a un rôle capital à jouer dans la promotion de ce principe et doit porter ces valeurs de solidarité et de fraternité au sein de sa politique extérieure. Elle s’y est engagée en étant à l’initiative d’une résolution sur la couverture sanitaire universelle adoptée à l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2012 et en affectant en 2013 une part de la taxe sur les transactions financières à la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans au Sahel par le biais de l’I3S (Initiative solidarité santé sahel).
Mais la France doit aller plus loin. Notre pays doit renforcer et axer son aide budgétaire sur cette thématique afin de mettre en place des réformes durables, et en parallèle fournir un appui technique à nos pays partenaires afin de renforcer la mobilisation des ressources nationales, les systèmes de santé et les mécanismes de protection sociale. La France doit aussi s’allier aux autres partenaires techniques et financiers et aux organisations de la société civile, afin de mutualiser les expertises, pour que les politiques de protection sociale en santé des pays en développement puissent être mises en œuvre efficacement.
Travailleurs détachés : un accord et de vraies avancées qu’il nous faut maintenant poursuivre
10/12/13
Un Monde d’Avance salue le volontarisme du gouvernement français qui a permis d’aboutir hier à un accord pour mieux encadrer la directive de 1996 sur la question des travailleurs détachés, jusqu’alors source de dumping social.
Aux côtés de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Espagne, de l’Italie et après le revirement de la Pologne, la France a ainsi pu obtenir le durcissement des règles normatives en matière de détachement des travailleurs. Désormais, chaque Etat aura le droit de fixer la liste des documents exigibles auprès des entreprises pour contrer plus efficacement les abus. Un principe de “responsabilité conjointe et solidaire” visant à pouvoir mettre en cause les entreprises donneuses d’ordre dans le secteur du BTP a également été rendu obligatoire.
Ces deux conquêtes majeures constituent de réelles avancées sociales en Europe.
Un Monde d’Avance appelle désormais les institutions européennes à poursuivre dans cette voie en continuant à améliorer les termes du texte. La responsabilité conjointe et solidaire doit dépasser le seul secteur du BTP.
Plus globalement, le dumping social et salarial qui sévit en Europe nécessite la mobilisation immédiate des pouvoirs publics en faveur d’une harmonisation sociale par le haut, à commencer par la mise en place d’un salaire minimum dans l’ensemble des États membre et l’obligation de respect par les entreprises étrangères des droits fiscaux et sociaux des pays au sein desquels s’effectue le travail.
Alors même que le camp des progressiste reste minoritaire en Europe, l’action du gouvernement français en particulier et de la gauche européenne en général a permis de modifier le rapport de force en faveur des travailleurs européens. Les avancées sociales arrachées hier aux libéraux doivent désormais en appeler de nouvelles et inspirer notamment les futures campagnes du PSE.
Un Monde d’Avance accorde son soutien total à la proposition de loi déposée à l’Assemblée Nationale par les députés socialistes qui permettra notamment la mise en œuvre de l’accord en France dans les meilleurs délais.
Lampedusa : prévenir plutôt que souffrir
7/10/13
Alors que Lampedusa se retrouve une fois de plus le triste symbole des inconséquences dramatiques de la politique migratoire européenne, Un Monde d’Avance se félicite des paroles de Cécilia Malmstrôm, commissaire européenne en charge des Affaires intérieures qui affirme que “L’Europe doit accroître ses efforts pour prévenir ces tragédies et montrer de la solidarité à la fois avec les migrants et avec les pays qui connaissent un afflux croissant de réfugiés”.
Mais mettre un terme à cette tragédie chaque jour recommencée depuis près de vingt ans nécessite une politique autrement plus ambitieuse.
Ce n’est qu’en mettant enfin un terme à la fermeture brutale de nos frontières, à la gestion policière de mouvements de populations qui n’existent plus que comme des flux et en s’engageant dans une politique de développement des pays du Sud que nous pourrons à l’avenir éviter la mort de centaines d’hommes et de femmes qui viennent chercher asile en nos terres.
A l’heure ou de nombreux demandeurs d’asile, de Syrie ou d’ailleurs, sont aujourd’hui contraints d’emprunter les voies illégales pour entrer sur le territoire européen, ce n’est qu’en initiant une démarche collective et coordonnées d’accueil et, le cas échéant, de régularisation des migrants que l’Union européenne pourra réellement revendiquer la solidarité qui n’aurait jamais dû cesser d’inspirer ses politiques.
Communiqué de presse de Un Monde d’Avance - 7 octobre 2013
Défendons l’aide alimentaire européenne - Tribune dans Le Monde
8/02/13
L’image d’une Europe riche et développée cache une réalité souvent peu connue : près d’un quart des Européens – soit plus de 115 millions de personnes – sont menacés par la pauvreté et l’exclusion. Alors que les montants alloués pour l’aide aux plus démunis dans le cadre du budget européen devraient s’élever à 2,5 milliards d’euros sur sept ans, soit environ un euro par an et par habitant, certains Etats membres, estimant ces sommes encore trop élevées, remettent en cause le principe même de cette aide au niveau européen.
La bataille autour du Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) témoigne des divergences profondes qui existent entre les Etats membres lorsqu’il s’agit de solidarité européenne. Mais comment comprendre que l’on conteste ce programme alors que, dans le même temps, l’Europe avec la stratégie « Europe 2020″, se donne pour objectif de sortir 20 millions de personnes de la pauvreté et de l’exclusion sociale ? Comment comprendre ce choix alors que l’Europe est avant tout un projet de paix, paix qui ne saurait durer si l’on nie aux citoyens européens le droit fondamental et essentiel qui est celui de se nourrir ? Comment comprendre cela alors que l’Europe est en crise et que seule la solidarité peut répondre au risque de repli sur soi ?
130 MILLIONS DE REPAS DISTRIBUÉS
Le PEAD dispose actuellement d’une enveloppe de 480 millions d’euros annuels en Europe, dont 72 millions d’euros pour la France. Grâce à ces fonds, les associations d’aide alimentaire – les Restos du Cœur, les Banques alimentaires, la Croix rouge française et le Secours populaire – ont distribué l’an dernier 130 millions de repas, à quatre millions de nos concitoyens. Derrière ces chiffres, il y a le formidable travail des bénévoles et des militants, qui œuvrent pour la survie et la dignité de personnes en situation de précarité. Sans ces financements européens, leur action ne pourrait être aussi étendue.
Alors que le gouvernement de Nicolas Sarkozy, sous la pression de la Chancelière allemande, Angela Merkel, avait purement et simplement entériné la fin de ce programme pour la fin de l’année 2013, jugeant que « les conditions ne sont pas réunies pour la présentation par la Commission et l’adoption par le Conseil d’une proposition relative à un nouveau programme pour l’après 2013″, la mobilisation des associations et d’une majorité d’Etats membres, dont la France, permet désormais d’envisager une solution de compromis. Le PEAD, refondé en FEAD, Fonds européen d’aide aux plus démunis, serait placé au sein du Fonds social européen (FSE), et répondrait aux règles de la politique de cohésion.
La semaine de l’éco, sur France 24 : le traité européen
22/09/12
France 24 a consacré son émission « La semaine de l’éco » du vendredi 21 septembre au traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). Je suis intervenue dans ce débat présenté par Stéphanie Antoine, aux côtés de Guillaume Klossa (président du think tank EuropaNova), Jean-Marc Daniel (économiste à l’ESCP-Europe) et Philippe Lentschener (PDG de McCann France). Voici les vidéos des 2 parties de l’émission.
Pourquoi je ne voterai pas pour le traité européen - Tribune dans Libération
16/09/12
Députée socialiste, nouvelle venue à l’Assemblée nationale, c’est après beaucoup d’hésitations que je ne voterai pas le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), la «règle d’or», qui va être soumis au vote des parlementaires. Une telle position - que je partage avec plusieurs député-e-s du groupe socialiste - mérite évidemment quelques explications que je dois aux socialistes, mais aussi aux électeurs qui m’ont fait confiance en juin. Il s’agit en effet d’un choix important et grave. Il n’y a rien de plaisant à se retrouver minoritaire dans le vote d’un texte présenté par sa majorité au risque de sembler vouloir s’en démarquer.
C’est un choix de conviction motivé par un engagement politique entier en faveur de la mise en œuvre du projet socialiste. D’ailleurs, heureusement notre agenda politique ne se limite pas aux débats sur ce traité - qui apparaît d’ailleurs largement caduc - et nous saurons nous concentrer sur la réalisation des grands chantiers nationaux et européens qui sont devant nous. C’est à cette aune que les Français nous jugeront.
Mon rejet de ce traité, c’est d’abord le refus d’un texte qui comporte de nouvelles atteintes aux espaces de délibérations et de choix des représentants élus.
Qu’il s’agisse de la règle d’équilibre budgétaire au moyen «de dispositions contraignantes et permanentes» ou du déclenchement«automatique» d’un mécanisme de correction, le traité réduit la politique économique à une règle de droit à laquelle les parlements nationaux devraient se soumettre. Au moment où nos sociétés connaissent une profonde crise de leurs systèmes démocratiques et où la défiance envers l’Europe se développe, on peut légitimement s’interroger sur l’opportunité de tels dispositifs.