Refondation de l'école : la loi ouvre une dynamique nouvelle
Ce lundi 11 mars s’est ouvert le débat sur le projet de loi sur la refondation de l’école, avec le discours de Vincent Peillon auquel j’ai assisté dans l’hémicycle. Le texte proposé est à la fois une loi d’orientation et une loi de programmation. C’est-à-dire qu’elle fixe les grands objectifs à atteindre, les principes sur lesquels elle se fonde, mais elle prévoit aussi la répartition des moyens qui sont accordés aux différentes politiques du gouvernement dans le domaine éducatif.
Cette refondation est nécessaire parce que le système éducatif fonctionne mal. En effet, chaque année, 150 000 jeunes quittent l’école sans formation ni qualification. Cette refondation est également nécessaire parce que ce système, dont l’une des vocations essentielles est de réduire les inégalités, non seulement ne les réduit pas mais les aggrave, comme en attestent différents rapports, notamment internationaux.
Si la loi fixe des priorités, elle ne clôt pas la refondation, mais vise au contraire à ouvrir une dynamique. Les points qui me paraissent essentiels sont ceux qui ont trait à la priorité au primaire, à la formation des maîtres et à la pédagogie.
La priorité au primaire s’explique parce que c’est là que les fondamentaux sont acquis ou pas, c’est aussi là que les inégalités se créent, c’est donc ici qu’il faut y répondre. Bien sûr, il faut lutter contre l’échec scolaire, il faut surtout tout faire pour l’éviter. L’entrée par la pédagogie s’explique par le fait que le problème n’est pas le niveau de formation disciplinaire (math, français…), mais la formation pédagogique. Apprendre à apprendre est un métier. C’est la première fois qu’une loi sur l’école est abordée d’abord sous l’angle de la pédagogie et non des structures.
Cette réforme est exigeante car elle implique le travail en équipe des enseignants entre eux, de tous les acteurs du système éducatif, donc pas uniquement l’Education nationale mais également les collectivités, les acteurs associatifs, les parents d’élèves. Cette démarche novatrice doit être particulièrement stimulante pour imaginer de nouvelles synergies, des collaborations innovantes permettant d’effacer le cloisonnement auquel on peut être habitué. J’y vois, en tout cas, une perspective collective très intéressante et au long cours.
En savoir plus…
La refondation de l’école sur le site du ministère de l’Education nationale
Madame la Députée,
Cette refondation, d’une école sinistrée par la droite et Nicolas Sarkosy me semble bien mal partie.
Nous avons été victimes de 85000 suppressions d’emplois, sous Sarkosy. Vous ne recréez que 60000 postes en cinq années.. Il en manquera donc 25000 pour revenir à la situation précédente. D’autre part ces » créations » le seront par la suppression de 60000 autres postes de fonctionnaires. Lors d’une réunion publique, je vous avais demandé de bien vouloir m’indiquer dans quels ministères vous comptiez prendre ces postes. Vous n’aviez pas été en mesure de me répondre (on était à un mois de la présidentielle). Je vous repose donc la question après 10 mois de pouvoir. Quels sont les ministères choisis pour supprimer les 60000 autres postes de fonctionnaires?
Pour le moment, seuls 1000 postes ont été créés à la rentrée 2012 et 3000 sont prévus pour la rentrée 2013. Soit 10 postes pour le département du Doubs. Une dotation misérable…qui ne permet aucune amélioration digne de ce nom… »L’Education grande priorité nationale… » pour l’instant ce ne sont que des mots vides de sens…la guerre au Mali a déjà coûté à la France 5 vies humaines, de nombreux blessés dont on ne parle jamais et 200 millions d’€uros…sans aucun débat à l’assemblée nationale…cherchez l’erreur Madame la Députée…
Les postes d’Emploi de vie scolaire ont été totalement supprimés. Ils avaient été crées par Lionel Jospin, sous une forme, bien plus pérenne: les emplois jeunes. Ces postes ont montré leur grande utilité et sont d’une nécessité absolue pour certaines écoles. Vincent Peillon les a totalement supprimés. Sarkosy lui-même n’avait pas osé le faire…
Nous avions besoin de retrouver du calme et de la sérénté au sein de nos établissements scolaires mais le Ministre a décidé une nouvelle fois de mettre le feu à l’école avec sa « réforme » des rythmes scolaires, « réforme » mal préparée qui ne tient pas la route, puisqu’elle aggravera la situation des élèves et les conditions de travail des enseignants. De plus elle coûtera une fortune aux communes…donc aux contribuables. Malgré un forcing effréné du ministère, moins de 20% des communes se déclarent partantes pour appliquer cette réforme à la rentrée 2013. Cela devrait interroger notre Ministre et vous Madame la Députée…De grandes mairies dirigées par des maires socialistes ont renoncé, Lyon, Lille….on ne peut donc pas parler d’un blocage politicien. C’est une réforme mal fichue voilà tout, qui va encore mettre plus de désordre dans nos écoles…
Pire, le Ministre Peillon jette les enseignants en pâture à l’opinion publique, en nous faisant passer pour des personnes réactionnaires opposées à tout changement. En 39 années de carrière, j’en suis à la 20ème réforme de l’éducation nationale à l’école primaire….Cherchez l’erreur Madame la Députée…Que le ministre arrête de taper sur votre électorat, parce que s’il continue de la sorte, le retour de bâton sera cruel pour vous, les socialistes…nous ne sommes pas votre propriété. Jospin doit s’en rappeler.
Sur les rythmes scolaires, je vous rappelle que la semaine de 4 jours a été imposée par le précédent Ministre, Luc Chatel, alors que partout où elle avait été expérimentée, le bilan en était catastrophique. Incroyable non …? On généralise un truc qui ne marche pas et 5 ans après on nous dit qu’il faut revenir à la situation précédente en pire, puisqu’on va supprimer la pause du mercredi, qui je vous le prédis pour bien connaître l’école, va se révéler une catastrophe quant à la fatigue des élèves et des personnels. Mais cela ne fait rien. Le ministre Peillon, qui n’a jamais travaillé dans une école , sait ce qui est bon pour nouset pire, il n’écoute rien du haut de son arrogance.
Statuts des enseignants: Les professeurs d’école français (école maternnelle et primaire) travaillent déjà 30% de plus, mais sont payés 30% de moins que leurs homologues des pays de l’OCDE. Mon salaire est quasimment bloqué depuis près de dix années…Pourtant je crois mériter un peu plus de considération de la part de la Nation. Si je gagnais un peu plus je le dépenserai, crérai des empois, ferai rentrer de l’impôt dans les caisses de l’état.et je vous l’assure n’irai pas le planquer en Suisse, dans des comptes secrets, pour ne pas payer d’impôt à mon pays. ( incroyable non de la part d’un homme qui depuis 9 mois nous donne des leçons de moral, ment visiblement au parlement en tant que Ministre…). Que la justice fasse son travail!
Pour terminer: une information me concernant:
Suite à votre courrier concernant l’école que je dirige, et moi-même pour avoir répondu (par mail) au Ministre que pour notre petite école (que vous connaissez bien, pour y être venue), la situation est pire qu’avant, je suis menacé d’ue sanction disciplinaire, à 3 mois d’une retraite passée après 40 ans au service de l’Ecole et de mes élèves…
Je n’ai pourtant écrit poliment que la stricte vérité…
Est-on encore en démocratie ou vient on de rentrer dans une forme nouvelle de république dont la devise serait:
» Travaille et tais-toi! »?
Bien à vous
Patrick Pélaez