12 juin : journée de lutte contre le travail des enfants
Quelques mots me semblaient de rigueur eu égard à l’importance de cette réalité mondiale et à l’urgence d’une prise de conscience de chacun d’entre nous.
Les difficultés économiques qui ont bousculées bon nombre d’économies nationales ne doivent pas nous conduire à négliger la lutte contre ce fléau international. Le Bureau International du Travail n’a « heureusement » pas omis cette question majeure et a rendu très récemment un nouveau rapport global sur le travail des enfants intitulé « Intensifier la lutte contre le travail des enfants »1
Les constats dressés sont encore très inquiétants : le nombre mondial des enfants qui travaillent est aujourd’hui de 215 millions, considérant que ce nombre correspond aux enfants qui exercent un travail jugé « inacceptable »2 (trop longtemps, trop jeune, trop dangereux, etc.). Si l’on peut remarquer qu’il y a de moins en moins d’enfants qui sont concernés, le BIT souligne un « ralentissement du rythme de réduction » et nous alerte sur le fait que la crise économique devrait amplifier encore ce freinage des progrès réalisés en matière d’élimination des pires formes de travail des enfants d’ici à 2016.
Ce rapport nous démontre également que si des avancées conséquentes ont été réalisées pour les filles âgées de 5 à 14 ans qui sont 15 % de moins à travailler ; le nombre de garçons au travail a augmenté (de 7 à 8 %).
Enfin, le BIT insiste sur une dernière donnée alarmante, le nombre de jeunes âgés de 15 à 17 ans impliqués dans une activité économique a augmenté de 20 % passant de 52 millions à 62 millions.
Le BIT nous invite donc à une campagne mondiale « redynamisée » pour faire cesser ces pratiques, en s’appuyant sur un plan d’action ambitieux, adopté à la suite de la Conférence mondiale de La Haye sur le travail des enfants qui a eu lieu en mai 2010.
Le travail des enfants est présent d’un bout à l’autre de la Terre ; on retrouve des enfants dans les champs, dans les mines, les ateliers, les cuisines ; encore beaucoup trop d’enfants se prostituent et l’esclavage n’a pas disparu puisque quelque 5,7 millions de jeunes sont asservis ou sont forcés de travailler. En outre, les pays qualifiés de « développés » ne sont pas épargnés ; 2,5 millions d’enfants y travailleraient dans différents domaines.
L’UNICEF encourage diverses mesure afin de venir en aide à tous ses enfants privés d’enfance, parfois de personnalités (n’ayant pas été déclarés et inexistants pour les autorités étatiques), en tout état de cause voués au fatalisme - il revient en effet dans quasiment tous les témoignages d’enfants ; qu’ils travaillent parce qu’ils n’ont pas le choix, parce qu’il n’y a pour eux aucune alternative et qu’il n’y en aura jamais-. Cette organisation mondiale insiste sur la nécessité d’agir sur les facteurs de développement de ce phénomène en organisant un enseignement gratuit et obligatoire, en imposant un enregistrement de tous les enfants à leur naissance, en luttant activement contre la pauvreté et contre l’insuffisance des salaires adultes pour faire vivre un foyer.
Il est également souligné l’importance de l’engagement des Etats dans des conventions garantissant la protection légale des enfants, permettant un contrôle des données (de manière à connaître avec exactitude l’ampleur du travail des enfants), imposant des règles d’hygiène, de sécurité, de durée… Il est en ce sens encourageant de voir que 192 pays sont signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989.
Néanmoins, malgré les signatures et les engagements, la protection des enfants est toujours insuffisante ; voire dans certains pays impossible à mettre en œuvre en vertu de l’extrême pauvreté.
Pour en savoir plus…
L’Organisation internationale du travail :
- Rapport qui a été rendu suite à le 99ème session de 2010 dans le cadre de la Conférence internationale du Travail [↩]
- On oppose en général au travail « inacceptable » le travail « léger » s’intégrant dans l’éducation de l’enfant et dans la vie familiale, permettant la scolarisation [↩]
Imprimer l'article | Cette entrée a été postée par Barbara Romagnan le 12 juin 2011 à 6 h 48, et placée dans Affaires sociales. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via RSS 2.0 Les commentaires et les pings sont fermés pour l'instant |
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