Éducation
« Refonder l’école de la République, pour refonder la République par l’école »
7/04/12
Les mesures que prône François Hollande pour l’éducation s’appuient sur un constat implacable: notre système scolaire est en échec. C’est la raison pour laquelle il propose une « refondation », une « réforme globale » afin de remettre l’éducation et la jeunesse au cœur de l’action publique.
Les inégalités explosent
Aujourd’hui, la France est devenue l’un des pays ou les inégalités sociales ont l’impact le plus fort sur les inégalités scolaires. Aussi, la suppression progressive de la carte scolaire depuis 2008 n’a fait que renforcer la ségrégation sociale. Notre système éducatif demeure fondé sur une logique de sélection d’une élite et d’élimination, précoce, de nombreux enfants. Cela génère échec, frustrations, souffrance pour les enfants et leurs familles, pour les enseignants également.
Les élèves en difficulté scolaire abandonnés
Entre 2000 et 2009, les élèves français sont passés, dans les enquêtes PISA, de la 12e à la 18e place en lecture ; entre 2003 et 2009, de la 13e à la 16e place en mathématiques. À ce jour, 15 % des élèves sont toujours en échec scolaire en fin de CM2, et 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification ni diplôme.
François Hollande a exprimé dès le début de la campagne sa volonté de faire de l’école de la République sa priorité.
Fermetures de classes : L’effet papillon des décisions des députés de droite aujourd’hui silencieux
8/02/12

Samedi 11 février à 11h, place de la Révolution à Besançon : manifestation "Non à l'élevage en batterie" par le Collectif des parents et enseignants en colère
La carte scolaire est actuellement en débat dans notre académie. A Besançon et dans son agglomération, elle se traduit, cette année encore, par de très nombreuses fermetures de classes envisagées. Montferrand-le-Château/Thoraise, Saône, Avanne-Aveney, Nancray, Gennes, Besançon, Roche-lez-Beappré… : les exemples sont nombreux et les parents d’élèves se mobilisent à juste titre pour défendre non pas les enseignants, mais la qualité et les conditions d’éducation de leurs enfants.
Aujourd’hui, je veux redire ma grande inquiétude devant cette situation préoccupante et assurer les parents d’élèves, les enseignants et les élus mobilisés de mon soutien.
Dans l’académie, il est prévu 28 fermetures de classes et 22 fermetures éventuelles (en fonction des comptages à la rentrée), 2 postes TICE (informatique), 19 postes RASED (pour les élèves en difficulté), 16 remplaçants, 17,5 postes pour les langues en moins ! Dans le même temps, seulement 19 ouvertures fermes de classes et 12 autres éventuelles après comptage…
En 5 ans, l’Éducation nationale a perdu 80 000 postes. Avec toutes ces fermetures de classes, voilà la traduction concrète, sur le terrain, des décisions prises depuis 2007 par le Président de la République et le gouvernement, avec le soutien plein et entier des députés de droite, dont les deux députés de Besançon et son agglomération.
Aujourd’hui, qu’ont à répondre Mme Branget et M. Grosperrin, qui restent silencieux, aux protestations des parents ? C’est l’effet papillon des décisions injustes votées à l’Assemblée nationale dans le cadre de la RGPP (révision générale des politiques publiques) et des budgets.
Nouvelles suppressions de postes envisagées
30/01/12
Monsieur le Ministre de l’Education nationale,
Monsieur le Recteur d’académie,
Madame l’Inspectrice d’académie,
Vous êtes sur le point d’adopter la carte scolaire du Doubs pour l’année 2012-2013. Vous envisagez une création de 6 postes supplémentaires pour répondre à une augmentation prévue de 407 élèves. Vous avez déterminé que 67 écoles étaient susceptibles de subir une fermeture de classe. Vous vous préparez à supprimer 14 postes d’intervenants extérieurs dans les langues vivantes et vous vous apprêtez à fermer 41 postes hors-classe (postes RASED, postes de remplacements, décharges de direction, animateurs TICS, conseillers pédagogiques, maîtres formateurs).
Pourtant vous continuez à assurer, en conformité avec le projet académique 2011-2014, que vous favorisez la réussite, l’émancipation, l’accompagnement de chaque élève en prenant en compte ses particularités.
Mais comment pouvez-vous affirmer que tels sont encore vos objectifs, alors que face à des classes d’ores et déjà surchargées, vous supprimez des professeurs ; alors que face à des remplacements très insuffisants, vous supprimez le nombre de remplaçants ; alors que face au besoin croissant de prise en charge individuelle, vous supprimez du personnel spécialisé.
Vous ne pouvez pourtant ignorer les difficultés que rencontre quotidiennement l’ensemble des acteurs des écoles de l’académie. Vous en avez eu connaissance. Vous ne pouvez pas ignorer non plus les conséquences de l’insuffisance des moyens humains que l’on impose au sein des écoles.
Vous entendrez, je l’espère, les profondes inquiétudes et les revendications de tous ceux qui se mobiliseront aujourd’hui et demain devant l’inspection académique du Doubs et aux quatre coins de la France pour défendre une école, qui offre les conditions de réussite et de développement de chaque enfant et qui tendent pleinement à l’Egalité des chances.
Ecole en danger : Rosemont-Pesty, mon courrier au Recteur
28/01/12
Aujourd’hui, des parents d’élèves, des enseignants, des citoyens sont mobilisés pour la défense de leur école et de ce fait pour la qualité de l’éducation de façon plus générale.
Voici le courrier que je viens d’adresser au Recteur de l’Académie de Besançon, en soutien aux revendication des enseignants et des parents de l’école Rosement-Pesty.
Monsieur le Recteur d’Académie,
Je m’adresse à vous, à travers ce courrier, afin de solliciter toute votre attention quant à la menace de suppression de postes qui pèse sur l’Ecole Rosemont-Pesty.
Au delà de sa fonction première d’éducation, cet établissement situé au coeur du quartier Pesty, réhabilité avec succès, joue un rôle primordial de développement et de cohésion et bénéficie d’une véritable mixité sociale.
Or, pour être un vecteur de progrès et répondre aux objectifs éducatifs, que visent le projet académique 2011-2014, de réussite et d’accompagnement de chaque élève en prenant en compte ses particularités, cette école a besoin des ressources humaines adaptées et suffisantes. D’autant que chaque année, cet établissement accueille de nombreux enfants du voyage, qui sont intégrés dans les classes selon leur âge et leur niveau.
Pourtant, il est envisagé de fermer, très prochainement, une classe et de supprimer un poste appartenant aux réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED). C’est pourquoi, je partage aujourd’hui l’ensemble des profondes inquiétudes dont m’ont fait part les parents d’élèves, qui m’ont alertée d’un tel projet.
Alors qu’à la rentrée 2011, l’équipe pédagogique a déjà été sensiblement réduite par la perte d’un poste RASED et d’un emploi de vie scolaire, une nouvelle suppression de poste sera indéniablement très lourde de conséquences.
Campagne de promotion choquante de « SOS Education »
10/02/11
Une directrice d’école m’a avertie récemment d’un mail qu’elle avait reçu de « SOS éducation 75″ à propos de l’ouverture, en septembre 2011, d’un établissement « Scolaria Excellence » en partenariat entre Paris et Rouen. Le mail est signé par le porte-parole de « SOS éducation », Vincent Laarman.
Après une longue présentation du parcours personnel et idéologique de David Barbaud ; futur directeur et enseignant très investi au sein de l’association, le mail présente un bilan très alarmiste de l’état actuel de l’Ecole. Selon l’association, depuis 1968 et la « terrible réforme Haby » (selon les termes de David Barbaud), l’école n’instruit plus et ne permet plus la réussite des enfants et au-delà, est à l’origine d’un grand nombre de dépressions des enseignants. Les termes utilisés sont particulièrement explicites : « Le savoir étant devenu d’essence essentiellement bourgeoise, il fallait en débarrasser l’école. Le système ne réussit que trop bien. Nos enfants n’apprennent plus rien de l’instruction solide que nous avons pu acquérir dans notre enfance. »
En réponse à cela, l’association a créé des établissements parallèles indépendants et privés, basés sur de d’autres programmes, dans lesquels l’uniforme sera obligatoire et l’internat vivement conseillé. Le-mail s’achève par une invitation faite aux enseignants volontaires de rejoindre cette initiative ou de la soutenir financièrement.
Ce courrier électronique m’a profondément choquée sur plusieurs aspects.
Rentrée
1/09/10
C’est la rentrée, mais certains enfants n’en feront pas l’expérience cette année car, de plus en plus, l’accueil des moins de 3 ans est remis en cause en maternelle. Par ailleurs le nombre de places en crèche est très insuffisant. Cela pose évidemment des problèmes à leurs parents qui se voient dans l’obligation de trouver une nounou. Cela pose aussi un problème de société, de la place que l’on accorde aux plus petits d’entre nous, de l’égalité sociale (les inégalités commencent dès le plus jeune âge) et de l’égalité entre les hommes et les femmes (car ce sont d’abord les femmes qui pâtissent de cette situation).
Si le problème de l’accueil des petits n’est pas nouveau il est sérieusement aggravé par les décisions gouvernementales de réduction des effectifs du personnel enseignant et de la dégradation de l’accueil en crèche (cf.décret Morano pris au début de l’été).
Je profite également de cette période pour revenir sur l’allocation de rentrée scolaire, qui touche aux conditions matérielles de 3 millions de foyers modestes en France, sans pour autant couvrir le coût global de la rentrée pour les familles. En effet, en plus des fournitures, il y a aussi les assurances, transports, vêtements.
Comme beaucoup d’associations j’ai été choquée de la proposition de bons d’achat pour remplacer cette allocation qu’a formulé un député UMP. Cela semble signifier que l’on ne fait pas confiance aux familles, que l’on sous-entend qu’elles utilisent cette aide pour autre chose, pour des défenses superficielles. On peut rappeler que c’est l’une des raisons qui a motivé la transformation des bons alimentaires en RMI. Avec des bons, on vous oblige plus ou moins dans vos achats, vous êtes stigmatisés, on vous renvoie qu’on n’a pas confiance en vous, en votre capacité à exercer vos responsabilités.
La nécessité de la redéfinition des temps scolaires
18/07/10
Je me permets de relayer la réflexion, que je partage, d'une jeune amie sur les temps scolaires. En effet, la France cultive le paradoxe d'avoir les journées et semaines d'école les plus chargées tout en totalisant l'un des plus grand nombre de semaines de vacances. Et cela, généralement au détriment des enfants dont on ne prend pas suffisamment en compte les rythmes de vie et d'attention.
Depuis deux semaines, c’est les vacances d’été pour tous les enfants de l’école élémentaire. Pourtant, lorsque la sonnerie retentit le 2 juillet, l’école n’est pas finie pour tout le monde.
En effet, depuis le printemps 2008 et sur l’initiative de Xavier Darcos, des stages de remise à niveau ont été institués dans toutes les académies : la première semaine des vacances de printemps, la première semaine de juillet ainsi que la dernière semaine d’août, les élèves en difficulté de CM1, CM2, peuvent bénéficier de 15 heures de soutien scolaire réparties sur 5 jours.