Développement durable et territorial
Journée bisontine sous le signe de l’efficacité énergétique
29/01/14
Ma journée de ce lundi 27 janvier à Besançon était placée sous le signe de la transition énergétique et de la sobriété énergétique, à savoir la réduction globale de notre consommation et de nos factures énergétiques.
Avec mes collègues députés, je m’investis particulièrement à l’Assemblée nationale sur le Titre III de la future loi de programmation sur la transition énergétique du gouvernement. Mes travaux s’orientent donc plus particulièrement vers les sujets d’efficacité énergétique et de maîtrise de l’énergie, notamment de précarité énergétique, sujets que ces rendez-vous ont enrichis de réflexions nouvelles.
Trois rencontres ont donc marqué ma journée bisontine. Avec l’ADEME Franche-Comté et Blandine Aubert, sa directrice, nos débats ont porté sur le rôle pionnier et moteur de la région dans le cadre de l’impulsion de projets de développement des énergies renouvelables, et notamment du bois énergie, atout majeur de notre région. Autre point fort, l’ADEME Franche-Comté s’est dotée d’un rôle moteur en matière de rénovation thermique du bâti, développant des dispositifs d’aide au financement des travaux, d’information et d’accompagnement technique des particuliers dans leurs démarches pour répondre à l’objectif annuel ambitieux de 15 000 rénovations dans la région. Autant d’expérimentations et de retours d’expériences que j’intègrerai au mieux dans nos travaux parlementaire sur le projet de loi.
Seconde rencontre, celle de Myriam Normand, directrice du service de maîtrise de l’énergie de la ville de Besançon. Celle-ci est notamment revenue sur les nombreuses démarches originales et initiatives locales ayant conduit la ville de Besançon à obtenir en 2012 le label « Gold European energy award », première ville Française à rejoindre ainsi Genève et Lausanne dans le palmarès des villes engagées dans leurs politiques locales pour un futur énergétique durable. Les initiatives ne manquent pas, en effet. Elles vont de la création d’un service dédié à la « maîtrise de l’énergie », au développement d’un service de « desserte énergétique du territoire » chargé de faire entendre la voix de la ville dans les décisions liées à son réseau de gaz et d’électricité local, en passant par la mise en place d’une cellule de « mobilisation des acteurs » chargée d’accompagner techniquement et socialement les personnes vulnérables énergétiquement. De bonnes pratiques à l’échelle urbaine qui ne peuvent que servir d’exemple et essaimer à travers nos collectivités.
Paquet Energie-Climat : sévère évaluation de son application française, tirons-en les leçons
20/01/14
Il y a quelques jours paraissait un rapport de la Cour des Comptes sur la mise en œuvre par la France du « Paquet énergie-climat » (PEC) commandé par l’Assemblée nationale. La Cour s’est montrée critique vis-à-vis de politique française en matière de lutte contre le changement climatique, manquant depuis 2008 de cohérence et d’évaluation.
Au-delà du constat, profitons de cet avis pour en tirer les leçons et avancer dans la préparation de la future loi française de programmation sur la transition énergétique pour laquelle je travaille actuellement. Alors, qu’en retenir ?
L’objectif de ce PEC est ambitieux, mais nécessaire : réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne d’ici à 2020 par rapport à 1990 tout en portant la part des énergies renouvelables à 20 % du mix-énergétique. La France doit donc diminuer de 14 % ses émissions dans les secteurs dits diffus (transport, bâtiment, agriculture) et parvenir à un niveau d’énergie renouvelable de 23 % en 2020.
Modèles de calcul balbutiants, légèreté des choix engagés, l’héritage de la droite en la matière fait les frais de l’avis de la Cour des Comptes. En témoigne la faillite de la filière photovoltaïque française, notamment achevée par la modification des tarifs d’achat engagée sans ménagement ni préparation en 2011.
Revoyons donc la méthode, ce sujet est large, il est interministériel par nature, il mérite un pilotage qui soit également transversal. Y compris à l’échelle européenne, la Cour estime finalement que nous faisons peut-être fausse route sur les objectifs fixés. Ne parlons plus uniquement en termes de réduction des émissions de CO2, mais plutôt d’empreinte carbone, notion incluant le contenu en carbone des exportations et des importations.
Les objectifs de 2020 ne pourront être atteints qu’au prix d’un « investissement considérable » de l’ordre de 1 % à 2 % du produit intérieur brut par an, avertit la Cour.
La loi de programmation pour la transition énergétique sur laquelle nous travaillons doit être à la hauteur. A commencer par la réduction de notre consommation énergétique (primaire) en se donnant pour priorité de « modifier le modèle de consommation plutôt que le système de production dès lors qu’on vise à lutter efficacement contre le changement climatique ».
Projet de loi d’avenir agricole : la question de la transparence des GAEC entre conjoints
10/01/14
L’examen en première lecture du projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt m’a donné l’occasion d’intervenir dans l’hémicycle en ouverture des débats sur l’article 5, pour poser au ministre la question de l’application du principe de transparence aux GAEC entre conjoints issus d’EARL dans l’attribution des aides européennes.
Ce sujet, technique mais important en particulier pour les agricultrices, m’a été soumis lors de l’une des auditions locales que j’ai organisées pour préparer et travailler sur ce projet de loi. C’est ainsi que, dans un premier temps, j’ai rédigé et déposé un amendement à l’article 5.
En effet, la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010 a apporté une avancée importante en permettant à deux époux, concubins ou partenaires de PACS de former un groupement d’exploitation en commun (GAEC), ce qui était jusqu’alors impossible.
Avant cela, les conjoints souhaitant mettre en commun deux unités économiques agricoles afin de travailler et tirer des revenus suffisants et équivalents n’avaient d’autre choix que de créer une exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL), forme juridique qui n’ouvre pas droit au principe de transparence pour les aides publiques, contrairement aux GAEC (la transparence des GAEC est le fait pour chaque associé du GAEC de continuer à bénéficier de ses droits propres de façon individuelle notamment pour les aides de la PAC). Cela pénalisait donc très majoritairement les femmes et leur travail à la ferme, en rendant l’association de leurs conjoints avec elles, moins intéressante qu’avec un tiers.
Depuis juillet 2010, la création de GAEC entre conjoints est possible et apporte une première réponse. Mais il perdure une inégalité pour les femmes puisque la transformation d’une EARL entre conjoints créée avant juillet 2010 en GAEC ne permet pas de retrouver les deux unités économiques agricoles préexistantes et n’assure pas la transparence, en particulier pour les aides issues de la politique agricole commune, alors même que les femmes ont un statut de cheffe d’exploitation analogue à celui de leur conjoint.
Aussi, l’amendement que j’ai proposé visait à ajouter un alinéa à l’article L. 323-13 du code rural et de la pêche maritime portant sur le principe de transparence des GAEC, afin de préciser que les GAEC entre conjoints issus de la transformation d’une EARL après juillet 2010 bénéficient de la même transparence si les deux conjoints associés bénéficient du statut de chefs d’exploitation.
Après Varsovie, la déception et l’avenir du réchauffement climatique : la France au centre du jeu
6/12/13
Il y a quelques jours s’achevait la Conférence des Parties sur le Climat à Varsovie (COP19). Cette conférence internationale était sensée marquer une étape décisive dans l’écriture progressive d’un accord international sur le climat, dont la signature est prévue pour 2015 en France et qui aura vocation à remplacer le protocole de Kyoto d’ici 2020. C’est pourtant un sentiment d’échec qui se dégage de Varsovie, alors que les pays devaient se montrer ambitieux et s’engager à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici 2050.
Si les pays industrialisés se sont engagés à augmenter leurs versements aux fonds d’aides aux pays en développement et à faire preuve de transparence quant à leur provenance, c’est bien un texte a minima qui ressort de ce sommet, remplaçant tout principe de contrainte par des « contributions », sans objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Je ne doute pourtant pas de l’implication de la délégation française, et je sais que les parlementaires font de même. Mes collègues de la Commission développement durable de l’Assemblée recevaient d’ailleurs mardi dernier Lord Jey qui exposait les avancées de l’action de Globe International pour faire adopter dans tous les pays des mesures environnementales. Je ne peux que souhaiter que l’on ait bien pris collectivement la mesure des enjeux environnementaux, sociaux et démocratiques du réchauffement climatique.
L’enjeu climatique, un défi environnemental, social et démocratique
Enjeu climatique en effet, car le dernier rapport du GIEC, Groupement Intergouvernemental de scientifiques sur le Climat, évoque une hypothèse d’augmentation des températures terrestres de 4°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Ceci alors même que intensité carbone des différentes économies n’a pas faibli, bien au contraire, la Chine dépassait finalement en 2006, contre 2030 selon les premières prévisions de l’Agence Internationale de l’Energie, le niveau d’émissions des USA.
L’enjeu est également social, car l’on sait qui sont les premiers touchés par les événements climatiques meurtriers, à savoir les pays pauvres ou en voie de développement, ceux-là même qui aimeraient voir les anciens pays industrialisés comme l’Europe assumer leur responsabilité dans les niveaux d’émissions passés et actuels. Le récent typhon aux Philippines aura été suffisamment rappelé pendant la conférence. Social également, car ces même émissions ne sortent pas de nulle part, mais d’un modèle économique capitaliste particulièrement inégal que l’on peut encore qualifier de « productiviste », basé sur le libre-échange, théorisant la délocalisation des productions, et donc des pollutions et de l’exploitation humaine à l’autre bout du monde.
Agriculture, alimentation et forêt : une loi pour répondre aux défis de l’avenir
14/11/13
Lors du conseil des ministres de ce mercredi 13 novembre, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt a présenté le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAAF).
L’agriculture française, les filières agroalimentaires et forestières sont des leviers essentiels pour relever le défi de la compétitivité économique, sociale et environnementale de notre pays et contribuer ainsi au développement de la France sur l’ensemble des territoires.
Depuis plus d’un an, le Gouvernement s’est attaché à tracer les contours de modèles de production diversifiés, durables, générateurs de valeur ajoutée et d’emploi qui ne font pas de l’agrandissement des exploitations la seule voie possible pour relever ce défi.
Cette double performance économique et environnementale nécessite à la fois de l’innovation technique, technologique et scientifique mais également de l’innovation sociale et collective en matière de coopération, de formation et d’accompagnement, d’organisation du travail, de modes d’investissement. Ce sont des orientations qui sont chères aux acteurs des filières de notre région, pionnière en la matière.
Ce projet de loi est organisé autour de 6 titres, qui sont autant de secteurs importants sur lesquels agir pour répondre aux enjeux du présent et de l’avenir :
- la performance économique et environnementale des filières agricoles et agroalimentaires ;
- la protection des terres agricoles et l’installation des jeunes agriculteurs ;
- la politique de l’alimentation et la performance sanitaire ;
- l’enseignement agricole et la recherche ;
- les dispositions relatives à la forêt ;
- les dispositions relatives à l’Outre-Mer.
Appel de Montpellier : limiter les risques sanitaires et écologiques des pesticides
10/11/13
Réunis le lundi 26 août à Montpellier, chercheurs, praticiens, militants d’ONG, élus politiques, voulons lancer un cri d’alerte concernant l’atteinte des objectifs du plan Ecophyto 2018, qui visait à la réduction de 50 % des quantités de pesticides utilisées en France à l’horizon 2018. Malgré une diminution nette des quantités vendues depuis 1998, nous constatons, à ce jour, que les ventes de pesticides ne diminuent pas depuis trois ans. Le constat est alarmant : 90 % des cours d’eau du pays connaissent, selon le Commissariat général au développement durable, une « présence généralisée » de pesticides.
Cette situation est d’autant plus condamnable que, depuis 2009, des données récentes viennent à la fois préciser les risques sanitaires encourus, certains étant désormais avérés, et montrer les mécanismes des atteintes à la biodiversité, notamment concernant les abeilles.
Dans le même temps, il apparait que là où existe une réelle volonté d’agir des partenaires et des autorités politiques, il est possible de diminuer significativement les quantités de pesticides utilisées, en agissant sur les systèmes de productions et par des méthodes substitutives biologiques.
La récente expertise collective de l’INSERM vient de montrer que les conséquences néfastes des pesticides sur la santé sont désormais reconnues par les travaux internationaux de recherche : une forte présomption d’association est désormais reconnue entre certaines substances et différentes pathologies, notamment des maladies neurodégénératives, certains cancers, comme des cancers du sang, que ce soit chez les adultes ou les enfants.
Les travaux de l’INRA ont permis de faire avancer nos connaissances sur les mécanismes de la perturbation endocrinienne comme sur la surmortalité des abeilles. Les travaux menés par les instituts de recherche agronomique en conditions tempérées (INRA), mais aussi en conditions tropicales (CIRAD), ont montré qu’un mode de gestion agro-écologique des systèmes de production agricole permettait de réduire drastiquement la quantité de pesticides utilisée, voire dans certains cas de s’en affranchir.
Economie circulaire : le message de Benoît Hamon
8/11/13
Mercredi matin, j’ai participé aux premières rencontres parlementaires sur l’économie circulaire, à la Maison de la Chimie à Paris. Cette matinée a été l’occasion de faire le point sur les promesses et le potentiel de l’économie circulaire ainsi que sur la structuration des filières pour renouveler notre modèle économique. Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l’Economie sociale et solidaire et de la Consommation, est intervenu en ouverture de ces rencontres.
Voilà la retranscription que j’ai pu effectuer de ces propos et du message qu’il a souhaité délivrer.
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« Je tiens à saluer Nicolas Hulot, non pas je ne le salue pas habituellement, mais je connais sa place et son rôle, et je sais qu’il n’a pas toujours été aisé. J’ai pu également changer d’avis, de manière tout à fait heureuse, à son sujet. Au-delà de l’effet médiatique que ses interventions ont pu produire, elles ne relevaient pas, loin de là, que d’un effet de communication. Il a joué un rôle de passeur déterminant dans la mise en lumière des problématiques écologiques dans notre débat public. Je tiens à le saluer pour cela.
Mesdames, messieurs, vous êtes réunis aujourd’hui afin d’approfondir la réflexion sur la consolidation et la construction de politiques publiques fortes et cohérentes autour de l’économie circulaire. Je m’excuse par ailleurs de ne pouvoir rester assister à vos débats, je suis attendu en Conseil des ministres, et l’on arrive pas en retard en Conseil des ministres.
Il est en effet temps de rompre avec le modèle économique et de consommation, dit linéaire « production, utilisation, destruction », pour investir dans ce que l’on nomme la « deuxième vie » des produits. L’idée serait donc d’offrir plusieurs vies à que ce qui était jusqu’ici considéré comme un déchet à traiter, une menace pour l’environnement, pour penser réemploi et modes de productions différents dans une économie améliorant la qualité de vie de tous.
Les schémas de consommation qui dominent actuellement sont pourtant encore ceux d’une économie low-cost. Un modèle qui nous incite en tant que consommateur à adopter un type de consommation en contradiction totale avec ce qui serait pourtant dans notre intérêt propre, sanitaire ou environnemental. Le moins cher n’est pas le meilleur pour soi-même, pour sa santé notamment, loin de là. Et je sais que cela, nombreux sont ceux à ne pas l’avoir choisi, à ne pas pouvoir faire autrement au quotidien. Parce qu’être libre de ses choix de son consommation, sans contrainte de pouvoir d’achat, relève encore aujourd’hui du privilège.
Eco-taxe : l’arbre qui cache la forêt
28/10/13
Les scènes de colère et de désespoir qui défilent ce week-end ne sont pas anodines, elles révèlent une crise plus profonde d’un modèle français plus agroalimentaire qu’agricole. La même crise qui se donne régulièrement à voir au fil de l’aberrante répartition des aides de la Politique agricole commune (PAC) et la course aux plus grosses exploitations au détriment des plus petites. Comme si le scandale de la viande de cheval ne suffisait pas, la colère des agriculteurs bretons paraît être pour certains une nouveauté. Pourtant, l’éco-taxe poids lourds qui rentrera en vigueur en janvier 2014 et semble cristalliser la colère, n’est ni le fossoyeur, ni la solution miracle, de ce modèle à bout de souffle, simplement une mesure de fiscalité écologique qui n’arrive peut-être pas au meilleur moment.
L’écotaxe vise à faire payer l’usage des routes, en dégageant des recettes pour financer les infrastructures de transport, et, à terme en incitant à modifier les comportements. Le but est donc clair, celui de réduire les émissions de gaz à effet de serre du transport routier, mais également celui de relocaliser des productions agricoles elles-aussi soumises au libre-échange, à la baisse des coûts, au moins-disant social et environnemental, au dogme de la quantité au détriment de la qualité.
Ils ont raison d’être en colère, car de ce modèle agroalimentaire que d’autres appelleront « malbouffe », les victimes sont encore une fois les mêmes. D’un côté les petits exploitants agricoles, déjà étouffés par les marges de la grande distribution, de l’autre, des consommateurs, et pas n’importe lesquels. Ce sont encore une fois celles et ceux qui ne peuvent se permettre de regarder l’origine du produit ou sa composition avant son prix. Celles et ceux une fois encore qui sont les plus exposés aux maladies cardio-vasculaires, au diabète, aux aliments trop gras, trop salés, trop sucrés. Alors, que l’on ne me dise pas que l’écologie est une préoccupation de riches.
Rétablir quelques contre-vérités
Mme Pécresse, M. Copé ont beau jeu de critiquer un dispositif qu’ils ont eux-mêmes mis en place suite au Grenelle de l’environnement, et dont la mauvaise gestion n’avait fait jusque-là que retarder la mise en place, tout cela relève pourtant d’une hypocrisie sans nom.
Cette mesure est plutôt saine, et contrairement à ce qui certains laissaient entendre, elle ne pénalisera pas l’agriculture française. S’appliquant équitablement aux véhicules français, comme aux véhicules étrangers, elle n’introduit pas de concurrence déloyale. Conscient des difficultés que traverse la filière agricole française, notamment laitière, le Gouvernement en a épargné les véhicules agricoles et de collecte de lait. En pratique, pour certaines marchandises avec peu de transport et des circuits courts, l’impact serait de 0.1%. 1 kg de tomates produit en Aquitaine vendu en Rhône Alpes verra par exemple son prix augmenter de 0,01€ selon le ministère des Transports.
Les points importants du PLF 2014 en matière d’écologie
25/10/13
En plein travail des parlementaires sur le budget 2014 et quelques semaines après la clôture du débat national sur la transition énergétique par François Hollande, je souhaite revenir sur quelques éléments de ce texte en matière d’écologie. Isolation du bâti, fiscalité écologique visant à orienter la consommation énergétique, soutien aux énergies renouvelables, un certain nombre de mesures vont dans le bon sens. Reste désormais à les approfondir, ce que permettra ce débat parlementaire.
Comme le rappelle le récent rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur l’efficacité énergétique (1), le bâtiment représente à lui seul 44 % de la consommation finale d’énergie. Il était donc urgent que le Gouvernement, en cohérence avec les objectifs rappelés par François Hollande le 20 septembre dernier de réduction de moitié de notre consommation d’énergie finale en 2050, engage un grand plan d’isolation du bâti.
Quant à nos choix énergétiques, ils sont aujourd’hui encore dominés par le nucléaire et l’électrique. La transition énergétique que nous engageons aura donc plusieurs volets. Celui de la sobriété énergétique constitue une priorité, illustrée notamment par les investissements engagés en matière d’isolation thermique du bâti. Celui de l’accroissement de l’indépendance énergétique de la France, du développement d’énergies renouvelables, alternatives au tout-pétrole et tout-nucléaire, le développement d’un système énergétique décentralisé en est une autre, que ce PLF ne pouvait contenir.
88 % du déficit de notre balance commerciale est en effet dû à la facture énergétique. Ce chiffre n’a pas manqué d’alerter François Hollande qui affirmait lors du même discours : « Si nous réduisons notre consommation d’énergie, nous pouvons faire une économie de 20 à 50 milliards sur notre facture énergétique, 20 à 50 milliards d’ici 2030 ». «Cela représente donc, et en termes de pouvoir d’achat, et en termes de rentabilité pour les entreprises, et en termes de gains pour les comptes extérieurs, un enjeu considérable. A l’horizon 2050, c’est une division de 3 à 6 fois notre facture énergétique. » (2).
Si ces avancées dans ce PLF 2014 sont à noter, ceci ne nous exonère pas d’un travail plus approfondi pour avancer vers la loi transition écologique qui a été annoncée à l’issue de la Conférence environnementale le mois dernier. J’entame donc une série de rencontres avec des acteurs du secteur de l’énergie : le CLER (Comité de liaison pour les énergies renouvelables), le SER (Syndicat des énergies renouvelables), ou encore de nombreux acteurs locaux du Doubs. Des rendez-vous importants dont je ne manquerai pas de rendre compte.
Isoler les logements pour les rendre moins énergivores
- Art. 7 : Cet article additionnel après l’article 7 a été adopté par les parlementaires afin d’abaisser la TVA à 5,5% pour les travaux de rénovation thermique. Ce taux concernera les travaux d’amélioration de la performance énergétique éligibles au crédit d’impôt « développement durable » (CIDD), lui aussi modifié par l’article 56 du même PLF qui n’est pas encore passé devant les députés.
A Saint-Claude, 2 500 personnes contre la fracturation hydraulique et le gaz de schiste
24/10/13
Samedi 19 octobre, j’ai participé à Saint-Claude (Jura) à une manifestation organisée par les collectifs francs-comtois, rhône-alpins et suisses à l’occasion de la 2ème journée internationale contre la fracturation hydraulique et les gaz de schiste. Ce rassemblement a connu un franc succès avec près de 2 500 personnes dans le Jura, dont plusieurs dizaines d’élus locaux, et des milliers d’autres ailleurs en France. Une délégation, dont je faisais partie, a été reçue par le Sous-Préfet de Saint-Claude.
Le lieu choisi n’est pas un hasard : nos secteurs du Haut-Jura, du Haut-Doubs, du Haut-Bugey et de Suisse sont concernés par plusieurs permis d’exploration – en cours, en renouvellement ou en projet – attribués à différentes compagnies pétrolières : permis des Moussières, permis de Pontarlier, permis de Neuchâtel, du Jura bernois et de Léman Vallorbe, permis de Lons-le-Saunier, permis de Gex, permis de Blyes et de Gex Extension.
Le moment lui-même était particulièrement important et symbolique, quelques jours après la décision du Conseil constitutionnel de rejeter la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur la loi du 13 juillet 2011 qui a interdit l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures au moyen de la fracturation hydraulique. Il s’agissait donc d’encourager le Gouvernement à tenir bon sur sa position d’opposition à cette technique non conventionnelle et plus globalement à l’exploration ou l’exploitation des gaz de schiste, ici comme ailleurs en France. Cette mobilisation visait également à rappeler aux compagnies pétrolières l’implication et l’opposition des populations locales.
Plusieurs points me semblent importants à souligner. Tout d’abord, l’utilisation de la fracturation hydraulique, qui consiste à injecter à très haute pression de l’eau, du sable et des détergents pour disloquer la roche et provoquer la remontée des poches éparses de gaz de schiste, est une impasse écologique tant ses conséquences sur l’environnement sont importantes, en particulier à travers le risque de pollution définitive des nappes phréatiques traversées. Les techniques conventionnelles de forages pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures sont déjà, elles-mêmes, très risquées, comme a pu nous le rappeler le maire de Lantenay, dans l’Ain, dont l’une des sources (la source de la Moullaz) a été polluée et condamnée suite à un forage classique réalisé par Esso-Rep en 1989-1990. Sans pour autant que du pétrole soit trouvé…
Ces risques sur l’environnement sont autant de menaces sur la qualité de notre eau, le respect de nos paysages et de leur biodiversité, le maintien et le développement du tourisme de nature et plus globalement sur toute notre économie rurale locale et notre agriculture fondée sur des fromages AOP de qualité.
Comme j’ai pu l’indiquer lors de ce rassemblement, les énergies fossiles comme le pétrole ou le gaz de schiste, sont des énergies non renouvelables et il ne me semble pas souhaitable de continuer à les encourager. Les moyens publics et privés devraient, au contraire, être mobilisés en faveur du développement des énergies renouvelables et de la réduction de nos consommations énergétiques. C’est, à mon sens, la seule voie durable et crédible pour l’avenir.