Social - Solidarités
L’appel des 123 pour une santé plus juste
26/09/11
Dans « Le Nouvel Obs » du 14 septembre 2011. C’est un formidable pavé dans la mare électorale. Cinq éminents professeurs de médecine et experts en politique de santé publient un « Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire » (Odile Jacob), co-signé par 123 personnalités du monde médical et de la société civile. Leur diagnostic est sévère : le modèle français est malade ; faute d’un traitement de choc, il est condamné.
Après la création de la Sécurité sociale en 1945 en application du programme du Conseil national de la résistance, les générations de l’après-guerre ont fait le choix de la solidarité et d’un investissement collectif exceptionnel pour protéger la santé de la population.(…) Cet investissement financé pour l’essentiel par les cotisations sociales et l’impôt a permis d’établir un système de santé classé premier par l’Organisation mondiale de la santé en 2000, avec un niveau de prise en charge de 80 % en 1980, des prestations en fonction des besoins de chacun, et la création de la couverture médicale universelle (CMU) en 1999. Pourtant, depuis les années 1980, ce bien collectif auquel la population est particulièrement attachée est confronté à des crises sans précédent.
- Une crise économique et un ralentissement de la croissance. (…)
- Des crises de santé publique (le sang contaminé, (…) les récentes crises de la grippe H1N1, et du médicament à la suite de l’affaire Mediator).
- Des crises d’identité professionnelle. Les différents professionnels de santé, à l’hôpital comme en ville, expriment un malaise profond. (…) Ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail. Les médecins généralistes, médecins de premier recours, vivent une crise sans précédent. (…) Il existe une authentique crise des vocations des étudiants pour la médecine générale.
- Des crises démographiques. Les mauvais choix politiques de régulation de la démographie médicale, ayant entraîné une réduction du nombre de médecins formés chaque année - de 8500 dans les années 1970 à 3.500 dans les années 1990 -, font apparaitre aujourd’hui des situations de pénurie dans certaines spécialités et sur certains territoires. Cette pénurie relative, qui va s’aggraver jusqu’en 2020, invite à une redéfinition de l’organisation du système de santé et notamment de la place respective des différents professionnels, d’autant plus que dans le même temps la population française augmente et vieillit. (…)
RSA : en finir avec les contrevérités
9/06/11
Le canton de Planoise où je suis élue compte sans doute le plus grand nombre de bénéficiaires du RSA du département. Je connais ou côtoie beaucoup d’entre eux et je voulais dire mon indignation face aux propos tenus par des leaders de la majorité, qui sous-entendent que les pauvres seraient des fainéants, que les allocations seraient trop élevées, que les étrangers abusent de notre « générosité ». Pour les personnes peut-être moins familiarisées avec le sujet, je souhaitais également apporter quelques précisions.
Pourquoi les allocataires sans emploi en sont dépourvus ?
Nombre de bénéficiaires du RSA socle (l’ex-RMI) ne travaillent pas, tout simplement parce qu’aucun contrat ne leur est proposé quelles que soient leurs démarches. D’ailleurs s’ils refusaient deux propositions, ils seraient radiés de Pôle Emploi.
Il y a également des personnes qui auraient besoin de postes de travail adaptés à leur problème de santé ou de handicap. Il y en a d’autres qui ne peuvent pas travailler du tout, de façon conjoncturelle ou structurelle, parce que des problèmes de santé, de famille, d’autonomie les en empêchent. Ils n’en restent pas moins des êtres humains avec des droits
Le RSA est-il trop élevé ?
Laurent Wauquiez souhaite que le montant du RSA n’excède pas 75 % du SMIC. Cela a toujours été le cas ! En 1988, le RMI représentait 50 % du SMIC, le RSA aujourd’hui 43 %. Le RSA, même cumulé avec les allocations familiales et les allocations logement, que l’on soit seul, en couple, avec ou sans enfant, est toujours inférieur au seuil de pauvreté, qui est le seuil en dessous duquel on estime qu’il n’est pas possible de vivre correctement. Plus de 7 millions de personnes en font partie en France, parmi eux 2 millions d’enfants (cf. rapport annuel de la Défenseure des enfants). Autant sont toujours à la limite d’y tomber.
Le RSA : une régression sociale
2/06/11
Mesure phare du gouvernement, il y a 2 ans, la loi généralisant le Revenu de Solidarité Active entrait en vigueur. Le RSA devait permettre à la fois de réduire le nombre de travailleurs pauvres ou d’améliorer leur situation en leur fournissant un complément de revenu et inciter les allocataires de minimas sociaux à accepter des emplois. La gauche qui aspire à revenir au pouvoir en 2012, se doit de tirer un premier bilan.
Pour les bénéficiaires du « RSA socle » (celui qui remplace le RMI) et « du RSA majoré » (qui remplace l’API, allocation parent isolé) rien n’a changé. Pour les bénéficiaires du « RSA activité », la situation ne change guère durant la première année car le cumul RMI et revenu d’activité était déjà possible depuis 1992. Au-delà de 12 mois cela peut en effet représenter une petite amélioration financière pour eux. Mais cela signifie également qu’il ne s’agit plus d’accompagner des situations transitoires et de soutenir des trajectoires d’insertion. La collectivité reconnaît que les salaires sont trop faibles et accepte de payer un complément de salaire à la place de l’employeur et favorise ainsi l’emploi précaire. Pour l’essentiel des bénéficiaires cela se traduit au total par une baisse de ressource en raison de la perte des droits connexes.
Les droits connexes sont ces droits qui découlaient du statut de RMIste. Etre au RMI ouvrait un droit automatique à la CMU pendant un an et ce droit conditionnait l’ouverture à d’autres prestations. Ce statut donnait également droit à une aide au logement au taux maximum, à une exonération de la Taxe d’habitation et à la prime de Noël. Aujourd’hui, ceux qui perçoivent du RSA activité doivent remplir les conditions classiques de ressources. Ainsi, alors que le RSA devait permettre une augmentation des ressources pour les personnes qui travaillent, il semble, au contraire, qu’il y ait en fait très souvent une baisse.
Cette réforme des retraites n’est pas juste
15/09/10
Nous avons été très nombreux dans les rues de Besançon, malgré la pluie battante, ce mardi 7 septembre pour dire notre opposition au projet de réforme des retraites. Mais les députés UMP et Nouveau Centre, ont voté le report de 60 à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite, et la nécessité de cotiser jusqu’à 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Ce vote pose en particulier la question de la pertinence de l’allongement de la durée d’activité pour financer les retraites.
Cette idée n’est pas scandaleuse a priori. En effet, l’espérance de vie a considérablement progressée depuis l’instauration de la retraite à 60 ans. On vit plus longtemps et en meilleure santé, on pourrait donc travailler plus longtemps. On pourrait même dire que cette idée découle d’un raisonnement logique : si on est actif plus longtemps, on est retraité moins longtemps et on cotise plus longtemps, ainsi le ratio entre retraités et actifs peut redevenir favorable.
Manifestons pour la défense de nos retraites
7/09/10
Nous avons tous rendez-vous ce mardi 7 septembre, à partir de 14h, place de la Révolution à Besançon, pour défendre :
- le pouvoir d’achat de nos retraites
- l’égalité entre les hommes et les femmes
- la prise en compte de la pénibilité
- une réforme juste
Les propositions du Parti socialiste
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Crèches : lettre à Nadine Morano
29/06/10
Depuis plusieurs mois déjà, les professionnels de la petite enfance se mobilisent dans toute la France, et notamment dans le Doubs, dans le mouvement "Pas de bébé à la consigne", refusant l'assouplissement déraisonnable des conditions d'accueil des enfants en crèche.
J'ai souhaité interpeller directement Nadine Morano, Secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, qui est à l'origine du décret paru le 8 juin dernier.
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Madame la Ministre,
Le décret du 8 juin 2010 relatif aux établissements et services d’accueil des enfants de moins de six ans est pour moi, Conseillère générale du Doubs, l’occasion de vous faire part de mon incompréhension et de ma désapprobation face à la politique que vous portez en matière de petite enfance.
Ce désaccord porte sur le fond, mais également sur la forme.
L’absence de concertation est en effet réellement choquante. D’une part, les professionnels de la petite enfance méritent un minimum de considération lorsque leur domaine de compétences est réformé. D’autre part, il est dommageable pour le public visé par cette réforme, les enfants de moins de six ans, que vous n’ayez pas bénéficié davantage de l’expertise de ceux qui travaillent avec et pour eux au quotidien.
Des sardines pour Nadine
16/06/10
Aujourd’hui, la ministre de la famille Nadine Morano clôturait les états généraux de la petite enfance quelques jours après la publication du décret modifiant les conditions d’accueil en crèche vient d’être publié (le 8 juin).
Alors que nous sommes dans un contexte général de pénurie de places, le texte permet d’inscrire les enfants en surnombre, jusqu’à 20 % dans les structures de plus de 40 places, 15 % pour les crèches de plus de 20, 10 % pour les lieux d’accueil plus petits. Ce décret permet également d’augmenter la part des personnels moins qualifiés. Il y aura donc davantage d’enfants sous la responsabilité de chaque adulte, qui sera en moyenne moins qualifié.
Ce n’est pas faire montre d’une grande considération pour les personnels qui travaillent dans les crèches et pour les plus jeunes de nos concitoyens, d’où le terme de « sardines » utilisé par les manifestants en parlant des enfants.
1er mai
30/04/10
Ce samedi, de nombreux défilés vont se dérouler partout en France. A Besançon, je vous invite à vous joindre au cortège. RDV fixé à 10h30 place de la Révolution.
Cette tradition ouvrière, née dans le contexte du combat syndical pour la limitation du temps de travail à la fin du XIXème siècle est depuis l'occasion de rappeler les revendications des travailleurs. D'abord violentes et souvent interdites, ces manifestations sont beaucoup plus paisibles et désormais habituelles. D'autant plus que depuis 1947, ce jour est férié et payé selon le code du travail.
On peut espérer que dans cette période de fortes tensions sociales (chômages, salaires, pouvoir d'achat, retraites…) les manifestants seront nombreux dans la rue. Au moment où les retraites et le droit du travail sont menacés et où la précarité gagne du terrain, il est toujours utile de rappeler que les droits des salariés ont été durement acquis par des luttes sociales. Le 1er doit permettre de rappeler le rôle indispensable des syndicats dans la transformation sociale et l'amélioration des conditions de travail.
Cette année, après la victoire de la gauche aux élections régionales, notre responsabilité est particulière et il importe de renouveler et d'amplifier notre mobilisation face à la politique injuste du gouvernement et de la droite.
Il faut être nombreux pour avoir une chance d'être entendu et préparer l'avenir.
Retraite des infirmières : des reculs inacceptables
15/04/10
Les mobilisations sociales ne faiblissent pas avec le printemps. Bien au contraire. Alors que s'ouvrent le débat et la négociation sur la réforme des retraites dans notre pays, j'ai été alerté par de nombreuses infirmières sur de premiers reculs inacceptables qui touchent leur régime, au détour d'un article du projet de loi gouvernemental « relatif à la rénovation du dialogue social dans la fonction publique » (sic).
Voici la lettre que je viens d'adresser aux infirmiers et infirmières.
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Mesdames, Messieurs,
Administratrice au CHU de Minjoz, au CH de Novillars, à l’EPHAD de Bellevaux et Présidente du CA du Centre de soins et d’hébergement d’Avanne, j’ai été alertée, en tant que telle, par nombre d’entre vous, à propos de la remise en cause de votre régime de retraite par le projet gouvernemental. Je tiens à vous assurer de mon soutien dans votre mobilisation contre ce projet de loi « relatif à la rénovation du dialogue social dans la fonction publique » et plus particulièrement contre l’article 30 qui remet en cause le bénéfice de la majoration de la durée d’assurance égale à 10% de la période de service pour les infirmières prévues par les dispositions de l’article 78 de la loi Fillon de 2003.
Le gouvernement utilise le projet de loi sur le dialogue social dans la fonction publique pour introduire une régression législative qui fait passer le droit de partir en retraite des infirmiers et personnels paramédicaux de 55 à 60 ans en échange d’un passage en catégorie A de la Fonction Publique.
Les infirmières doivent ainsi choisir entre la non revalorisation de leur salaire et le recul de départ à la retraite. Pourtant, même en 2003, la droite a voté la loi dite Fillon reconnaissant la spécificité et la dureté du métier d’infirmière. La pénibilité dans le métier n’a sûrement pas diminué à ce point en sept ans que cela justifie un tel revirement.
Il y a un double discours de Nicolas Sarkozy sur la réforme des retraites. D’un côté, il affirme ne pas vouloir « passer en force ». De l’autre, son gouvernement impose en moins de deux mois, la modification d’un régime de retraite dans le secteur hospitalier alors même que les infirmières et leurs organisations syndicales l’ont massivement rejetée.