Politique
Un gouvernement à la hauteur des engagements de François Hollande
17/05/12
Pierre-René Lemas, le secrétaire général de l’Elysée, a rendu public, hier soir, les noms des 34 ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Je crois que l’on peut affirmer qu’il s’agit d’un gouvernement qui est à l’image et à la hauteur des valeurs et des engagements de François Hollande.
C’est en effet un gouvernement qui respecte tout d’abord formellement la parité promise. Une première dans l’histoire de France. 17 femmes ministres, une femme nommée porte-parole du gouvernement et la création d’un ministère des droits des femmes, ce sont des signes forts en faveur de la volonté de s’investir dans ce mandat pour l’égalité femmes-hommes.
C’est également un gouvernement marqué nettement du sceau du rassemblement.
Rassemblement des socialistes en premier lieu puisque l’ensemble des tendances internes, exprimées notamment lors des débats des primaires, qui fondent la richesse démocratique et constructive de notre parti, y sont représentées. Je me réjouis notamment de la nomination à la délégation ministérielle à l’économie sociale et solidaire de Benoît Hamon, qui avait passé la journée à mes côtés sur la 1ère circonscription du doubs le 23 février dernier.
Rassemblement au délà avec les forces de gauche avec la nomination de Christiane Taubira, membre du Parti radical de gauche, dans le grand ministère régalien de la justice ainsi que celles de Cécile Duflot à l’égalité du territoire et au logement, et de Pascal Canfin au développement, représentants d’Europe Écologie-Les Verts.
C’est enfin un gouvernement tourné vers le renouvellement politique et la jeunesse. 30 des 34 ministres occupent pour la première fois une fonction ministérielle et tous les membres de ce gouvernement se sont engagé à respecter le non cumul de leur fonction avec un mandat exécutif local. On peut remarquer également la place faite à une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques tels qu’Aurélie Filippetti, Najat Vallaud-Belkacem, Delphine Batho, Cécile Duflot, Fleur Pellerin ou Pascal Canfin.
Pour en savoir plus :
La liste complète du nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault
Passation de pouvoir : le changement est en marche
17/05/12
Il y a parfois beaucoup de faste dans notre tradition républicaine… Ce mardi, la cérémonie d’investiture qui a fait officiellement de François Hollande le septième Président de notre République n’a pas été une exception à la règle.
Pourtant, je crois que notre Nation a parfois besoin de solennité et de symboles. A travers eux, c’est toute notre histoire qui s’exprime et qui nous rappelle que le Président de la République, désigné par une majorité d’électeurs, se doit d’incarner pleinement sa fonction. C’est désormais chose faite pour François Hollande qui n’a pas manqué de rappeler dans son premier discours de Président ses priorités pour la France : la jeunesse, l’éducation, le juste partage des richesses et la transition énergétique.
Il a redit par ailleurs, ce qui compte particulièrement à mes yeux, son respect des corps intermédiaires. Indéniablement, cela marque un changement de style au sommet de l’Etat. François Hollande, en affirmant qu’il ne décidera pas « de tout, pour tous et partout », montre qu’il saura être un Président à l’écoute, désireux de rassembler et certainement pas d’opposer. Autant de choses qui ont manqué durant le précédent quinquennat…
La nomination de Jean-Marc Ayrault à Matignon marque elle-aussi cette volonté de rassemblement. Le maire de Nantes, et député de Loire-Atlantique a été président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale pendant 15 ans. Il semble bien placé pour faire travailler les gens ensemble. Enfin, le fait qu’il soit un germanophone accompli est, à mon sens, un signe envoyé à nos partenaires allemands, avec qui nous devons nous efforcer de donner une nouvelle direction à la construction européenne.
Le choix de ce Premier Ministre va dans le sens des convictions et des méthodes de François Hollande. Il incarne ce que sera, demain, la politique des socialistes et de leurs alliés de la gauche : l’action dans la réflexion et la concertation, le respect de la parole donnée.
Deux conceptions opposées de l’Europe et de la politique
23/03/12
L’Europe est entrée la semaine dernière dans la campagne présidentielle. Entre le candidat-sortant et François Hollande, ce sont deux conceptions opposées non seulement de la vision européenne, mais de la politique qui s’affrontent.
Le candidat de la droite au pouvoir se posait jusqu’alors en donneur de leçon européenne, ardent défenseur, avec son amie Angela Merkel, de l’Europe libérale. Il fustigeait chaque jour la proposition de François Hollande de renégocier le traité européen sur la rigueur budgétaire, en dénonçant son irresponsabilité, son refus d’assumer les responsabilités de la France, son ignorance des rapports européens.
Meeting de Villepinte la semaine passée : changement total de cap ! Le candidat de la droite au pouvoir tire subitement à boulets rouges sur une Europe bouc-émissaire « incapable de protéger ses marchés et ses entreprises et ouverte à tous les vents de l’immigration ». Mieux, ce n’est pas un, mais trois traités qu’il veut renégocier en menaçant ses partenaires européens d’un retrait unilatéral s’il n’est pas entendu !
Qui croire ? Quel crédit accorder à un tel retournement de position?
Incapable de proposer un bilan ou un projet précis, pour essayer de mobiliser un électorat populaire qui lui manque, Nicolas Sarkozy est condamné à la fuite en avant, à la démagogie anti-immigrés…
« Vive la symbiose des cultures », par Edgar Morin
8/02/12
Je partage avec vous cette tribune d’Edgar Morin, sociologue et philosophe, parue dans Le Monde, en réaction aux propos scandaleux de Claude Guéant. Comme toujours, c’est très instructif !
Chaque culture a ses vertus, ses vices, ses savoirs, ses arts de vivre, ses erreurs, ses illusions. Il est plus important, à l’ère planétaire qui est la nôtre, d’aspirer, dans chaque nation, à intégrer ce que les autres ont de meilleur, et à chercher la symbiose du meilleur de toutes les cultures
La France doit être considérée dans son histoire non seulement selon les idéaux de Liberté-Egalité-Fraternité promulgués par sa Révolution, mai aussi selon le comportement d’une puissance, qui, comme ses voisins européens, a pratiqué pendant des siècles l’esclavage de masse, a dans sa colonisation opprimé des peuples et dénié leurs aspirations à l’émancipation. Il y a une barbarie européenne dont la culture a produit le colonialisme et les totalitarismes fascistes, nazis, communistes. On doit considérer une culture non seulement selon ses nobles idéaux, mais aussi selon sa façon de camoufler sa barbarie sous ces idéaux.
Nous pouvons tirer fierté du courant autocritique minoritaire de notre culture, de Montaigne à Lévi-Strauss en passant par Montesquieu, qui a non seulement dénoncé la barbarie de la conquête des Amériques, mais aussi la barbarie d’une pensée qui « appelle barbares les peuples d’autres civilisations » (Montaigne).
« Toutes les civilisations ne se valent pas » ?
6/02/12
« Toutes les civilisations ne se valent pas » a déclaré samedi le Ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, lors d’un colloque organisé par l’Uni (le syndicat étudiant de droite).
Tout le week-end, certains ont tenté de nous faire entendre que la phrase était sortie de son contexte, qu’il ne s’agissait que d’un mot malheureux et que M. Guéant voulait en réalité relever que tous les régimes politiques ne se valaient pas. Il m’a semblé également percevoir une sorte de « résignation ». Il est vrai que Monsieur Guéant n’en est plus à son coup d’essai.
Et puis, dans 80 jours, on aura la possibilité de sanctionner par le vote ce gouvernement. Un tel raisonnement peut nous amener à relativiser ce nouveau scandale et à considérer qu’il ne nécessite pas un soulèvement citoyen.
Pourtant, personnellement, je crois qu’il importe de ne pas minimiser la portée de cette déclaration et de la condamner très fermement. D’autant que, interrogé hier par les journalistes de RTL, M. Guéant a persisté dans ses propos, confirmant la thèse d’une véritable stratégie politique et d’une conviction assumée. De ces deux points de vue, la déclaration est particulièrement grave.
Hiérarchiser les civilisations à des fins électoralistes, pour recueillir quelques voix du Front national et réduire le débat politique à une différenciation fausse et hypocrite entre idéalistes de gauche et patriotes de droite, n’est pas une stratégie politique honorable.
Oui, la gauche défend l’égalité entre tous les Hommes et toutes les civilisations. Nous ne prétendons pas en avoir l’apanage, mais la remise en cause de M. Guéant se fait attendre. De plus, il ne s’agit pas seulement d’idéal, ni même de valeur, c’est également le droit que nous défendons.
Lettre ouverte
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Claude Guéant,
Messieurs et Mesdames les Ministres du gouvernement Fillon,La Constitution française de 1958, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme de 1950 garantissent l’égalité entre tous les hommes. Et cette égalité a une vocation universaliste.
Appliquer uniquement l’égalité à l’échelle d’une civilisation, c’est bafouer notre constitution et c’est bafouer nos engagements internationaux.
Nous sommes pourtant dans un état de droit et vous êtes soumis au respect de ces règles. Vous êtes aujourd’hui des délinquants de la République et vous voudriez nous faire croire que vous protégez la France.
Mais encore au-delà de la gravité de l’irrespect du droit, vos propos mettent en danger la paix sociale au sein de notre pays. Vous assumez aujourd’hui une politique d’infériorité de certaines civilisations. Demain peut-être, vous évoquerez la supériorité d’une religion sur une autre.
Or, considérer que certaines civilisations valent mieux que d’autres mène au mépris de ces dernières et dresse les populations les unes contre les autres. Monsieur Guéant, aucun contexte ne peut justifier votre déclaration. Vous avez déshonoré la République et la Démocratie.
Barbara Romagnan
Le rassemblement du Bourget : un élan vers le changement
23/01/12
Ce dimanche après-midi, François Hollande a prononcé son premier grand discours de campagne au Bourget, en Seine-Saint-Denis, devant plus de 25 000 personnes. Même si le public était, certes, acquis, tout le monde a constaté le souffle et l’élan mobilisateur de cette intervention.
Il a fixé des objectifs, esquissé le chemin pour les atteindre, réaffirmé des valeurs, pris des engagements, présenté des manières de faire et de se comporter. La droite pourra bien ironiser sur le caractère général de son intervention, il n’en reste pas moins que tout le distingue de la majorité en place.
François Hollande s’est clairement situé dans le temps de l’histoire de la gauche, du progrès et de la république. L’égalité et la justice est un axe fort de son programme avec la nécessité d’en finir avec les privilèges de quelques uns, d’avancer résolument vers le partage du pouvoir, le respect des plus fragiles (les enfants, les précaires, les étrangers, les chômeurs), tant de principes particulièrement mis à mal durant ce quinquennat. La lutte contre la domination de la finance - son « véritable adversaire » - constitue un autre point fort de son intervention avec l’annonce de mesures précises comme la suppression des stock-options, l’encadrement des bonus ou la taxe européenne sur les transactions financières. « La réindustrialisation de la France » est une priorité de François Hollande qui annonce la création « d’une banque publique d’investissement » et un livret d’épargne pour les petites entreprises.
La droite reprochait à François Hollande de rester dans le flou et le meeting du Bourget ne devait pas aborder le détail du programme. C’est pourtant bien l’esquisse d’un programme clairement de gauche qui a été présenté avec certaines mesures que je retiens plus particulièrement (en désordre…) :
- Encadrement des loyers là où les prix sont manifestement excessifs et multiplication par 5 des sanctions envers les communes qui ne respectent pas le minimum de 20 % de logements sociaux sur leur territoire.
- Retraite à 60 ans à taux plein pour ceux qui ont déjà cotisé 41 ans.
- Accession au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels.
- Droit de vote des étrangers aux élections locales.
- Non-cumul des mandats pour les parlementaires.
- 60 000 postes dans l’éducation nationale (enseignants, surveillants, infirmiers) avec une priorité à l’école maternelle. La révision des rythmes scolaires. La diminution de moitié des jeunes sortant du système éducatif sans diplôme ni formation.
- Création d’une tranche d’imposition supplémentaire à 45 % pour ceux qui touchent plus de 150 000 euros par an.
- Suppression des niches fiscales accordées aux ménages aisés et aux grandes entreprises.
- Retrait des troupes françaises d’Afghanistan.
- Proposition d’un nouveau traité franco-allemand en faveur de la croissance et de grands travaux.
Chacun aura, bien sûr, ses réserves ou sera en désaccord sur certaines propositions. Par exemple, je pense que son propos fait la part beaucoup trop belle au nucléaire face aux énergies renouvelables. De même, la non augmentation du nombre de fonctionnaires après toutes les suppressions de postes auxquelles nous avons assistés me semble une limite sérieuse à l’atteinte des objectifs fixés. Mais il faut bien reconnaître que si le quinquennat qui vient voyait se réaliser toutes ces propositions, le visage de la France changerait profondément et la vie de ses habitants en serait grandement améliorée. François Hollande, dans sa première grande intervention, donne un cuisant démenti à ceux qui doutaient de lui.
Au Bourget, la campagne commence avec un bel élan !
Nous attendons désormais le programme détaillé pour ce jeudi 26 janvier et j’espère avoir l’occasion d’échanger avec vous à l’occasion des réunions que je tiendrai dans les communes de la première circonscription (cantons d’Audeux, de Boussières, de Quingey, et Besançon).
Je vous convie également, d’ores et déjà, à un meeting avec Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, jeudi 23 février, à 20h.
Elections législatives 2012 : « Désignée par les militants socialistes, je mesure la responsabilité qui est la mienne. »
2/12/11
Avec 119 voix sur 119 exprimées, les militants socialistes de la première circonscription du Doubs m’ont accordé leur confiance pour représenter nos valeurs, défendre notre projet et nos propositions lors des élections législatives des 10 et 17 juin 2012. Je tiens à leur adresser mes plus sincères remerciements, ainsi qu’à Gérard Galliot, Maire de Dannemarie-sur-Crète, Conseiller général du canton d’Audeux, qui a accepté d’être mon suppléant et de m’accompagner dans cette aventure.
Je mesure la responsabilité qui est la mienne, qui est la nôtre, dans cette période difficile où les crises se succèdent. Les plus fragiles d’entre nous les subissent d’autant plus, que la rigueur mise en place par le gouvernement ne s’applique essentiellement aux plus pauvres et aux salariés, sans remise en cause profonde du système financier et sans réforme fiscale permettant de réduire les écarts de revenus et de patrimoine.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de politique pour, à défaut de les éviter, faire face aux crises multiples qui frappent notre société. Pourtant, la politique aussi est en crise : abstention, repli identitaire, populisme, individualisme, rejet des élus… Je suis candidate parce que, pour moi, la politique doit faire contrepoids à la loi du plus fort, à la loi des marchés. Elle est l’outil qui permet d’agir en commun.
Un espoir de changement prend forme, autour de François Hollande et avec l’ensemble des candidates et des candidats qui porteront les valeurs de la gauche pour les législatives. Les défis écologiques, sociaux, culturels et démocratiques auxquels nous sommes confrontés nous obligent à articuler le global et le local. J’aurai donc à cœur d’appuyer mon travail sur la réalité de notre circonscription, à la fois urbaine et rurale. Les enjeux y sont très nombreux. D’une part les questions liées aux quartiers sensibles, cumulant pauvreté, inégalités d’accès à la santé, échec scolaire. D’autre part, les questions liées à l’espace péri-urbain, tant en matière d’agriculture que de transports et déplacements, d’urbanisme, de transition énergétique… Je serai attentive aux difficultés rencontrées par nos concitoyens afin d’y apporter des réponses par le travail parlementaire, mais aussi à la richesse des expériences novatrices et des atouts de notre territoire, aux côtés des syndicats, des associations, de la société civile. De même, comme je l’ai toujours défendu, je ne cumulerai pas les mandats. C’est un gage de confiance en la politique et un engagement concret en faveur du renouvellement et de la diversité.
Enfin, au moment où la droite se saisit de chacune de nos hésitations ou contradictions, je voudrais que nous gardions notre calme pour ne pas tomber dans le piège que nous tendent nos adversaires. Au delà de la relation parfois difficile avec les écologistes, ils sont objectivement nos alliés. Les militants, les sympathisants et les électeurs de nos deux formations partagent l’essentiel de leurs idées. Pour finir, n’oublions pas que François Hollande en aura besoin pour s’appuyer sur une majorité à l’Assemblée nationale et faire passer nos réformes, il en aura aussi besoin pour gagner l’élection présidentielle. C’est pourquoi, je m’engage résolument dans la défense de cet accord et propose une démarche unitaire à nos partenaires d’EE-LV, ainsi qu’un partenariat le plus étroit possible avec les autres formations de gauche.
Dès aujourd’hui, avec Gérard Galliot, je retourne à la rencontre des habitants de notre circonscription, comme je le fais régulièrement depuis plusieurs années. Ces échanges sont toujours enrichissants car chacun a une expertise sur la société et des solutions à proposer. C’est cette intelligence collective que nous mettrons en avant, là où, depuis 5 ans, Nicolas Sarkozy et son Gouvernement ne font qu’imposer des réformes non seulement injustes, car dures pour les plus fragiles, mais aussi inefficaces.
Bien à vous,
Barbara Romagnan
François Hollande, notre candidat
19/10/11
Le collectif de soutien à Martine Aubry du Doubs remercie l’ensemble des militants, responsables et citoyens qui se sont engagés avec générosité dans cette aventure des primaires.
Malgré une vraie progression, notamment à Besançon, la mobilisation que nous avons construite dans le Doubs n’a pas suffi à combler le retard du premier tour. Au-delà du résultat, la démarche participative qui a été engagée ne doit pas s’éteindre : elle est une des conditions du renouvellement des pratiques politiques et une garantie d’une vraie transformation sociale et écologique.
Mais aujourd’hui, le temps n’est pas au bilan. Les millions de citoyens ont tranché. Martine Aubry l’a exprimé avec responsabilité : nous devons nous rassembler sans état d’âme autour de François Hollande, notre candidat, afin de battre la droite et offrir une possibilité de vrai changement à notre pays.
« Cher Arnaud… » : réponse de Gérard Filoche à la lettre ouverte d’Arnaud Monteborg
12/10/11
Dans le cadre des Primaires citoyennes et du second tour qui aura lieu ce dimanche 16 octobre de 9h à 19h dans toute la France, je vous invite à prendre connaissance de la réponse de Gérard Filoche, inspecteur du travail, membre du Conseil national du Parti socialiste, à la lettre ouverte adressée par Arnaud Montebourg à Martine Aubry et François Hollande.
- - - - -
Je viens de découvrir ta lettre ouverte à Martine Aubry et à François Hollande.
Je ne résiste pas à te répondre en direct, à mon niveau militant. Après tout, c’est cette démocratie que tu souhaites, à juste raison.
Assurément, le PS doit être le parti des salariés, pas celui de l’élite dominante. À l’occasion de la terrible crise que nous impose la finance, non seulement nous ne voulons pas payer une « dette » qui n’est pas la nôtre, mais nous voulons changer le système qui l’a produit, qui faillit, et non pas le replâtrer.
Pour cela nous devons répondre aux préoccupations immédiates, élémentaires, vitales de nos concitoyens. Et il nous semble qu’il faut prendre les choses par le bon bout en partant du vécu quotidien. C’est ce qui nous étonne dans tes questions à Martine Aubry et à François Hollande : tu n’interroges ni sur la hausse des salaires, ni sur la retraite à 60 ans, ni sur le retour à l’emploi, ni sur la durée et le droit du travail, ni sur la protection sociale, la santé et l’école.
Nous, c’est ce qui nous préoccupe le plus :
- 1. Il y a eu 8 millions de manifestants l’an passé en défense de nos retraites, les lois Balladur, Fillon et Woerth ont été imposées brutalement, en 1993, 2003 et 2010 contre une majorité écrasante de 75 % de l’opinion, et elles échouent puisque la moyenne des annuités cotisées réelle des salariés a baissé en 15 ans de 37,5 à 36 annuités alors que les lois imposaient de passer de 37,5 annuités à 41,5. Le seul résultat est une forte baisse du niveau de pensions que nos concitoyens n’acceptent pas. Comme il y a ambiguïté dans notre parti à ce sujet, non pas sur le droit à partir à 60 ans, heureusement presque tout le monde le défend, mais sur les annuités, le niveau, la pénibilité, on pensait que tu interrogerais François Hollande et Martine Aubry là-dessus. Il n’y a pas que l’allongement de l’espérance de vie qui compte comme paramètre, mais la réalité du chômage grandissant des jeunes et des « seniors ».
. La suite >
Victoire au Sénat : la responsabilité de la gauche
26/09/11
Pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, le Sénat compte une majorité d’élus de gauche. Cette victoire est d’autant plus notable que le mode de scrutin rendait cet événement quasi-impossible et que c’est bien pour cela qu’il avait été choisi. Cela en dit long sur le rejet et le discrédit de la politique gouvernementale et de ceux qui la portent.
Cette victoire, qui n’est pas encore celle de la Présidence du Sénat, met la gauche dans une situation paradoxale et lui donne une responsabilité particulière.
Situation paradoxale parce que même détenu par la gauche, le Sénat reste une assemblée illégitime au regard de son mode de désignation. D’une part, pour être autorisé à voter, il faut soi-même être déjà élu ou choisi par un élu. D’autre part, ceux que l’on nomme « les grands électeurs » – comme si les autres étaient des électeurs de seconde zone – n’ont pas tous les mêmes poids.
Responsabilité particulière parce qu’en attendant la réforme ou la suppression du Sénat, la gauche, si elle emporte les élections législatives de 2012, aura enfin l’opportunité de décider, de la mise en place d’une nouvelle République plus démocratique avec entre autres choses, le droit de vote des étrangers et une limitation stricte du cumul des mandats. Deux propositions maintes fois revendiquées par la gauche mais qui n’ont pu entrer en vigueur en raison du poids du Sénat.